Pour lutter contre les sécheresses à répétition, l’Etat et des coopératives d’agriculteurs se sont mis à construire des réserves d’eau, appelées « bassines ».

C’est ainsi qu’à sainte Soline, dans les Deux-Sèvres, est en cours de construction une « méga-bassine », qui fait partie d’un ensemble de 16 retenues d’eau, d’une capacité totale de six millions de mètres cubes.

Creusées dans le sol à une dizaine de mètres de profondeur, à l’apparence de piscines géantes et généralement implantées au milieu des champs, ces bassines ressemblent à de gigantesques piscines pouvant contenir jusqu’à 650 000 mètres cubes d’eau, soit l’équivalent de 260 piscines olympiques.

Le but de cette « méga-bassine » est de stocker de l’eau puisée dans les nappes phréatiques en hiver, afin d’irriguer les cultures, en été, quand les précipitations se raréfient.

Ses partisans en font une condition de la survie de leurs exploitations.

Le bien-fondé de ces gigantesques réserves s’appuie sur d’importantes études scientifiques qui prennent en compte leurs conséquences sur l’environnement.

Les partisans de ce projet – comme leurs opposants – s’appuient sur une même étude scientifique, publiée en juillet dernier, par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). Toutefois, la modélisation présentée dans cette étude, est basée sur la période 2000-2011, et ne prend donc pas en compte les effets du réchauffement climatique, et notamment les risques accrus de sécheresse régulière.

C’est ainsi qu’une sécheresse, telle que celle qui a touché la France en ce début d’année, si elle se répétait, pourrait compromettre le niveau des nappes phréatiques, et par suite le remplissage de ces réserves.

Par ailleurs, les opposants à ce projet, dénoncent un accaparement de l’eau au profit d’une agriculture intensive, et qui ne profiterait qu’à un nombre limité d’agriculteurs. 

Cependant le BRGM a fait savoir, qu’une actualisation de l’étude, couvrant la période 2000-2020 était en cours, qu’elle devrait aboutir fin 2024, et pourrait permettre d’envisager de nouvelles simulations, prenant en compte les effets du changement climatique.

Voilà donc quelques aspects des problèmes liés aux méga-bassines.

Hélas ! des associations d’écologistes fanatiques et radicaux, comme les membres des « Soulèvements de Terre », opposées à ces projets, sûres d’avoir raison choisissent l’extrême violence pour imposer leurs idées.

Notons que « les Soulèvements de la Terre » sont une association de fait, à vocation écologiste, créée en 2021 par d’anciens « zadistes » de Notre-Dame des Landes, dont l’action repose sur la désobéissance civile et le sabotage. Ce mouvement rassemble une centaine d’associations ou de collectifs et plus de 140 000 personnes. D’autres mouvement comme l’organisation « Bassines non merci » et des syndicats de paysans tels que « la Confédération paysanne », poursuivent le même but.

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C’est ainsi que, le 29 octobre 2022 – passant outre l’interdiction préfectorale – plusieurs milliers d’écologistes ont manifesté, avec la plus grande violence, à sainte Soline, contre ce projet. Et environ cinquante d’entre eux réussirent, à forcer pendant quelques minutes, les grilles du chantier.

Quelque 1 500 gendarmes et policiers ont dû faire face à tous ces manifestants. Il y avait entre autres, des centaines de militants masqués ou cagoulés et quelques centaines de blacks-blocks, décidés à en découdre avec les forces de l’ordre, et qui n’ont pas hésité à faire usage de cocktails Molotov, de mortiers d’artifice, de mélanges incendiaires à retardement, de pierres ou de frondes projetant des billes d’acier à l’encontre des gendarmes.

Face à une telle violence, les gendarmes ont répliqué, après sommations, à coups de grenades lacrymogènes, et de grenades de désencerclement.

Plusieurs députés écologistes, revêtus de leur écharpe tricolore, étaient présents, malgré l’interdiction de la manifestation, se montrant au-dessus des lois de la République et donnant à tous l’exemple de la désobéissance civile.

