Je n’entends pas prendre ici la défense d’Oussama Ben Laden. C’était un abominable criminel, nul ne peut le nier, et qui s’est réjoui de la mort des quelque 3 000 victimes du World Trade Center.

Mais, ce qui fait l’honneur des nations civilisées, c’est de ne pas user des mêmes méthodes que les terroristes qu’elles combattent.

La mise à mort d’Oussama Ben Laden me dérange. Les informations que nous avons depuis 24 heures sont contradictoires. Aux dernières nouvelles, il aurait été abattu d’une balle en pleine tête, alors qu’il n’était… pas armé !…

Mais, ce qui me choque le plus, c’est que son corps ait été jeté à la mer et n’ait pas reçu de sépulture. Même dans la mort, notre pire ennemi, le plus barbare et le plus criminel, reste un homme, et une nation civilisée s’honore en le traitant avec humanité.

La liesse de tant d’Américains en apprenant cette exécution, enfin, est indécente. Je sais la souffrance de tous ceux qui ont perdu un être cher dans l’effondrement des Tours jumelles. Eux non plus, n’ont pu se recueillir devant le corps de l’être aimé déchiqueté, éparpillé en mille morceaux au milieu des ruines…

Mais cependant, au-delà de la peine et des larmes, au-dessus de la vengeance, il y a la Justice. Or, l’exécution d’Oussama ben Laden, son immersion comme une vulgaire charogne d’un animal quelconque, violent les principes de la Justice éternelle.

La violence appelle la violence. La vengeance appelle la vengeance. Prions que la mort d’Oussama ben Laden ne vienne pas grossir les rangs des terroristes et susciter de nouvelles vocations de kamikazes !…