L’homme et la religion…

« Le XXIe siècle sera religieux – ou spirituel ? – ou ne sera pas. » Il semblerait qu’André Malraux n’ait jamais écrit l’une ou l’autre de ces deux phrases.

Cependant il faut constater, au début de ces années 2000, un retour en force des religions sous forme de fanatisme et d’intolérance.

L’homme est devenu humain à compter du jour, où il a commencé à enterrer ses morts, et les premières tombes retrouvées, se trouvent en Israël et datent de 100 000 ans.

Le sentiment religieux n’a cessé d’évoluer depuis, au cours des dizaines de milliers d’années qui ont suivi, avec l’apparition des notions de sacré, de sacrifice, de prière, de rites, de clergé, etc.

Et la majorité de l’humanité est passée, peu à peu, de la croyance en plusieurs dieux à la croyance en un dieu unique.

Le sentiment religieux est sans doute né de la peur de la mort, et de la volonté de concilier les forces de cette nature au cœur de laquelle l’homme vivait. Ce dernier était partagé entre un sentiment de peur et d’émerveillement.

Peur devant les déchaînements inexpliqués d’une nature imprévisible et souvent hostile, et émerveillement face la beauté d’un lever soleil ou tel autre spectacle. Et peu à peu sont nées les religions.

Au sens initial les religions « relient » les hommes entre eux et sont en rapport avec une transcendance qui les dépasse. Mais elles sont ambivalentes : si elles sécrètent du lien social, elles engendrent aussi de la violence ; à côté de la compassion pour autrui, elles donnent naissance à de l’exclusion ; parallèlement à la liberté, elles entraînent de l’aliénation ; en même temps qu’elles produisent du savoir, elles génèrent de l’obscurantisme…

Il faut donc admettre que, selon les époques, les religions ont été des ferments de paix et de progrès, ou au contraire des lieux d’obscurité et de violence.

Alors que, voici 100 000 ans, l’homme a commencé à s’humaniser, comme nous l’avons rappelé ci-dessus, nous assistons aujourd’hui à la déshumanisation du monde. L’individualisme et le matérialisme croissants, isolent de plus en plus les hommes les uns des autres, et coupent les liens qui les ont reliés pendant des millénaires.

La perception sentimentale et émotionnelle du monde tend à s’effacer devant un rationalisme froid et sans âme, et bien souvent les croyants – comme les athées – font preuve d’une même intolérance, veulent imposer « leur » vérité, alors que personne ne détient La Vérité, et que le Mystère de la Vie et de l’Univers demande la plus grande humilité.

Les chasseurs-cueilleurs, d’il y a des dizaines de milliers d’années, vivaient en symbiose totale avec la nature. Les mouvements écologistes contemporains pourraient traduire un retour salutaire à cette nature, dont l’homme a pillé outrageusement les richesses au cours des dernières décennies, mais encore faudrait-il que leurs membres ne soient aveuglés par des idéologies totalitaires, et fassent preuve d’un minimum de bon sens.

Comme le dit Frédéric Lenoir dans son « Petit traité de l’histoire des religions » : « Il est vain de vouloir enfermer les religions dans une case « blanc » ou « noir » et de ne voir en elles que des ferments de paix et de progrès, ou au contraire que des lieux d’obscurité et de violence. »

Terminons ces quelques lignes par une note d’espoir. Que nous soyons croyants, non-croyants, athées, agnostiques, un message d’Amour et de Paix, a été délivré à l’humanité voici 2000 ans.

Ce message nous a été transmis par les Evangiles, qui ont rapporté les paroles d’un certain Jésus de Nazareth.

D’aucuns voient en lui Dieu, le fils de Dieu, un prophète, un sage ou autres.

Les paroles de ce dernier sont valables pour tous les temps : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » (Matthieu, 24 :35).

Malheureusement, au fil des siècles, ce message qui prônait la tolérance a été trahi et a souvent donné lieu à la plus grande intolérance et aux pires violences.

Mais rien n’est perdu : ce message s’adresse à tous les hommes de bonne volonté – et ce sont les plus nombreux sur cette terre – et les invite à construire ce monde d’amour juste et fraternel dont rêvons tous.

Les croyants tireront leur force de leur foi en Dieu, et tous les autres de l’amour et du respect des hommes, de leur volonté de bâtir un monde plus humain, dans lequel chacun aura sa place et dans lequel il n’y aura aucun d’exclus.

