Les socialistes caressant toujours le peuple dans le sens du poil, s’élèvent contre le recul de l’âge légal de départ en retraite et Martine Aubry promet de le remettre à 60 ans si le PS gagne les présidentielles de 2012.

Mais, comment peut-on refuser une évidence aussi incontournable : l’espérance de vie était, en 1945, de 60 ans. Elle est aujourd’hui de plus de 77 ans pour les hommes, et 83 ans pour les femmes.

Travailler plus longtemps semble donc un passage obligé et ceux qui soutiennent le contraire sont des menteurs, des esprits retors ou des idéalistes totalement coupés des réalités.

Pour moi, la messe est dite : il faut impérativement reculer l’âge de la retraite.

Mais, je voudrais aborder cette question sous un autre angle. Alors que beaucoup attendent avec impatience l’âge de le retraite – et je fus de ceux-là – il en est d’autres qui, aimant leur travail, souhaitent y rester le plus longtemps possible.

Nous passons plus du tiers de notre vie au travail. La solution serait donc que chacun puisse s’y épanouir, s’y réaliser. Que chacun ait conscience de participer – si minime que soit sa place – à la vie de la communauté. Que chacun se sente utile, là où il est, et soit reconnu à sa juste valeur.

S’il est une réforme à faire de toute urgence, elle est là. Si le travail doit être un moyen de gagner décemment sa vie, il faut en même temps, qu’il soit un moyen de s’intégrer dans la vie du pays. Il faudrait que tous soient heureux, en se levant le matin, d’aller travailler. Je ne sus pas sûr que ce soit le cas le plus fréquent, et c’est-là où le bât blesse.

Aussi, il conviendrait de mettre un frein à la recherche exclusive de rentabilité et de productivité, et remettre l’homme au centre de la vie économique, politique et sociale…

Si demain chacun se sent bien intégré là où il est, s’il n’est pas exploité, s’il a des conditions de travail décentes, s’il se sent utile et est respecté, s’il a l’espoir, au fil des ans de voir sa situation s’améliorer, alors tous accepteront de partir plus tard en retraite.

C’est-là, me semble-t-il, une simple question de bon sens. Mais, contrairement à ce que disait Descartes, le bon sens n’est pas la chose la plus partagée du monde !…