Noël. Les lointains noëls de mon enfance
Remontent dans ma mémoire.
Les souliers déposés au pied de la crèche.
La féerie de la messe de minuit.
L’impatience de se lever au petit matin
Pour découvrir les cadeaux
Apportés dans le mystère de la nuit.

Il y avait là une joie simple et profonde.
La joie de fêter l’anniversaire de la naissance
De l’enfant Jésus, deux mille ans plus tôt.
Et le bonheur de partager un même amour
Au sein d’une famille unie.

Les années ont passé et ont emporté
Dans leur marche sans fin
Bien des êtres aimés.
Et me voici grand-père de deux petits-enfants
De treize et onze ans.

A mon tour de leur transmettre
L’Espérance et la Joie
Que m’ont transmises mes parents.

Il m’arrive de me laisser envahir par le doute
Et de me demander si le monde
Sortira un jour de cet hiver
De plus en plus sombre
Dans lequel il s’enfonce.
Les guerres, le terrorisme,
Avec leur cortège de violences.
Les maladies, les misères
Et toutes leurs souffrances.
Tous ces hommes cheminant avec peine
Sur des terres hostiles
A la recherche de havres de paix.
Et puis maintenant ces dérèglements climatiques
Qui menacent le monde.
Oui. Tout nous pousse à désespérer.
Et pourtant, en cette veille de Noël,
Je m’accroche à cette Etoile de l’Espérance
Qu’un père et une mère aimés
M’ont fait découvrir dans mon enfance.

J’entends les mécréants, les sceptiques,
Les rationalistes de tout poil,
Se moquer et dire :
« Depuis deux mille ans, elles se font attendre
Les promesses de votre enfant Jésus
L’Amour, la Justice et la Paix,
Sont-ils autre chose que des illusions
Pour quelques idéalistes
Coupés des réalités ?!… »

Et je réponds : le Royaume n’est pas à venir.
Il est ici et maintenant. Hic et nunc.
Il est dans l’AMOUR, dans la Générosité,
Dans le Partage et la Solidarité,
Plus forts que les guerres.
Plus forts que les misères.
Plus forts que toutes les catastrophes

Vous qui êtes seuls
Dans la nuit de l’hiver.
Vous qui n’avez plus de famille.
Vous chez qui personne
Ne viendra frapper à la porte
La nuit de Noël,
Ne désespérez pas !

Il y a quelque part dans la Ciel,
Une étoile, la petite étoile de l’Espérance,
Qui veille sur chacun de nous.
Oui, que vous soyez croyants ou non croyants
Laissez-vous porter par l’Espérance
Et souvenez-vous de cette parole
D’un ancien philosophe grec :
« Sans l’Espérance on ne trouve pas l’inespéré ! »