Lettre ouverte au Ministre de la Culture…

Monsieur le Ministre,

J’ai condamné sans appel le massacre, voici cinq ans, des membres de Charlie Hebdo. Cependant, je n’ai jamais été « Charlie ». Pourquoi ?

Tout simplement parce que j’estime qu’on ne saurait rire de tout. L’humour, pour moi, doit chercher à élever et non à rabaisser, à valoriser et non à humilier.

Tel n’est pas, hélas, le cas avec les pseudos humoristes contemporains. Vous me direz que la liberté d’expression autorise tout, même l’ordurier et le scatologique. Soit.

Mais je ne saurais admettre que l’Etat finance une station de radio comme France-Inter où le vendredi 10 janvier un humoriste – bien peu courageux – a osé chanter une chanson dans laquelle on pouvait entendre, entre autres : « « Jésus, jésus, jésus est pédé membre de la LGBT, du haut de La Croix pourquoi l’avoir cloué, pourquoi ne pas l’avoir enculé ?»

Je dis « bien peu courageux » car jamais cet humoriste n’aurait proféré de tels propos sur Mahomet et l’islam. Il ne voulait surtout pas risquer sa vie, et a préféré s’en prendre aux chrétiens dont il se moquait éperdument de la tristesse et de l’indignation qu’il allait provoquer en eux.

Seule la communauté LGBT a réagi, demandé et obtenu des excuses : le qualificatif de « pédé » étant un terme homophobe que cette communauté ne saurait admettre.

Personnellement, je ne saurais tolérer de telles injures et outrages contre le christianisme. Et ce que je dis là ne concerne pas seulement le christianisme mais toutes les religions quelles qu’elles soient.

Je vous prie donc, Monsieur le Ministre, de condamner publiquement cette dérive d’une station de radio d’Etat et de supprimer toutes les subventions que votre Ministère lui accorde.

Je vous adresse, Monsieur le Ministre mes respectueuses salutations.

Conte de Noël…

Ce soir-là, comme tous ces soirs-là depuis sa plus lointaine enfance, le vieil homme, mit ses souliers devant la crèche qu’il avait installée, la veille, sur une commode avec tous les santons.

Mais une indicible tristesse le rongeait. Il savait qu’au petit matin, il serait seul, en ce jour de fête. Son épouse était partie dans le Mystère de l’Eternité, voici bien des années. Ses deux enfants et ses petits enfants étaient à l’étranger. Et puis, il ne pouvait s’empêcher de penser à toutes les misères, à toutes les souffrances du monde. Aussi, quand il s’endormit ses yeux étaient près de pleurer.

Et puis… Et puis voilà que la magie des rêves l’emporta quelque quatre-vingts ans plus tôt, quand il avait trois ans. Quelle JOIE, quel BONHEUR ! Il revoit l’enfant qu’il était alors, avec un père et une mère qu’il adorait, de grands frères et de grandes sœurs. Il les revoit tous déposer leurs petits souliers au pied de la crèche… Il se souvient de cette messe de minuit, du modeste mais chaleureux réveillon qui la suivait, et puis de l’impatience de découvrir, au petit matin, les cadeaux apportés par « l’Enfant Jésus. »

Oh ! Ils étaient bien modestes, ces cadeaux. Ses parents ne roulaient pas sur l’or. Mais ce qui comptait, c’était l’AMOUR et la PAIX qui inondaient le cœur de tous.

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Quand il se réveilla ce matin-là, il trouva dans ses souliers, la boîte de chocolats qu’il avait déposée la veille. Et alors qu’il s’apprêtait à prendre son petit déjeuner, on sonna à la porte d’entrée. Tiens ! Qui donc pouvait bien venir le voir à cette heure-là et en ce jour ?!..

A peine eut-il ouvert la porte, que des « JOYEUX NOËL, papa ! JOYEUX NOËL, papy ! » éclatèrent en chœur. Ses enfants et ses petits-enfants étaient tous les là, les bras chargés de cadeaux !…

Quelle JOIE ! Quel BONHEUR ! Alors vieil homme comprit que les promesses de l’enfant divin né voici deux mille ans, n’étaient pas vaines. Des milliers d’étoiles inondèrent son cœur, comme au temps jadis, et parmi elle brillait la plus petite, celle qui ne l’avait jamais abandonné et qui ne l’abandonnerait jamais : l’Etoile de l’ESPERANCE !

