Justice belge : une libération regrettable.

La libération de Michelle Martin (ex Dutroux) provoque un grand émoi et une grande effervescence en Belgique.

Comme dit l’Ecclésiaste (chapitre 3), il est temps pour tout. Un temps pour aimer et un temps pour haïr. Et j’ajouterai un temps pour la colère et un temps pour le pardon.

Une société ne peut avancer sans le pardon. Et il ne peut y avoir de justice sans amour.

Cependant, dans le cas d’une femme complice de séquestration, de viols et de morts – et dans quelles conditions ?! – de quatre fillettes, je pense qu’une libération anticipée au bout de 16 ans de prison, alors qu’elle a été condamnée à 30 ans, est vraiment choquante et révoltante.

La blessure des parents de ces quatre fillettes n’est pas refermée – et ne se refermera jamais. Cette libération ravive la haine et le désir de vengeance. Le cœur ne peut pas pardonner.

Michelle Martin dit avoir retrouvé la foi. Soit. Mais comment, elle, qui a fait tant de mal à des enfants innocentes, peut-elle demander à vivre dans la prison dorée d’un couvent ? Son devoir, son Dieu, ne lui demandent-t-il pas d’expier l’inexpiable, et pour cela d’endurer, sans demander d’élargissement, les 14 années de prison qu’il lui reste à faire ?…

D’aucuns admirent les religieuses qui vont l’héberger. Je ne partage pas cette admiration. Cela me rappelle trop la complicité des gens d’Eglise à la fin de la guerre qui aidèrent les pires criminels nazis à échapper à la justice.

Etre chrétien ne demande pas de céder à la sensiblerie et la pusillanimité, mais exige, en plus de l’Amour recommandé par les Evangiles, la fermeté vis-à-vis des criminels et le respect des victimes.

En résumé, je dirai que cette libération est prématurée et que les policiers qui sont obligés d’assurer la sécurité de Michelle Martin seraient certainement plus utiles ailleurs si cette dernière était restée en prison.

Drapeaux français brûlés le 6 mai 2012

Une information circule depuis plusieurs semaines sur la toile : des drapeaux français auraient été brûlés le 6 mai, et Mme Taubira, garde des sceaux, aurait déclaré :« Brûler des drapeaux français, c’est un geste de liesse pardonnable. »

Il circule beaucoup d’informations sur le Net, souvent lancées par des personnes mal intentionnées et désireuses de semer le désordre.

Il est très possible qu’aucun drapeau français n’ait été brûlé ce jour là, et que la photo qui accompagnait cette information soit une photo prise à Toulouse en 2007…

Mais j’aurais aimé que Mme Taubira démente les propos qu’on lui prête, et exprime l’attachement des Françaises et des Français à leur drapeau. Or il n’en a rien été. Le président de l’ASAF (Association de Soutien à l’Armée Française) lui a adressé une lettre recommandée pour s’assurer de la véracité de ces propos ; la réponse de son chef de cabinet, datée du 14 juin, ne les a pas démentis !…

Je regrette profondément ce silence, et tiens à rappeler le caractère sacré de notre drapeau.

Pendant la dernière guerre, des officiers, pour éviter que le drapeau de leur régiment ne tombe aux mains de l’ennemi, les ont brûlés et, quand ils ont pu, ont pieusement recueilli leurs cendres qu’ils ont rapportées plus tard à leur régiment ; d’autres les ont enterrés et sont venus les rechercher à la Libération.

Quand les Allemands ont envahi la zone libre et désarmé l’armée de l’armistice, un officier du 5e R.I., à Saint-Etienne, a découpé avec rasoir le drapeau de son régiment, et l’a mis autour de son ventre. Les Allemands l’ont vainement cherché et ont été furieux de ne pas le trouver.

