L’humanité bientôt dominée par ses robots…

Emoi dans les milieux scientifiques et dans les médias : l’intelligence artificielle est-elle sur le point de supplanter l’intelligence humaine, après la victoire de l’ordinateur AlphaGo contre le Sud-Coréen Lee Sedol, n°3 mondial de go ?

Sur le plan des calculs, de la rationalité, il n’y a aucun doute : l’homme ne fait pas le poids par rapport aux machines qu’il arrive à créer.

Mais l’homme n’est pas seulement un être de calculs et de rationalité. C’est aussi un être de sentiments, d’émotions, un être de chair et de sang, en un mot, un être de cœur. Un être qui a une conscience et dont la conduite obéit – ou désobéit – à des règles morales.

Les robots les plus perfectionnés resteront toujours incapables de prendre des décisions que seule une conscience évoluée peut prendre.

C’est ainsi qu’on cite l’exemple de cette voiture sans chauffeur – Google-car – qui a provoqué un accident pour ne pas avoir su déroger au code de la route au moment où il aurait fallu le faire, et où un être humain responsable l’aurait fait.

Non ! la machine ne remplacera jamais l’homme, mais il convient cependant que l’usage des robots soit limité et sérieusement encadré.

Qu’adviendrait-il si un robot – après une série d’analyses poussées et d’une logique implacable – décidait de lancer une bombe atomique contre un ennemi menaçant et risquait de provoquer une nouvelle mondiale qui détruirait toute la planète ?…

On le voit, avec ce dernier cas, rien ne peut remplacer l’intelligence humaine, sa capacité à peser le bien et le mal et son art de négocier dans les situations les plus tendues. Nous le savons, l’informatique raisonne par oui et par non. Or l’être humain est beaucoup plus complexe et ne peut se satisfaire de ces seuls raisonnements binaires…

La crise et la fuite en avant

Toutes les civilisations ont connu des crises. Beaucoup en sont mortes. De nouvelles en sont nées.

La crise que connaît le monde aujourd’hui n’a donc rien de nouveau.

Malheureusement les seuls remèdes cherchés sont des solutions matérielles, et on oublie trop souvent, comme je ne cesse de le répéter, la dimension spirituelle de l’homme.

Il ne faut bien évidemment pas condamner les biens matériels, quand tant d’individus dans le monde sont privés du minimum, mais il faut s’interroger avant tout sur le sens de la vie.

D’où venons-nous ?… Où allons-nous ?… Que voulons-nous ?… Nous ne pouvons faire l’économie de ces questions fondamentales et tant que nous continuerons à refuser de nous les poser, que nous continuerons à fuir en avant, nous ne pourrons trouver ce bonheur et cet équilibre auxquels nous aspirons tous.

Je ne puis croire au Hasard et je pense que – que nous soyons croyants ou non croyants – les religions ont beaucoup à nous apporter, et notamment les sagesses orientales…

Il faut les interroger avec intelligence et avec cœur. Prendre en elles ce qu’elles ont de meilleur, ce qui nous rassemble, ce qui nous élève. Il faut que chaque génération en réinvente les rites, se les réapproprie.

L’humanité est en marche. Or, elle ne peut avancer sans ses racines héritées du passé, sans les acquis des générations qui nous ont précédées.

Malheureusement les hommes qui nous dirigent ne voient guère plus loin que le bout de leur nez. Un exemple parmi des centaines d’autres : tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut diminuer le nombre des automobiles. Non seulement elles polluent la planète, mais encore elles nous étouffent par leur nombre pléthorique. Il devient de plus en plus difficile de circuler dans nos villes. Eh bien, malgré ce constat par tous partagé, que font nos hommes politiques pour lutter contre le chômage ? Ils font tout pour relancer la production automobile !…

On a là un des nombreux paradoxes de nos hommes politiques, de nos économistes et de nos financiers qui, pour lutter contre un mal, choisissent un mal plus grand !…

Il est urgent de retrouver un sens à la vie. Il est urgent de redonner un sens à nos actions. C’est à ce prix, et à ce prix seulement, que le monde pourra envisager un avenir meilleur.

Les religions du Livre et l’intelligence du coeur…

Le judaïsme, le christianisme et le l’islam, professent leur foi en un seul et même Dieu et proclament sa parole dans la Torah, dans le Nouveau Testament et dans le Coran.

Chacun est libre de voir effectivement dans ces textes la parole de Dieu ou celle des hommes…

Mais tous – croyants ou non-croyants – devraient être capables de lire ces écrits et leurs prescriptions avec l’intelligence du cœur, d’en dépasser la lettre et d’en prendre l’Esprit.

Pour le croyant, la parole de Dieu a une portée universelle et valable pour tous les lieux et pour tous les temps. Elle énonce une Vérité éternelle qu’on ne saurait discuter.

Elle s’écarte ainsi des pensées des plus grands philosophes qui, eux, sont prisonniers de leur temps.

Cependant, cette parole de Dieu a été transposée par des hommes à un moment donné de l’Histoire, dans un langage plus ou moins clair, souvent poétique et intraduisible. Elle demande donc à être interprétée. C’est là qu’intervient l’intelligence du cœur.

Croyants ou non croyants, prenons le meilleur dans ces textes ! Dépassons certaines prescriptions vestimentaires ou alimentaires que bien souvent rien ne justifie et qui sont l’interprétation trop littérale d’un texte souvent ambigu. Ecoutons les appels à l’Amour de Dieu et à l’Amour du prochain et sachons y répondre généreusement ! C’est le seul chemin qui vaille ici-bas. Le seul chemin qui conduise vers ce monde juste et fraternel dont nous rêvons tous…

Torah, Nouveau Testament et Coran peuvent certainement beaucoup nous apporter pour vivre harmonieusement sur cette terre. Et n’oublions pas que notre belle devise, Liberté, Egalité, Fraternité, et notre morale républicaine ont puisé leur source dans le christianisme qui a pétri notre nation.