Je ne sais pas s’il y a une justice divine ou non, mais j’ai de plus en plus de mal à croire en la justice des hommes.

Comment y croire, en effet, quand une femme de 66 ans, Jacqueline Sauvage, battue pendant 47 ans par son mari, victime de viols de sa part – viols dont ont été également victimes ses trois filles – vient d’être condamnée en appel par la cour d’assises du Loir-et-Cher, pour avoir tué son mari de trois coups de fusil.

Il est vrai que les trois coups de fusil ont été tirés dans le dos de la victime et qu’on ne peut donc invoquer la légitime défense. Mais quand même !

Cette femme avait connu son mari quand elle avait 14/15 ans. Il sortait d’une maison de correction et, selon son avocate, elle en était « follement amoureuse ».

Le tribunal lui a reproché sa passivité, le fait de n’avoir jamais dénoncé les coups et les viols dont elle et ses filles étaient victimes. Et a refusé que la peine prononcée soit « un permis de tuer ».

Certes tuer quelqu’un n’est jamais un acte innocent, et ne doit pas être banalisé. Mais dans le cas présent, le tribunal n’aurait-il pas dû donner une peine avec sursis et laisser en liberté cette femme qui a déjà tant souffert ?!…

J’ajoute enfin, que le fils de cette femme – lui aussi victime de violences de la part de son père – s’était suicidé la veille du jour où cette femme a tué son mari. Ce suicide n’a-t-il pas été le facteur déclenchent du passage à l’acte de sa mère ?…

Je lis dans la presse que l’avocat général aurait influencé les jurés en leur laissant entendre que cette femme pourrait être libérable en janvier 2017, grâce aux remises de peine et au système de liberté conditionnelle. Calculs qui, selon certains journalistes, s’avéreraient faux.

A la lecture des informations que je rapporte ici, ce jugement me semble un déni total de justice et j’éprouve la plus grande souffrance pour cette femme et pour ses trois filles. Comment croire encore, après cela, en la justice des hommes ?…