Dans les heures qui suivirent cette manifestation, on comptait une soixantaine de gendarmes blessés dont une vingtaine sérieusement, et une trentaine de blessés chez les manifestants.

Enfin, une polémique éclata de la part manifestants – avec l’appui de la Ligue des Droits, de l’Homme (LDH) – pour reprocher aux gendarmes d’avoir tardé à porter secours à des manifestants blessés.

La préfète répliqua à ces accusations en déclarant que des médecins n’avaient pu être envoyés au secours des blessés, qu’après une accalmie des violences. Version contestée par la LDH

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Et le 25 mars dernier, de très violents affrontements ont éclaté à nouveau, à saint Soline, entre les forces de l’ordre et une partie de militants radicaux, avec des jets de projectiles et des tirs de mortier, auxquels policiers et gendarmes ont riposté avec des gaz lacrymogènes et canons à eau.

Les manifestants étaient au nombre d’environ 25 000, selon les organisateurs ; 6 000 selon la préfecture. Leur but était d’approcher et d’encercler la bassine pour faire stopper le chantier. Parmi eux, il y avait au moins un millier d’activistes violents, voulant avant tout attaquer les forces de l’ordre, et causer le plus de dommages humains et matériels possibles. Quatre véhicules de gendarmerie furent incendiés.

Les gendarmes étaient un peu plus de 3 000.

La secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier, présente dans le cortège, dont la majeure partie est restée pacifique, a dénoncé auprès de l’AFP des tirs de grenades vers des personnes blessées et l’intervention de deux binômes de policiers, sur des quads, ayant tiré à deux reprises des LBD sur des manifestants. Les autorités ont confirmé la légalité de ces deux tirs.

Cette manifestation avait été interdite par la préfecture, mais une nouvelle fois des élus et députés de gauche et d’extrême gauche, ceints de leur écharpe tricolore, s’estimant au-dessus des lois, déclarant que ce n’était pas un délit de manifester et de participer à une manifestation interdite, donnant l’exemple de la désobéissance civile, ont passé outre cette interdiction.

Cette journée a donné lieu à de véritables scènes de guerre et lendemain, dimanche 28 mars, le procureur de la République faisait état de 47 militaires blessés, dont plusieurs sérieusement. Quant aux organisateurs de l’événement, ils déclaraient compter dans leurs rangs 200 manifestants blessés, dont 40 grièvement. L’un d’entre eux se trouvait toujours entre la vie et la mort.

Une polémique devait éclater au sujet du prétendu refus des forces de l’ordre de secourir un blessé parmi les manifestants. Trois avocats de la LDH affirmant, que le commandement avait empêcher le Samu d’intervenir, auprès d’un manifestant en urgence absolue, à un moment d’accalmie.

A la suite de la violence de cette manifestation, le ministère de l’Intérieur, a annoncé sa volonté de dissoudre le groupement « Les Soulèvements de la Terre », l’un des organisateurs du rassemblement.

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C’est ainsi que le 21 juin 2023, le Gouvernement a prononcé la dissolution du collectif « Les Soulèvements de la Terre », constitué fin janvier 2021.

Ce décret a été attaqué par ce collectif et par plusieurs associations, partis politiques et particuliers, qui ont demandé au Conseil d’État de suspendre, en référé, cette dissolution.

Et le 11 août, le Conseil d’Etat a donc suspendu, en référé, ce décret de dissolution. Même s’il s’agit là d’une décision provisoire – un jugement « au fond » aura lieu à l’automne – c’est, pour les écologistes, une formidable victoire – celle de la violence contre l’ordre – la consécration de leur désobéissance civile et de leurs pires violences, contre les biens matériels et contre les personnes. C’est une nouvelle fois un recul tragique de l’Etat de droit !

J’avoue être scandalisé et écœuré par cette décision du Conseil d’Etat et avoir mal, très mal à la France. Je m’inquiète de plus en plus, pour son avenir et pour l’avenir de mes descendants, du fait de l’absence totale de sanctions, désormais, envers tous ceux qui la détruisent !