Je pensais – avec la candeur de ma lointaine adolescence – que les sénateurs étaient des sages. Que le grand âge de la plupart d’entre eux, en blanchissant leurs tempes, leur avait apporté une certaine sagesse, un certain bon sens.

Loin s’en faut, hélas ! Voilà que par 127 voix contre 86 – de droite ou comme de gauche –cette noble assemblée a approuvé cette loi inique qui condamne les personnes qui nient le génocide arménien !

Appelons un chat un chat : nous voici donc avec cette loi dans le règne de la pensée unique, celui des régimes totalitaires et fascistes de l’ancienne URSS et de l’Allemagne nazie !… Le règne de l’Eglise au temps de l’Inquisition où l’on brûlait sur les bûchers sur qui osaient mettre en doute ses dogmes…

Il appartient aux historiens et non aux politiques, de dire l’Histoire et aux citoyens de les croire ou non, de faire leur jugement. En aucun l’Etat n’a à leur imposer ce qu’ils doivent penser.

Outre son caractère inique et insupportable, cette loi est absolument désastreuse pour nos relations diplomatiques avec la Turquie.

Il appartient à la Turquie de s’approprier sereinement, de façon apaisée, quand le temps aura faire son œuvre, un passé douloureux. La France n’a pas à s’en mêler.

Valérie Boyer, la députée UMP à l’origine de cette loi inacceptable et injuste, et ceux qui nous gouvernent, feraient mieux de se préoccuper la vie quotidienne de millions de Français qui ont de plus en de mal à finir les fins de mois, de ceux qui n’ont pour manger que les restos du cœur, de tous ceux qui vivent dans des logements insalubres ou qui n’ont pas de logements, etc., etc.

Mais il est plus facile – ô combien ! – de faire plaisir à une communauté de 500 ou 600 000 Arméniens dont notre cher Président compte bien sur les voix, que de s’attaquer aux vrais maux dont souffrent tant de Français !

PS : Personnellement, d’après mes connaissances en histoire, je suis certain qu’il y a effectivement eu un génocide des Arméniens en 1915 et 1916. Environ 1,5 millions d’Arméniens ont été massacrés. Mais ce n’est pas en soufflant sur les braises qu’on rendra notre pauvre monde un peu plus fraternel !