Ces feux aux mille couleurs qui illuminent cette nuit d’été pour le plus grand bonheur des spectateurs en liesse, sont les mêmes qui, voici soixante-dix ans, déchiraient les nuits de l’Occupation et semaient la désolation et les larmes. Ambivalence de toutes les inventions humaines porteuses du meilleur comme du pire, au service du Bien ou du Mal.
Placés trop près du départ des tirs, nous n’avons pu apprécier comme il le méritait la beauté de ce feu d’artifice. Ainsi en est-il dans la vie : il faut toujours du recul pour juger un événement et trop souvent nous avons le nez dans le guidon et ne prenons pas le temps de la réflexion pour mesurer les causes et les conséquences d’un événement. Ce reproche s’adresse essentiellement aux médias focalisés sur l’immédiateté et sur le sensationnel.
Dans les courts moments d’obscurité entre les tirs, j’aperçois, immobile, une étoile. C’est mon étoile. Mon étoile éternelle qui défie le temps, qui se moque de l’agitation des hommes et qui se rit de ses feux d’artifice éphémères.
Cette étoile qui m’accompagne aux jours de tristesse et de joie. Cette étoile présente au cœur des nuits les plus sombres et qui m’invite à ne jamais désespérer.
La même étoile qui accompagnait les hommes qui érigèrent les mégalithes, les fellahs qui construisaient les pyramides d’Egypte, les bâtisseurs de nos cathédrales.
L’étoile qui illumina Bouddha, Socrate, Jésus et tous les hommes de bonne volonté à la recherche de la Sagesse, de la Paix, de la Justice et de la Vérité.