Il ne se passe pas de jour sans que les médias nous apprennent la mort de dizaines – ou de centaines – de migrants en mer, le plus souvent, ou sur terre comme dans ce camion en Autriche jeudi dernier, ou à Calais, et l’arrivée de milliers d’autres en Europe.

Comment rester insensible à ce drame ?!… Pour moi tous les hommes sont frères et leurs souffrances attirent ma compassion.

Mais que pouvons-nous faire ? Certains prétendent que l’Europe avec ses 500 millions d’habitants peut facilement absorber 800 000 migrants ou plus. L’Allemagne soutient ce point de vue, mais il faut rappeler que sa natalité est en baisse et qu’en 2030 elle aura perdu six ou sept millions d’habitants.

D’autre part, je reconnais que la question est moins cruciale pour l’Europe que pour certains pays du Proche-Orient, comme la Jordanie ou le Liban de quelques millions d’habitants, et qui doivent chacun accueillir plus d’un million de réfugiés syriens.

Cependant – tout en souhaitant que la France reste fidèle à sa tradition de terre d’accueil – il me semble qu’elle n’est pas en mesure d’accueillir ces dizaines de milliers de migrants, de leur donner du travail, un logement et de les faire profiter de tous nos avantages sociaux.

Je comprends que des hommes, des femmes et enfants cherchent à quitter leur pays déchiré par la guerre, où leur vie est menacée, ou cherchent à quitter un pays dans lequel ils sont victimes de la famine par suite de profondes crises économiques, de dérèglements climatiques et de l’incompétence de certains gouvernements. A leur place, ne serions-nous pas prêts à risquer notre vie, s’il le fallait, pour rejoindre des terres plus clémentes, où l’on ne risque pas d’être fusillé ou de mourir de faim ?

Cependant, je me demande si accueillir tous ces migrants est la bonne solution. Ne leur appartient-il pas de tout faire, dans leur pays, pour résister aux forces qui les oppressent et les neutraliser ? Ne faudrait-il pas donner des armes à ceux qui souffrent de l’oppression de tyrans, et des aides économiques à ceux dont les pays sont dans la misère ? Mais je sais les limites de ces moyens. L’envoi d’armes peut provoquer une escalade dangereuse dans les guerres. Les aides économiques atteignent bien rarement les plus pauvres, et sont détournés par les plus riches qui font la loi…

J’ouvre ici une parenthèse et veux dire que je trouve choquant que nos soldats risquent chaque jour leur vie et se fassent tuer sur des théâtres d’opérations extérieurs, dont un certain nombre d’habitants viennent vivre en France, à l’abri des dangers, sans prendre part à la libération de leur pays. Les Français de l’Occupation, dans leur immense majorité, n’ont pas déserté le sol de la patrie, et ont largement participé à sa libération… Pourquoi n’en serait-il pas de même avec les Syriens, les Irakiens et les habitants de tous les pays en guerre ou dans une extrême pauvreté ?…

Alors, je me demande – au risque de choquer les bonnes âmes – si, pour enrayer ces flux migratoires la solution ne serait pas de renvoyer par bateaux, la plupart des migrants dans leur pays d’origine en les invitant à prendre leur destin en mains…

J’ai conscience qu’une telle mesure peut sembler manquer d’humanité. Mais – quoi qu’en disent les chantres de la solidarité qui n’ont pas toujours les pieds sur terre – il me semble que la France et l’Europe ne sont pas en mesure d’accueillir les dizaines de milliers de migrants qui viennent sur son sol…