Le soir, les officiers français, que les Allemands avaient laissé sortir de leur quartier, se sont réunis dans une salle à Saint-Etienne. Le sauveur du drapeau demanda alors à son colonel de mettre tous les hommes présents au garde-à-vous, puis déroula sous leurs yeux rayonnant de joie et de fierté le précieux emblème. Ce dernier fut caché par un prêtre dans le tabernacle de son église, et retrouva sa place le jour de la libération de Saint-Etienne.

Il y eu bien d’autres actes de courage, et bien d’autres de vies risquées pour l’honneur de nos drapeaux, et il aurait convenu que Mme Taubira, garde des Sceaux, les rappellent.

Un dernier fait d’armes que vient de me raconter un ancien combattant qui avait alors 14 ans en 1943. Il habitait le petit village de Goumois, dans le Doubs, à la frontière de la Suisse. Un jour, avec un camarade un plus âgé que lui, après avoir repéré les heures de passage des patrouilles allemandes, il décrocha le drapeau nazi qui flottait au sommet d’un mas, le brûla et hissa le drapeau français !

Voilà ce qu’il faut dire haut et fort. Voilà ce dont il faut être fier.

Je considère tous les hommes de ce monde comme mes frères, quelles que soient la couleur de leur peau et leur religion. Mais je suis Français et estime comme sacré le drapeau de ma patrie. Et j’ajoute ma tristesse en voyant, le soir du 6 mai, place de la Bastille, si peu de drapeaux français, et tant de drapeaux étrangers.

Tous les étrangers qui sont sur notre sol devraient être heureux d’être dans un pays libre et démocratique, et devraient être fiers de leur terre d’accueil. Ils ont, je crois, bien des droits. Plus, souvent, que notre situation économique nous permettrait de leur en accorder. Plus, parfois, que certains de nos concitoyens. Ils devraient partager notre fierté pour notre drapeau tricolore, symbole de la démocratie et de la Liberté, et pour lequel tant de Français ont donné leur vie.

Note : Certains verront peut-être des contradictions dans mes propos. J’estime sacrilège le fait de brûler notre drapeau et je vante le courage d’un garçon de 14 ans qui brûla le drapeau nazi !… On ne peut cependant comparer notre drapeau tricolore, emblème d’un pays libre et démocratique, et le drapeau à croix gammée emblème d’une dictature asservissant l’homme, réduisant en esclavage et anéantissant les races inférieures.

 

Soldats afghans : de bonnes raisons de trahir…

Quatre de nos soldats viennent de trouver tragiquement la mort en Afghanistan. La France entière, une nouvelle fois, est en deuil.

Sans vouloir faire de procès d’intention, je constate avec tristesse la réaction précipitée de Nicolas Sarkozy et la surenchère de François Hollande.

Tous deux, pour de basses raisons électorales, prennent l’engagement d’un retour anticipé de nos troupes

Voilà qui voudrait dire que tous nos hommes tombés sur cette terre lointaine, sont morts pour rien. Voilà qui serait un formidable signal d’encouragement pour les talibans. Voilà qui feraient perdre confiance à tous les Afghans qui ont placé leur espoir en nous.

J’ai entendu, samedi soir, notre Ministre de la Défense, Gérard Longuet, déclarer : « C’est un meurtre. Ce n’est pas la guerre ».

Voilà qui témoigne d’une dramatique et grave méconnaissance de l’Histoire et d’une vision bien loin de la réalité et très idyllique de la guerre.

Gérard Longuet oublie la mort de millions de déportés de la dernière guerre, juifs, résistants, otages. Il oublie les camps « nuit et brouillard » où les détenus trouvaient la mort sans laisser de traces…

Il oublie la violence et la haine de ces années noires. Il oublie les traîtres, les dénonciateurs qui ont fait tant de mal. Il oublie les règlements de compte, les vengeances, les exécutions sommaires de la Libération.

Il oublie les crimes de la guerre d’Algérie. Les tortures, les « corvées de bois », etc.