Noël

Noël. Les lointains noëls de mon enfance
Remontent dans ma mémoire.
Les souliers déposés au pied de la crèche.
La féerie de la messe de minuit.
L’impatience de se lever au petit matin
Pour découvrir les cadeaux
Apportés dans le mystère de la nuit.

Il y avait là une joie simple et profonde.
La joie de fêter l’anniversaire de la naissance
De l’enfant Jésus, deux mille ans plus tôt.
Et le bonheur de partager un même amour
Au sein d’une famille unie.

Les années ont passé et ont emporté
Dans leur marche sans fin
Bien des êtres aimés.
Et me voici grand-père de deux petits-enfants
De treize et onze ans.

A mon tour de leur transmettre
L’Espérance et la Joie
Que m’ont transmises mes parents.

Il m’arrive de me laisser envahir par le doute
Et de me demander si le monde
Sortira un jour de cet hiver
De plus en plus sombre
Dans lequel il s’enfonce.
Les guerres, le terrorisme,
Avec leur cortège de violences.
Les maladies, les misères
Et toutes leurs souffrances.
Tous ces hommes cheminant avec peine
Sur des terres hostiles
A la recherche de havres de paix.
Et puis maintenant ces dérèglements climatiques
Qui menacent le monde.
Oui. Tout nous pousse à désespérer.
Et pourtant, en cette veille de Noël,
Je m’accroche à cette Etoile de l’Espérance
Qu’un père et une mère aimés
M’ont fait découvrir dans mon enfance.

J’entends les mécréants, les sceptiques,
Les rationalistes de tout poil,
Se moquer et dire :
« Depuis deux mille ans, elles se font attendre
Les promesses de votre enfant Jésus
L’Amour, la Justice et la Paix,
Sont-ils autre chose que des illusions
Pour quelques idéalistes
Coupés des réalités ?!… »

Et je réponds : le Royaume n’est pas à venir.
Il est ici et maintenant. Hic et nunc.
Il est dans l’AMOUR, dans la Générosité,
Dans le Partage et la Solidarité,
Plus forts que les guerres.
Plus forts que les misères.
Plus forts que toutes les catastrophes

Vous qui êtes seuls
Dans la nuit de l’hiver.
Vous qui n’avez plus de famille.
Vous chez qui personne
Ne viendra frapper à la porte
La nuit de Noël,
Ne désespérez pas !

Il y a quelque part dans la Ciel,
Une étoile, la petite étoile de l’Espérance,
Qui veille sur chacun de nous.
Oui, que vous soyez croyants ou non croyants
Laissez-vous porter par l’Espérance
Et souvenez-vous de cette parole
D’un ancien philosophe grec :
« Sans l’Espérance on ne trouve pas l’inespéré ! »

Noël 2018

 

 

 

Comment croire encore,
Dans l’hiver du monde,
Dans l’hiver de nos vies
En l’Espérance de Noël ?!…
Jamais peut-être, l’humanité
N’a connu une telle détresse…
Guerres, terrorisme,
Violences de toutes sortes,
Dérèglements climatiques
Migrations massives et incontrôlées !…

Comment croire encore
A cette petite et fragile étoile
Apparue voici deux mille ans
et à ses promesses ?!…
Que de promesses, en effet,
Dans un enfant qui vient de naître !

Souvenons-nous cependant
Que la JOIE de Noël
A été suivie du sacrifice de la Croix
Et pour les croyants
du mystère de la Résurrection…

Mon Dieu ! Mon Dieu !
Les Evangiles ne seraient-ils
Que des contes pour les âmes candides ?…

Croyants ou non croyants,
Athées ou agnostiques,
Refusons la désespérance stérile !
En cette nuit de Noël
Laissons notre cœur s’attendrir.
Pensons à toutes les personnes
Chez qui nul ne viendra frapper à la porte.
Pensons à tous les malades,
En attente de réconfort.
Aux victimes de toutes les guerres.
Aux SDF de toute la terre,
Sans toit et sans avenir !

Oh ! Nous ne pourrons pas soulager
Toute la misère du monde !
Jésus, lui-même n’a pu le faire.
Mais il nous montré les miracles de l’Amour.
De l’Amour qui ne supprime pas
Les infirmités, les maladies,
Mais qui donne le courage
De les supporter.

Que notre prière s’unisse à celles
De tous nos frères de la Terre
Et que malgré les peines,
La JOIE l’emporte !
La JOIE et l’Espérance
De tout enfant qui vient de naître !
Sursum Corda ! Haut les cœurs !

allée Marcel Pagnol – Noël 2018 – HL