En apprenant la révocation du Préfet Auvergne-Rhône-Alpes et du secrétaire de la Préfecture, à la suite de l’assassinat des deux jeunes Laura et Mauranne, à Marseille, le 1er octobre, j’avoue avoir éprouvé, sur le moment, comme un sentiment de satisfaction : pour une fois, ce n’est pas le lampiste qui paie !

Mais à la réflexion, j’éprouve un sentiment de profonde injustice. Ces deux hommes servent de « boucs-émissaires » ou, pour employer le langage politique de « fusibles ». « Boucs-émissaires » ou « fusibles » très injustement, à mon avis, désignés à la vindicte du peuple.

Il semble qu’il y ait eu, dans cette dramatique affaire, toute une série de dysfonctionnements dus, non pas à la défaillance de tel ou tel, mais au laxisme général de l’Etat et de la Justice, depuis des années, dans le domaine de l’expulsion des étrangers en situation irrégulière, comme dans tous les domaines.

Depuis 2012, sur injonction de la Cour européenne des droits de l’homme, le délit de séjour irrégulier a été rayé de notre arsenal judiciaire !!!

Quand nos politiques auront-ils le courage de faire abolir cette loi suicidaire, et notre Justice le courage d’appliquer ne serait-ce que la rigueur et la sévérité de certaines lois déjà en place ?!… Est-il normal que lorsque la police arrête des délinquants, la Justice les remette systématiquement en liberté ?!…

Quant à l’expulsion des étrangers en situation irrégulière, sur 150 000 procédures d’éloignement examinées l’an dernier – hors Schengen – seules 4 000 auraient abouti (Le Figaro 4 octobre – Editorial d’Yves Thréard) !!!…

Pour revenir à la révocation d’Henri-Michel Comet et Xavier Inglebert, je retiendrai les larmes du premier, disant qu’il allait « brûler son uniforme ». Je n’ai pas vu le second, mais j’imagine qu’il partageait la même douleur.

Je l’ai dit, pour moi, cette révocation, décidée avec précipitation, est une profonde injustice.

     Si quelqu’un devait « sauter », ce n’étaient pas eux, mais le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb qui, pour moi, a fait preuve ici d’un manque de courage déplorable et d’un autoritarisme qui n’est pas à son honneur.

Le malheur dans cette histoire, c’est que deux jeunes-filles, au printemps de la vie, ont trouvé la mort stupidement le 1er octobre, et que l’Etat pourra révoquer qui il voudra, cela ne supprimera jamais la douleur de tous leurs proches…