Au moment où l’Eglise est attaquée de toutes parts, il serait tentant de quitter le navire. Cependant, je refuse de le faire.

J’ai la plus grande compassion pour toutes les victimes d’actes de pédophilie, qui en porteront à jamais les séquelles, et dont la vie, pour certains, a été totalement brisée.

Je condamne la protection que l’Eglise a si souvent accordée aux prêtres coupables de tels actes, se contentant seulement, dans certains cas, de les déplacer quand des soupçons pesaient sur eux, et les laisser en contact avec des enfants.

Aujourd’hui, la parole se libère et je m’en réjouis pour les victimes, et pour le redressement de l’Eglise.

Rien ne pourra jamais réparer les préjudices subis par les victimes, mais la condamnation par la Justice des coupables, marque enfin la reconnaissance, au-delà de tout sentiment de vengeance, des terribles souillures qui les ont entachés à jamais.

Oui, c’est indéniable, l’Eglise a été fautive, mais attention à ne pas s’arrêter à l’arbre qui cache la forêt, comme sont tentés de le faire aujourd’hui de nombreux médias.

Je veux dire ici ma solidarité envers les innombrables prêtres qui, dans le silence et souvent dans une grande solitude, se dévouent corps et âmes aux autres, sans en avoir bien souvent la moindre reconnaissance. Prêtres que les anticléricalistes les plus virulents sont bien contents de trouver – soit dit en passant – lors du décès d’un proche. Prêtres qui incarnent ce qu’il y a de meilleur dans l’Eglise et dont la fidélité au message des Evangiles est exemplaire.

Pour finir, je soulignerai deux points :

– Je regrette que les prêtres n’aient pas le droit de se marier et de fonder une famille. Cette interdiction ne se trouve nullement dans les Evangiles, mais a été instituée par l’Eglise au Moyen-Âge pour éviter que ses richesses lui échappent et tombent dans les mains des familles.

– J’ajouterai enfin que – mariage des prêtres ou non – cela n’empêcherait nullement les abus sexuels sur des enfants. Les médias n’en parlent pas, mais je crois que, dans ce domaine, l’Education nationale n’est pas irréprochable.