Donner – ou redonner – « envie » à nos jeunes. Compte-rendu d’une conférence donnée par le Général Chavancy, Gouverneur militaire de Lyon

Quels idéaux notre société propose-t-elle à nos jeunes, hormis l’argent, le sexe, la drogue, les matchs de foot ?…

Les scandales qui éclaboussent chaque semaine le monde politique, quels que soient les partis, des plus petites aux plus hautes sphères, les détournent de la foi en notre patrie et les poussent à la stérilité de l’individualisme ambiant.

Aussi, j’applaudis des deux mains et félicite grandement le Général Pierre Chavancy, Gouverneur militaire de Lyon, et le lieutenant Michel Auvert, chef de section au 92e RI, d’avoir donné une conférence le jeudi 23 octobre, aux étudiants en droit et en sciences politiques, à la Faculté Jean-Moulin à Lyon. Conférence à laquelle j’ai eu la chance d’assister.

L’amphithéâtre – de 450 à 500 places – était plein, si bien qu’une vidéo-conférence eut lieu en même temps dans l’amphithéâtre voisin. C’est dire l’intérêt que portent tous ces jeunes à notre armée.

Le Général Chavancy a décrit, avec une grande clarté, l’éventail des missions confiées à l’armée, à l’intérieur et à l’extérieur, et a dévoilé toute la chaîne de décision, du Président de la république, Chef des armées, au simple soldat.

Il a insisté sur la nécessité « d’apprendre et de comprendre » et sur l’importance capitale de connaître l’histoire et la géographie. Les découpages, aujourd’hui, de certains territoires, les conflits régionaux, prennent leurs racines dans un passé qu’il est impératif de connaître.

Il a montré que le soldat est au service de la Paix et qu’il ne prend jamais plaisir à tuer – même si l’ennemi qui est en face de lui est un « salopard ». Le but n’est pas de « flinguer un salopard », mais de tout faire pour éviter qu’un « salopard » mettre en péril toute la population. De tout faire pour que les populations des territoires où il intervient, puissent vivre en paix dans un Etat de droit.

Il a rappelé que l’armée intervenait toujours dans un cadre légal, à la demande de l’ONU et à l’appel de gouvernements démocratiquement élus, pour rétablir la paix entre les hommes.

Ancien chef des forces françaises en Afghanistan, il a expliqué que le drame de ce pays provenait de la suppression, par les Russes, puis par les Talibans, des cultures vivrières remplacées par la culture du pavot. Une des missions de nos hommes, entre autres, était de sécuriser le pays pour ramener les populations aux cultures vivrières.

On était loin, là, des clichés trop souvent diffusés de va-t-en-guerre et de têtes brûlées.

Le lieutenant Michel Auvert, 32 ans, rentré dans l’armée après un cursus universitaire de haut niveau, a retracé la vie de sa section, 40 hommes, en opération pendant un mois au Mali. La moyenne d’âge des soldats et sous-officiers sous ses ordres est de 23 ans, et la moitié ont le bac.

Il a insisté sur le « savoir être » qui demande le plus grand respect pour tous les personnes que les soldats sont appelés à rencontrer. Sur l’importance du plus petit geste – comme porter la main à son arme – qui peut avoir des répercussions dramatiques pour toute la suite des opérations. Et il a insisté également sur le « savoir-faire », c’est-à-dire sur la connaissance et la maîtrise parfaites de son métier, du combat spécifique en plein désert où la température peut s’élever à plus de 50 degrés le jour et descendre la nuit à seulement 30 ou 40 degrés. Il faut alors boire 10 à 15 litres d’eau par jour, et être accompagné d’une logistique sans faille.

Avec sa section, il a parcouru pour rejoindre le Mali 5 000 kms en bateau, 3 000 kms en camion, et fait sur le terrain 2 000 kms à pied.

Il précise que tout le monde ne peut pas faire ce métier et que les militaires passent des tests sévères pour voir, entre autres, s’ils peuvent rester opérationnels sans avoir dormi pendant trois ou quatre jours et nuits de suite.

Le lieutenant Michel Auvert et ses hommes ont participé à des réunions de réconciliation. Ils ont eu la satisfaction de voir la réinstallation du gouverneur de Gao et la réouverture du marché.

