M. Laurent Fabius a rendu un vibrant hommage au général Giap qui vient de mourir à 102 ans. Je regrette qu’il n’ait pas eu un mot pour toutes les victimes de cet homme.

Communiste, le général Giap n’accordait aucun prix à la vie humaine, que ce soit celle de ses hommes ou celle de ses adversaires.

Les prisonniers et les blessés de Diên Biên Phu connurent un calvaire aussi affreux – et même pire – que les victimes des camps de concentrations nazis.

Sur près de 11 000 combattants capturés à Dien Bien Phu, seuls 3.200, réduits à l’état de squelettes, seront rendus à leur famille quatre mois plus tard. Plus de 70 % perdirent la vie en captivité et dans quelles conditions ! Cela aussi, c’est le général Giap !

Certes, il faut aller de l’avant, il faut tout faire pour rapprocher les hommes et les peuples, mais on n’a pas le droit d’oublier de tels crimes, surtout quand on est ministre des Affaires étrangères.