par Henri LAFFORGUE | Nov 16, 2010 | Histoire
J’ai regardé, hier soir, le documentaire sur Pétain. Edifiant ! Il a dû en faire se retourner plus d’un dans leur tombe…
En fait, j’ai eu la confirmation de ce que je pressentais depuis un certain temps, Pétain n’était pas quelqu’un d’intéressant. Il a réellement trahi la France et misé sur la victoire de l’Allemagne. Son grand âge ne saurait être une excuse.
Longtemps on a cru qu’il avait été manipulé par son entourage. Laval notamment. Je ne le crois pas. Il suffit de voir le projet de mesures prises contre les Juifs qu’il a renforcé.
Comme beaucoup de ceux qui prêchent la morale – Travail, Famille, Patrie – Pétain a eu une vie morale loin d’être exemplaire et c’est à juste titre qu’on peut dire qu’il a été un « chaud lapin ».
Ce personnage montre bien à quel point il est dangereux de faire d’un homme un Dieu, fût-il le vainqueur de Verdun… Et ce qui est valable pour Pétain est valable pour tous les chefs d’Etat, de tous les temps, quels qu’ils soient.
Je n’ai aucune sympathie pour de Gaulle dont on a fait également un Dieu.
Mais reste que les pétainistes et les gaullistes des années noires – et non pas ceux qui se baptisent « gaullistes » aujourd’hui et ne risquent que leur siège d’élu – furent pour beaucoup de grands Français qui ont souvent donné leur vie pour la France. Beaucoup imaginèrent un accord secret entre Pétain et de Gaulle. Il n’en fut rien. Hélas.
Les quatre années de collaboration prônées par Pétain sont une page peu glorieuse de notre histoire. Et la guerre civile, que de Gaulle a bien attisée, n’est pas moins glorieuse.
par Henri LAFFORGUE | Nov 9, 2010 | Actualité, Histoire
C’est aujourd’hui le quarantième anniversaire de la mort du général de Gaulle. Les éloges ne tarissent pas et chacun se dit gaulliste et voit en lui, l’homme du rassemblement.
Pourtant, de Gaulle, s’il a été un homme hors du commun – qui peut le nier ? – a été le plus grand diviseur que la France n’ait jamais connu.
S’il était bien qu’un Français, le 18 juin 1940, porte haut nos couleurs et appelle à la Résistance, il est très regrettable que cet homme ait cherché, avant la victoire militaire contre l’Allemagne, le pouvoir politique en France.
Contrairement à ce que prétendre nos gaullistes d’aujourd’hui, qui ne risquent rien sinon leur place confortable d’élus, de Gaulle a divisé les Français pendant toute la guerre, les a montés les uns contre les autres, et est pour beaucoup dans la guerre civile qui a accompagné la Libération.
Tout le monde a la nostalgie de Radio Londres. Mais qui se rappelle – derrière les messages d’espoir envoyés par cette radio – l’émission « Les traites au pilori » au cours de laquelle les porte-parole de de Gaulle désignaient nommément les Français à abattre, au mépris des règles élémentaires de Justice, de la présomption d’innocence de tout citoyen et de son droit à se défendre ? Combien ont été lâchement exécutés à la Libération ou avant, sans aucun procès, alors que secrètement, sous une apparence de collaborateur, ils travaillaient pour la libération de la France !
Que dire encore de la parodie du procès de Pierre Laval et de son ignoble exécution. Peut-être méritait-il une condamnation à mort. Mais il avait le droit de se défendre et les magistrats l’on empêché de s’exprimer. Et alors qu’il s’était empoisonné avec une ampoule de cyanure, on lui a fait un lavage d’estomac puis on l’a conduit, sur une civière, jusqu’au poteau d’exécution. Ô la honte, la grande honte pour la France et pour de Gaulle qui a accepté de telles choses !…
Que dire enfin de cette politique algérienne faite d’atermoiements et de mensonges, qui a déchiré la France et l’Algérie et dont les blessures, cinquante ans après, ne sont toujours pas refermées. En revenant au pouvoir en 1958, de Gaulle a porté les espoirs de tous, et il les trahis lamentablement. Il avait toutes les cartes en main pour rassembler fraternellement les communautés d’Algérie et de France et il a semé, une nouvelle fois, la haine et la désolation.
Alors, de Gaulle homme de rassemblement ? De Gaulle grand français ? Qu’on me permette de répondre NON, même si je dois mettre un bémol aux éloges dithyrambiques du jour !…
Et j’ai fait court. Je n’ai pas parlé de cette réflexion de Georges Bidault à François Mauriac : « Si vous saviez comment il nous traite… nous, ses ministres ! » (parole rapportée par Claude Mauriac – 3 janvier 1946 – Un autre de Gaulle).