De la liberté d’expression…

La France semble championne dans la « liberté d’expression ».

Au nom de cette sacro-sainte liberté, et sous couvert « d’humour », les caricaturistes de Charlie Hebdo peuvent salir, souiller, traîner dans la boue qui ils veulent et les institutions de leur choix dans tous les domaines de la politique, de l’armée, de la religion, etc. Et cela ne suffisant pas, François Hollande vient de décorer de la Légion d’honneur les iconoclastes qui ont été tués dans l’attentat du 7 janvier 2015 !…

Et voilà maintenant, qu’au nom de la « liberté d’expression » encore, un rappeur français Orelsan, poursuivi pour injure et provocation à la violence envers les femmes dans plusieurs de ses textes, a été relaxé dernièremet par la Cour d’appel de Versailles.

Rappelons enfin les paroles outrageantes, obscènes, scatologiques de ces rappeurs qui se vantent impunément, depuis des années, pour résumer, de « niquer la France » !

Quand tout cela cessera-t-il ? Quand admettra-t-on que le rire ne doit pas humilier ? Que l’humour ne permet pas tout ? Qu’il exige un minimum de respect envers les personnes et les institutions. Qu’il doit élever et non abaisser. Qu’il doit refuser l’ordurier. Qu’il doit nous aider à supporter l’insupportable de notre condition humaine et non pas la tourner en dérision et nous plonger dans le désespoir et la désespérance du nihilisme.

Quant aux rappeurs qui prononcent les pires blasphèmes sur la France et sur notre Drapeau, ils devraient être poursuivis et sévèrement sanctionnés. Tel n’est pas le cas, hélas. Et l’on ne peut imputer ce laxisme exclusivement à la gauche. La droite, quand elle était au pouvoir, a laissé éructer, sans rien dire, ces sacrilèges…

Par contre, je constate que tous ceux qui ont le courage de dénoncer les dangers de l’islam pour l’Occident et l’incompatibilité de cette religion avec notre civilisation judéo chrétienne, risquent d’être aussitôt poursuivis pour racisme et islamophobie !

Ô ma France, ma pauvre France, vers quels abîmes te conduit-on !…

Je ne suis pas Charlie ! La chasse aux sorcières !…

Je l’ai dit et je le répète : je condamne sans appel les attentats de la semaine dernière, et j’estime que la liberté d’expression et la Liberté tout court, doivent impérativement être respectées et défendues.

Cependant, je ne me suis pas joint aux foules qui ont manifesté, dimanche dernier, sous le slogan « Je suis Charlie » et je voudrais dire ici que – malgré ma condamnation sans réserve du terrorisme, malgré ma compassion envers toutes les victimes, quelles qu’elles soient, et tous leurs proches, malgré mon attachement à la Liberté et à la démocratie – « Je ne suis pas Charlie » et je m’indigne des reproches qui sont faits par les médias à tous ceux qui, comme moi, revendiquent cette singularité.

Je ne saurais en aucun cas m’apparenter à une équipe de nihilistes, qui ne croient en rien, qui ne respectent rien, qui crachent sur tout et sur tous !

Chacun est libre, certes, de pratiquer l’humour qu’il veut. Mais je ne partage pas l’humour de Charle Hebdo. Un humour qui ne construit rien. Que ne rapproche personne. Un humour corrosif qui blesse, détruit, anéantit.

Notre monde marche sur la tête. Pour beaucoup la vie n’a aucun sens. Aussi, je pense que le devoir de journalistes responsables – et le devoir de tous ceux qui ont une influence sur l’opinion générale – est – sinon de donner un sens à ce qui pour eux n’en a pas – du moins d’aider les hommes à aimer la vie, à y prendre goût.

Dans un monde de souffrance, dans la nuit qui est la nôtre, les journalistes responsables ont le devoir de donner des notes d’Espoir, de rendre plus supportable l’insupportable, de faire naître – ou renaître – des fleurs dans nos cœurs desséchés par une actualité morbide.

Or, que font les journalistes de Charlie hebdo sinon tirer tout azimut sur tout et sur tous. Sur la religion, sur l’armée, sur la police, sur le gouvernement, etc.

Pardonnez-moi, mais je ne pourrai avoir la moindre sympathie pour des personnes qui, en 1975, en guise de « Joyeux Noël » écrivaient : « Chiez dans les crèches. Achevez les handicapés. Fusillez les militaires. Etranglez les curés. Ecrabouillez les flics. Incendiez les banques. »

D’aucuns me diront qu’il s’agit là d’un humour du second degré. Pourquoi pas du troisième, du quatrième ou du cinquième degré, quant à faire ?… Au risque de me faire traiter de « bégueule » je dirai qu’il s’agit là d’un humour grossier et ordurier, et qui n’apporte rien de positif au monde.

Charlie Hebdo est l’héritier en droite ligne des lanceurs de pavés de mai 1968, qui ont brisé et balayé toutes les valeurs sur lesquelles s’était appuyée notre civilisation occidentale pendant deux mille ans.

