Je comprends le désir de nombreuses familles de rapatrier, dans le cimetière familial, le corps de leurs proches, victimes d’une catastrophe (accident d’avion, de train, de car ou autres.)

Mais je me demande souvent si le plus sage et le plus simple ! – et surtout dans le cas de corps disloqués en innombrables morceaux éparpillés çà et là, comme pour cet Airbus A320 qui s’est écrasé près de Barcelonnette – ne serait pas de regrouper tous les débris de ce qui fut des corps, et de les enterrer tous au pied d’un monument collectif, proche du lieu de la catastrophe.

Sur ce monument on graverait le nom de chaque victime et les circonstances de l’accident.

Ainsi, les personnes qui ont été unies dans la mort, se retrouveraient unies dans une même tombe.

Ainsi, de nombreuses personnes pourraient venir se recueillir en ce lieu, prier – pour les croyants – pour les disparus et leurs familles, avoir une pensée émue pour les autres.

Par contre, les personnes dont les corps – ou ce qu’il en reste ! – auront été repris par leurs familles, soit pour les inhumer dans une tombe familiale, soit pour les incinérer – seront privées de ces pèlerinages individuels ou collectifs, qui s’inscriront dans le temps, sans limites. Ces familles resteront totalement seules face à un deuil qui s’effacera rapidement de la mémoire collective…

C’est là une pensée qui me vient lors de chaque catastrophe. Et j’avoue trouver excessive la tentative – désespérée – d’identifier des centaines de débris de corps humains pour les rendre à leurs familles…