Non, Monsieur le ministre, la guerre ne se fait pas en casoar et gants blancs !…

Enfin, nos dirigeants et candidats, ne cherchent pas à comprendre les motivations des soldats afghans qui nous trahissent.

Un Afghan n’est-il pas viscéralement poussé à trahir son armée quand il voit des soldats américains uriner sur des cadavres talibans.

Il y a là un sacrilège inexpiable, une négation, une profanation de la part d’humanité dont tout homme est porteur, fût-il notre ennemi !

Et je ne parle pas de ces « bavures » fréquentes où des familles entières de civils afghans sont anéanties par « erreur » par les soldats de la coalition.

Tout cela ne peut que provoquer la colère soldats afghans et les pousser à la vengeance, à la trahison et au meurtre.

Tout cela, hélas ! fait partie de la guerre, de toute guerre.

Nicolas Sarkozy, Gérard Longuet, François Hollande et toute la clique d’exécrables opportunistes et démagogues, feraient bien de relire l’Histoire et s’en souvenir !…

De Gaulle : mythe et réalité…

C’est aujourd’hui le quarantième anniversaire de la mort du général de Gaulle. Les éloges ne tarissent pas et chacun se dit gaulliste et voit en lui, l’homme du rassemblement.

Pourtant, de Gaulle, s’il a été un homme hors du commun – qui peut le nier ? – a été le plus grand diviseur que la France n’ait jamais connu.

S’il était bien qu’un Français, le 18 juin 1940, porte haut nos couleurs et appelle à la Résistance, il est très regrettable que cet homme ait cherché, avant la victoire militaire contre l’Allemagne, le pouvoir politique en France.

Contrairement à ce que prétendre nos gaullistes d’aujourd’hui, qui ne risquent rien sinon leur place confortable d’élus, de Gaulle a divisé les Français pendant toute la guerre, les a montés les uns contre les autres, et est pour beaucoup dans la guerre civile qui a accompagné la Libération.

Tout le monde a la nostalgie de Radio Londres. Mais qui se rappelle – derrière les messages d’espoir envoyés par cette radio – l’émission « Les traites au pilori » au cours de laquelle les porte-parole de de Gaulle désignaient nommément les Français à abattre, au mépris des règles élémentaires de Justice, de la présomption d’innocence de tout citoyen et de son droit à se défendre ? Combien ont été lâchement exécutés à la Libération ou avant, sans aucun procès, alors que secrètement, sous une apparence de collaborateur, ils travaillaient pour la libération de la France !

Que dire encore de la parodie du procès de Pierre Laval et de son ignoble exécution. Peut-être méritait-il une condamnation à mort. Mais il avait le droit de se défendre et les magistrats l’on empêché de s’exprimer. Et alors qu’il s’était empoisonné avec une ampoule de cyanure, on lui a fait un lavage d’estomac puis on l’a conduit, sur une civière, jusqu’au poteau d’exécution. Ô la honte, la grande honte pour la France et pour de Gaulle qui a accepté de telles choses !…

Que dire enfin de cette politique algérienne faite d’atermoiements et de mensonges, qui a déchiré la France et l’Algérie et dont les blessures, cinquante ans après, ne sont toujours pas refermées. En revenant au pouvoir en 1958, de Gaulle a porté les espoirs de tous, et il les trahis lamentablement. Il avait toutes les cartes en main pour rassembler fraternellement les communautés d’Algérie et de France et il a semé, une nouvelle fois, la haine et la désolation.

Alors, de Gaulle homme de rassemblement ? De Gaulle grand français ? Qu’on me permette de répondre NON, même si je dois mettre un bémol aux éloges dithyrambiques du jour !…

Et j’ai fait court. Je n’ai pas parlé de cette réflexion de Georges Bidault à François Mauriac : « Si vous saviez comment il nous traite… nous, ses ministres ! » (parole rapportée par Claude Mauriac – 3 janvier 1946 – Un autre de Gaulle).