Deux militaires français viennent de trouver la mort au Mali. Leur véhicule blindé a sauté sur une mine.

Le soldat sait, en s’engageant, qu’il peut donner la mort et, en contrepartie, la recevoir. Redoutable privilège !…

Emmanuel Macron et Florence Parly, la ministre des armées, ont présenté aux familles et à leurs frères d’armes, leurs condoléances.

Je ne saurais mettre en doute la sincérité de ces condoléances, mais j’ai tendance à voir en elles un exercice convenu, resservi dans chacune de ces tristes circonstances, et qui n’empêchera pas, hélas ! qu’il y ait demain d’autres morts.

Nos soldats sont 4 000 au Sahel. Ils luttent de façon totalement inégale, sur un territoire grand comme l’Europe, contre des terroristes qui sont dans l’immensité du désert comme des poissons dans l’eau, et contre lesquels nous faisons peu de poids.

Comme beaucoup de Français, je me demande si cette opération Barkhane est justifiée. Officiellement «  la stratégie sahélienne de la France vise à ce que les Etats partenaires acquièrent la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome » (source : Etat-major des Armées – Ministère de la Défense). En réalité je suis tenté de croire que cette opération est totalement inutile et injustifiée.

Nous sommes dans l’incapacité de ramener la paix sur ces immenses territoires. Nos hommes y connaissent des conditions d’existence terriblement difficiles, éprouvantes pour leur santé, y laissent parfois leur vie, comme dans le cas présent, et disposent d’un matériel obsolète. Ils seraient sans doute plus utiles en métropole pour lutter contre les menaces permanentes du terrorisme ou garder nos frontières. Et je ne parle pas des fonds considérables que nous engloutissons dans cette opération.

Je ne sais ce qui motive notre gouvernement.

Mais je sais que ce soir deux familles et des frères d’armes pleurent deux des leurs. Je pleure avec eux.