Mes fidèles lecteurs s’étonnent peut-être que je n’aie rien écrit sur la Grèce, qui fait la une de l’actualité depuis des semaines. La raison de mon silence est simple : je suis totalement dépassé par cette crise, j’avoue n’y rien comprendre, et la profusion d’informations, loin de m’éclairer, m’embrouille.

Je dirai donc simplement qu’il me semble que l’Europe a une grande part de responsabilité dans la crise d’aujourd’hui. En 2001, la Commission européenne a émis un avis favorable pour un passage de la Grèce à l’euro le 1er janvier 2002, alors qu’elle savait pertinemment que les comptes publics ne le permettaient pas et étaient maquillés.

De 2001 à 2009, la Grèce a bénéficié d’une pléthore de prêts internationaux, sans que la Banque Centrale Européenne s’inquiète de sa possibilité de les rembourser un jour.

A partir de 2010, les prêts qu’elle recevait avaient pour but de lui permettre de rembourser la tranche précédente et ainsi de suite…

Et pendant ce temps, quelle mesure prenait-elle pour assainir son économie ? Si mes informations sont bonnes, la retraite était – ou est toujours ? – à 50 ans, une grande partie des Grecs ne paie pas d’impôts, il n’y pas de cadastre et l’Eglise possède des biens fonciers considérables qui ne rapportent rien l’Etat…

Et maintenant les Grecs ont à la tête de leur pays un trotskyste, démagogue, qui leur fait croire qu’il va faire des miracles, attend tout des créanciers, et a enfoncé un peu plus encore son pays dans le chaos…

Quel avenir, demain, pour ce pays qui a tant apporté au monde par sa culture, par sa sagesse, par rayonnement à l’aube de la civilisation ? Je n’ai pas de réponse.

Mais je regrette que nos technocrates aient commencé par construire une Europe de la monnaie. Il eût été plus pertinent de commencer par construire, à petite échelle, avec quelques pays seulement, une Europe des cœurs et des âmes. Une Europe de la culture dont les membres auraient conservé leur indépendance et se seraient soucié, avant tout, de vivre en paix, après des siècles de guerre.

Au lieu de cela, nos technocrates ont bâti une Europe du « fric », une Europe ingérable en raison d’un trop grand nombre de membres et de leurs disparités économiques, une Europe enfin qui s’immisce dans la vie de chaque Etat et les asservit, les étouffe sous une surabondance de lois et de réglementations !…

On ne fait rien de grand sans une communauté d’âme et de cœur. Or l’Europe d’aujourd’hui n’a pas d’âme.

Pour en revenir à la Grèce, l’arrivée au pouvoir de l’extrême gauche et du populisme risquent d’en sonner le glas.

Prenons garde que la même chose ne nous arrive pas, demain, en France, en cédant aux sirènes de l’Extrême-droite et à ses promesses mirobolantes. Je crains fort que, si par malheur, elle arrivait au pouvoir, la situation ne soit rapidement identique à celle de la Grèce, voire pire. Que la France ne s’enfonce dans un abîme encore plus profond…