Une information circule depuis plusieurs semaines sur la toile : des drapeaux français auraient été brûlés le 6 mai, et Mme Taubira, garde des sceaux, aurait déclaré :« Brûler des drapeaux français, c’est un geste de liesse pardonnable. »
Il circule beaucoup d’informations sur le Net, souvent lancées par des personnes mal intentionnées et désireuses de semer le désordre.
Il est très possible qu’aucun drapeau français n’ait été brûlé ce jour là, et que la photo qui accompagnait cette information soit une photo prise à Toulouse en 2007…
Mais j’aurais aimé que Mme Taubira démente les propos qu’on lui prête, et exprime l’attachement des Françaises et des Français à leur drapeau. Or il n’en a rien été. Le président de l’ASAF (Association de Soutien à l’Armée Française) lui a adressé une lettre recommandée pour s’assurer de la véracité de ces propos ; la réponse de son chef de cabinet, datée du 14 juin, ne les a pas démentis !…
Je regrette profondément ce silence, et tiens à rappeler le caractère sacré de notre drapeau.
Pendant la dernière guerre, des officiers, pour éviter que le drapeau de leur régiment ne tombe aux mains de l’ennemi, les ont brûlés et, quand ils ont pu, ont pieusement recueilli leurs cendres qu’ils ont rapportées plus tard à leur régiment ; d’autres les ont enterrés et sont venus les rechercher à la Libération.
Quand les Allemands ont envahi la zone libre et désarmé l’armée de l’armistice, un officier du 5e R.I., à Saint-Etienne, a découpé avec rasoir le drapeau de son régiment, et l’a mis autour de son ventre. Les Allemands l’ont vainement cherché et ont été furieux de ne pas le trouver.
Le soir, les officiers français, que les Allemands avaient laissé sortir de leur quartier, se sont réunis dans une salle à Saint-Etienne. Le sauveur du drapeau demanda alors à son colonel de mettre tous les hommes présents au garde-à-vous, puis déroula sous leurs yeux rayonnant de joie et de fierté le précieux emblème. Ce dernier fut caché par un prêtre dans le tabernacle de son église, et retrouva sa place le jour de la libération de Saint-Etienne.
Il y eu bien d’autres actes de courage, et bien d’autres de vies risquées pour l’honneur de nos drapeaux, et il aurait convenu que Mme Taubira, garde des Sceaux, les rappellent.
Un dernier fait d’armes que vient de me raconter un ancien combattant qui avait alors 14 ans en 1943. Il habitait le petit village de Goumois, dans le Doubs, à la frontière de la Suisse. Un jour, avec un camarade un plus âgé que lui, après avoir repéré les heures de passage des patrouilles allemandes, il décrocha le drapeau nazi qui flottait au sommet d’un mas, le brûla et hissa le drapeau français !
Voilà ce qu’il faut dire haut et fort. Voilà ce dont il faut être fier.
Je considère tous les hommes de ce monde comme mes frères, quelles que soient la couleur de leur peau et leur religion. Mais je suis Français et estime comme sacré le drapeau de ma patrie. Et j’ajoute ma tristesse en voyant, le soir du 6 mai, place de la Bastille, si peu de drapeaux français, et tant de drapeaux étrangers.
Tous les étrangers qui sont sur notre sol devraient être heureux d’être dans un pays libre et démocratique, et devraient être fiers de leur terre d’accueil. Ils ont, je crois, bien des droits. Plus, souvent, que notre situation économique nous permettrait de leur en accorder. Plus, parfois, que certains de nos concitoyens. Ils devraient partager notre fierté pour notre drapeau tricolore, symbole de la démocratie et de la Liberté, et pour lequel tant de Français ont donné leur vie.
Note : Certains verront peut-être des contradictions dans mes propos. J’estime sacrilège le fait de brûler notre drapeau et je vante le courage d’un garçon de 14 ans qui brûla le drapeau nazi !… On ne peut cependant comparer notre drapeau tricolore, emblème d’un pays libre et démocratique, et le drapeau à croix gammée emblème d’une dictature asservissant l’homme, réduisant en esclavage et anéantissant les races inférieures.