A propos de l’avortement

Chrétien, en marge d’une Eglise dont j’ai de plus en plus de mal à croire aux dogmes, mais ébloui, fasciné par le message d’Amour de Jésus des Evangiles, je suis très inquiet de la décision des juges américains d’interdire aux femmes d’avorter, et du raz-de-marée que cette décision provoque, ici et là, dans le monde et notamment en France

Personnellement je reconnais l’intelligence et l’humanité de Simone Veil, dont la loi sur l’avortement a fait de ce droit une « exception » au droit, et a marqué la primauté de la défense de la vie.

Quoi qu’en disent les femmes, qui prétendent qu’elles ont le droit de disposer de leur corps, l’avortement n’est pas dans la nature des choses et est un drame.

Mais quand une femme est en pleine détresse, et qu’elle a été victime d’un viol, il me semble justifié qu’elle puisse avorter. Cependant j’estime que, compte tenu de ces cas exceptionnels, et du fait des moyens de contraception modernes, les avortements devraient être limités.

Et il ne faut pas avoir peur des mots : les avortements sont des infanticides.

De plus, en portant de 12 à 14 semaines la possibilité d’avorter, nos politiques se montrent complices de crimes odieux : à ce stade, en effet, le fœtus mesure environ 120 millimètres, sa tête est ossifiée. Pour le sortir, il faut démembrer le fœtus et écraser sa tête. C’est insoutenable pour beaucoup de professionnels.

Hélas, nos gouvernants ont perdu toute notion morale : ils s’apprêtent à légaliser la GPA – autrement dit la « location de ventre » -, et notre président de la république est partisan de l’euthanasie.

Note : J’ajouterai que des examens prénataux, permettent aujourd’hui de déceler avec certitude de terribles et incurables maladies, dont souffrira l’enfant à sa naissance. Pour certains, on sait que sa vie sera de courte durée et ne sera que souffrances.

Aussi face des cas aussi douloureux, je pense que l’avortement se justifie…

Mais, il convient de s’interroger sur le nombre croissant de femmes seules. La conception d’un enfant se fait à deux et un enfant a besoin d’un père et d’une mère. Evidence de plus en plus niée par les mœurs contemporaines qui conduisent à la naissance d’enfant sans père dès la conception, ou privé de père ensuite, du fait de la séparation d’un nombre de plus en plus grand de couples.

Il ne s’agit pas ici de juger, mais de faire un constat. Bien des femmes et des hommes immatures donnent naissance à des enfants sans prendre conscience de leurs responsabilités.

Donner naissance à un enfant engage toute vie, et toute mère comme tout père doivent impérativement en avoir conscience.

Enfin, l’attente et la naissance de tout enfant, devraient toujours être une JOIE. Tel n’est malheureusement pas souvent le cas. Aussi les chrétiens ont le devoir de tout faire pour aider matériellement les femmes dans de telles circonstances, et pour les entourer de leur Amour.

A propos du drame de Boulancourt…

J’ai toujours eu la conviction que la Vie ne nous envoie que des épreuves à notre échelle. Que des épreuves que nos fragiles épaules sont en mesure de supporter.

J’avoue cependant que certains drames ébranlent ma conviction. Je pense à ce père de famille dont la femme est dépressive, et qui vient d’étrangler sa petite fille de six ans, lourdement handicapée.

Pour moi, il ne peut s’agir que du geste de désespoir d’un père qui aimait profondément sa fille et qui n’a plus eu la force de supporter son handicap.

Je lis, sur Internet, des avis très tranchés sur cet infanticide et sur ce père. Je serai plus nuancé.

Certes, il convient de condamner tout assassinat et de poursuive tout assassin. Et il faut absolument refuser de banaliser l’infanticide. A ce propos, j’ai trouvé totalement déplacé le journal télévisé d’Antenne 2, hier soir, qui, en même temps qu’il dévoilait cet horrible drame, rappelait la clémence habituelle de la Justice face à de tels cas. Il y avait là précisément une banalisation et presque un encouragement au crime. Pourquoi s’abstenir de supprimer la personne handicapée ? La Justice acquittera dans tous les cas, l’assassin !…

Cela dit, je le répète, cet infanticide est, pour moi, celui d’un père désespéré. D’un père dont les épaules n’ont plus été assez fortes pour porter le poids de l’épreuve qui pesait sur elles. Car, il faut vraiment être à bout de forces pour commettre un tel acte.

Et c’est peut-être aussi le drame de la solitude. Sa femme étant dépressive, ce père s’est sans doute trouvé trop seul devant l’épreuve. A-t-il été entouré par des proches ? Par de la famille, par des amis dont l’attention, l’affection, l’amitié lui auraient donné la force et le courage dont il avait tant besoin, qui lui ont si cruellement manqué, et qui lui auraient évité de commettre l’irréparable à l’aube de cette nouvelle année.

Je n’en dirai pas plus. Seul le silence – un silence de tristesse, de respect et de compassion pour cette petite fille et pour son père – sont à la mesure d’un tel drame.