A la place de ces valeurs ils ont laissé un vide sidéral, ou plutôt des cloaques immondes et nauséabonds, dans lesquels ils se repaissent et dont ils inondent le monde.

Je ne sais si la vie a un sens. Peut-être n’en a-t-elle pas… Mais je sais que nous pouvons – et que nous devons – lui donner un sens. Ce sont notre insigne grandeur et notre éminent honneur. Il est vrai que ce mot n’a plus guère de sens pour les descendants de mai 1968 !…

Jusqu’à mon dernier souffle, j’essaierai de redonner Courage et Espoir à mes frères de la terre qui souffrent. De leur apporter l’indicible et mystérieux réconfort de l’Amitié et de l’Amour.

Tel ne semble pas, malheureusement, le a but de Charlie Hebdo. Je lis que Wolinski disait à sa femme : « Quand je serai mort, tu jetteras mes cendres aux chiottes comme ça je pourrai voir ton cul ! » Une telle plaisanterie – outre sa grossièreté – montre le sens qu’accordait à la vie ce dessinateur adulé aujourd’hui par les médias !

Il était donc impossible pour moi de défiler pour un tel hebdomadaire. Et encore moins avec une foule inconstante qui encensait et glorifiait d’une même voix, les forces de l’ordre, après avoir conspué et traîné dans la boue, voici moins de trois mois, les gendarmes du barrage de Sivens.

Alors, je crie haut et fort : « NON ! JE NE SUIS PAS CHARLIE ! »

Comprenne qui voudra.

Les massacres de Charlie Hebdo

Comme je le dis souvent, face à certains événements, à certains drames, seul le silence convient. Et je répète également combien il est dangereux de réagir dans l’émotion.

Je dirai donc ici simplement ma profonde tristesse. Tristesse pour ces familles plongées dans le deuil et devant l’horreur de ce crime. Et profonde compassion pour tous les proches des victimes tombées sous les coups de la haine de fanatiques pour lesquels la vie humaine ne vaut rien.

Je parlerai de tout cela plus tard. A froid. Mais je voudrais ajouter quelques mots sur l’HUMOUR.

Comme la langue, l’HUMOUR est la meilleure et la pire des choses.

La meilleure quand il rime avec AMOUR, et est partage, complicité entre amis, pour rire sainement de telle ou telle situation, de tel ou tel événement, voire de telle ou telle personne. Je ne conçois pas la vie sans AMOUR et sans HUMOUR. Il rend les souffrances, les contrariétés plus supportables, il et est le meilleur antidote aux tristesses de notre condition.

Mais il une autre forme d’humour plus pernicieuse. Je veux parler d’un humour qui – sans le vouloir, je l’accorde – peut blesser et humilier. Un humour qui peut passer pour du mépris auprès de certaines personnes ou confessions particulièrement sensibles ou susceptibles. Il est toujours dangereux de faire rire aux dépens des autres.

Si je partage et encourage la première forme d’HUMOUR qui est VIE et source de VIE, j’avoue regretter la seconde.

L’humiliation et le mépris – même involontaires, sans l’intention de les provoquer – peuvent être ressentis comme des violences et peuvent être sources de violences. Bien des conflits, bien des guerres ne tirent leur origine que de là.

Je condamne bien évidemment sans réserve les terroristes auteurs du massacre d’hier. Et il n’y a aucune proportion entre leur barbarie, et l’humiliation qu’ils auraient pu ressentir à la suite de certaines caricatures de Charlie Hebdo.

Mais je rappelle que l’Islam n’admet pas la représentation du Prophète. Charlie Hebdo n’a-t-il pas joué avec le feu en caricaturant avec tant de dérision ce dernier ?

On ne tue pas une personne sous prétexte qu’on l’a ressentie méprisante envers nous ou envers nos croyances. C’est bien évident. Et le massacre d’hier n’est pas seulement une vengeance contre un hebdomadaire, mais aussi une attaque qui couve, depuis des années, contre la France, la Liberté et la Démocratie.

Je souhaite donc bien évidemment que les criminels d’hier soient arrêtés et que la Justice leur inflige les châtiments qu’ils méritent. Aucun d’ailleurs ne sera à la hauteur de leurs crimes.

J’aimerais donc seulement que tous les Français qui ont observé une minute de silence aujourd’hui ou qui défileront par millions dans les jours qui viennent, essaient simplement de ne jamais humilier personne. Là seulement se trouve le chemin de la PAIX.

J’entends la question de certains : n’a-t-on pas le droit, dans pays libre, de rire de tout ? Je réponds sans hésiter : oui, on a le droit de rire de tout, mais j’ajoute pas avec n’importe qui, n’importe quand, et n’importe où. Et, quand on sait qu’un trait d’humour risque de blesser profondément telle ou telle personne, telle ou telle institution, ou telle ou confession, la SAGESSE n’est-elle pas de l’éviter ?

La SAGESSE, hélas, semble la chose qui manque le plus à notre monde en folie.