J’ai regardé, hier soir, le documentaire sur Pétain. Edifiant ! Il a dû en faire se retourner plus d’un dans leur tombe…
En fait, j’ai eu la confirmation de ce que je pressentais depuis un certain temps, Pétain n’était pas quelqu’un d’intéressant. Il a réellement trahi la France et misé sur la victoire de l’Allemagne. Son grand âge ne saurait être une excuse.
Longtemps on a cru qu’il avait été manipulé par son entourage. Laval notamment. Je ne le crois pas. Il suffit de voir le projet de mesures prises contre les Juifs qu’il a renforcé.
Comme beaucoup de ceux qui prêchent la morale – Travail, Famille, Patrie – Pétain a eu une vie morale loin d’être exemplaire et c’est à juste titre qu’on peut dire qu’il a été un « chaud lapin ».
Ce personnage montre bien à quel point il est dangereux de faire d’un homme un Dieu, fût-il le vainqueur de Verdun… Et ce qui est valable pour Pétain est valable pour tous les chefs d’Etat, de tous les temps, quels qu’ils soient.
Je n’ai aucune sympathie pour de Gaulle dont on a fait également un Dieu.
Mais reste que les pétainistes et les gaullistes des années noires – et non pas ceux qui se baptisent « gaullistes » aujourd’hui et ne risquent que leur siège d’élu – furent pour beaucoup de grands Français qui ont souvent donné leur vie pour la France. Beaucoup imaginèrent un accord secret entre Pétain et de Gaulle. Il n’en fut rien. Hélas.
Les quatre années de collaboration prônées par Pétain sont une page peu glorieuse de notre histoire. Et la guerre civile, que de Gaulle a bien attisée, n’est pas moins glorieuse.
Beaucoup d’officiers de l’armée d’armistice pétainiste ont continué leur action après novembre 1942 au sein de l’ORA (organisation de résistance de l’armée) à ne pas confondre avec l’Armée secrète des organisations de résistance civile. Le chef et le fondateur de l’ORA était le général d’armée pétainiste Aubert Frère, mort au Struthof comme détenu Nacht und Nebel. Ses cendres ont été dispersées au vent d’alsace. Bien d’autres pétainistes ont connu les camps. C’est connu : Vichy était truffé de gaullistes.
C’était d’ailleurs la vocation initiale secrète de l’armée d’armistice de se préparer dès le premier jour à la libération du territoire avec les Alliés.
quand je pense que papa nous emmenait sur la place des salins pour acclamer Pétain on ne connaissait rien de ses actions morbides comment a-t-il pu tromper son monde comme cela.avait-il perdu la tête?possible,vue son age
Papa a été pétainiste et nous pouvons être fiers de lui. Il a appartenu à l’Armée de l’Armistice dont la plupart – sinon tous les officiers, n’avaient qu’un seul but : rependre le combat dès que ce serait possible.
Pour cela, au risque de leur vie, ces officiers ont camouflé du matériel et ont préparé un plan de mobilisation. Avec, croyaient-ils, la bénédiction de Pétain…
Malheureusement, pour que cette Armée de l’Armistice puisse reprendre le combat, il eût fallu que les Alliés débarquent en Provence en même temps qu’en Afrique du Nord. Tel n’a pas été le cas. Les Allemands ont alors envahi toute la France. Mais la plupart des officiers de métropole, n’ont pas baissé les bras. Ils sont rentrés dans la clandestinité – comme papa – et ont travaillé pour la Libération de la France.
A St-Florentin (Yonne), début décembre 1941, Marschall Goering a vitupéré contre le glorieux Maréchal en l’accusant de se comporter comme le chef d’un pays vainqueur. Du point de vue allemand, Pétain n’était donc pas un collabo, mais un résistant. Mais ça, les communistes français ne le reconnaîtront jamais.
Place des Salins à Clermont-Ferrand : Pétain et Darlan y étaient venus le dimanche 22 mars 1942 pour une grande fête d’union nationale, qui n’avait rien de morbide. Il y avait le Secours National, la Corporation paysanne, les jeunes des chantiers de jeunesse, les AC de la Légion des combattants et 5 000 hommes de 4 régiments avec leur fanfare. Ensemble des représentants de 3 de ces organisations (CP, SN, LC) avaient alors hissé les couleurs au sommet d’un mât de 25 m de haut dressé par les Chantiers. Aujourd’hui la place des Salins appartient aux communistes
J’ai lu avec la plus grande attention et le plus grand intérêt, les commentaires que vous avez écrits à la suite de mon article sur le Maréchal Pétain, et je vous en remercie.
Je ne nie pas que pour les Allemands, Pétain fut un résistant et non un collabo.
Je connais le patriotisme de l’armée de l’armistice et de l’ORA dont mon père faisait partie et dont bien des membres ont connu la déportation et la mort dans les camps.
Je sais également l’attachement à la France de tous ceux qui firent partie des chantiers de jeunesse et autres associations créées par Pétain et son gouvernement.
Cela doit toujours être rappelé à tous ceux qui simplifient et raccourcissent l’Histoire et condamnent sans appel le Maréchal Pétain et ceux qui l’ont suivi.
De même il faut rappeler que le Maréchal, au cours de ces années noires, fut un Dieu pour les Français.
Aussi, il est peut-être excessif de ma part de dire qu’il a trahi la France et misé sur la victoire de l’Allemagne.
Je cherche à comprendre honnêtement, sérieusement, sereinement, l’Histoire. Ce n’est pas toujours facile. Même soixante-dix ans après les faits, beaucoup restant aveuglés par les passions ou des visions simplificatrices de l’Histoire.
Je dirais donc – mais peut-être me trompé-je – que Pétain n’a pas pris la mesure de la barbarie et de la monstruosité du nazisme et d’Hitler. Je me demande s’il n’a pas cru qu’on pouvait s’en accommoder et traiter avec. A voir…
Une chose est indéniable, cependant, c’est la haine de Pétain envers les Juifs et contre lesquels – nous en avons les preuves aujourd’hui – il s’est montré plus dur que ne le demandait Hitler. En cela, il doit être condamné.
Vous citez dans votre commentaire l’amiral Darlan. Pour moi – d’après mes connaissances – lui fut un traitre à la Patrie. Il avait la haine des Anglais et souhaitait la victoire de l’Allemagne. La tragédie de Mers-el-Kébir et le sabordage de Toulon, auraient pu être évités avec un autre homme. Son ralliement aux Alliés en novembre 1942, ne fut qu’un ralliement de circonstance qui n’a pu empêcher son assassinant en décembre.
Je débattrai volontiers avec vous de tout cela et vous adresse mes cordiales salutations.