Au terme de sa mission, la section a bénéficié d’un temps de décompression. Séjour de trois jours dans un hôtel cinq étoiles à Chypre où tous ont goûté le bonheur de pouvoir prendre des douches dont ils ont été privés, de pouvoir dormir dans un lit et sans arme à ses côtés, etc. Puis c’est le retour en France avec une permission de trois semaines, au terme de laquelle la section peut être rappelée à tout moment pour une nouvelle mission.

Les règles d’engagement et de déclenchement des tirs sont strictement encadrées. Et le général Chavancy a toujours dit à ses hommes : « Ne faites jamais rien que vous ne puissiez raconter le soir à vos petits-enfants » ce qui résume bien la sagesse de nos soldats.

A la fin de conférence, la parole est donnée aux étudiants.

A une étudiante qui l’interroge sur la baisse des effectifs de 36 000 hommes d’ici 2019, il répond que le livre blanc de l’armée a été fait en concertation avec les responsables politiques, et que la puissance de notre armée ne sera pas affectée par cette diminution, mais simplement qu’il faudra se retirer de certains théâtres d’opérations extérieures.

A un étudiant qui lui demande quelle est la pertinence de la dissuasion nucléaire, il rappelle qu’un automobiliste peut rouler sans assurance, mais qu’il en découvrira l’utilité le jour où il aura un accident. Et il sera alors trop tard, hélas. Il faut donc essayer de se prémunir contre tous les dangers, et il est des dangers que personne ne voit venir. Il rappelle à ce sujet que seule Hélène Carrère d’Encausse avait prédit la chute du mur de Berlin et que personne ne l’a crue alors…

Une étudiante l’interroge sur la présence des femmes dans l’armée, il répond qu’il n’y a aucune discrimination pour qu’elles en fassent partie. L’armée de terre compte 12% de femmes dans ses rangs. Le 92° RI, 5%. Sans être machiste, le général déclare avec humour que, s’il se trouve pris dans un coup dur, il préfère être appuyé par « six gaillards bien musclés », mais s’il se trouve blessé sur un brancard, il appréciera davantage le sourire d’une jeune femme.

Que retenir de tout cela ? Que notre armée et nos soldats sont l’émanation du peuple français et sont au service de la nation. Que si nous avons la chance de vivre aujourd’hui dans un pays libre et en paix, c’est parce que nos anciens ont accepté de faire, quand il l’a fallu, le sacrifice de leur vie et que nos soldats, aujourd’hui, acceptent de risquer – et donnent encore s’il le faut – leur vie pour notre sécurité.

Cet héritage, n’est jamais définitivement acquis, et il appartient aux jeunes générations de s’engager pour le défendre.

L’armée est un chemin, mais il n’y pas qu’elle. Il y a mille façons d’être utile à la France et au monde. Le mot patrie semble à beaucoup suranné, désuet. N’oublions pas sa valeur. L’Amour de France nous concerne tous et nous invite à sortir de cet individualisme dans lequel la société contemporaine veut nous enfermer.

Si j’en juge par les applaudissements qui ont suivi vos interventions, mon Général et mon lieutenant, je pense que vos messages ont été reçus 5 sur 5. MERCI pour votre engagement et pour vos témoignages.

Anniversaire

2014-09-09 débarquement Normandie

 

 

 

 

 

 

Sous un ciel chargé de nuages, le vétéran contemple l’océan et ses vagues qui,
depuis des millions d’années et pour des millions d’années encore,
viennent s’écraser sur la plage sauvage…

Là, il y a un soixante-dix ans – une infinitésimale fraction de seconde dans l’histoire de l’Univers ! –
il débarquait avec les soldats de la plus grande armada de tous les temps !
Il pense à tous ses camarades disparus dans les flots au cours de l’opération,
Ou abattus au moment où ils touchaient le rivage.
Des hommes, au printemps de la vie, comme lui, fauchés, emportés pour toujours avec leurs rêves,
leurs espoirs, les amours de leurs vingt ans…

Une indicible tristesse l’envahit. Pourquoi, oui pourquoi, tous ces morts ?!…
La vie est courte. Si courte. Avec ses peines, ses souffrances inévitables, ses chagrins,
alors pourquoi rajouter l’horreur, la barbarie, la violence des guerres et leurs déchirures
que rien ne peut effacer, pas même le temps ? Le temps qui pourtant atténue tant de peines…
Indicible tristesse devant cette fatalité à laquelle semble inéluctablement soumise l’humanité…

Les marées et les années ont emporté le sang versé de tous ces jeunes,
et les ennemis qui se sont entretués hier ont fait la Paix
Mais le temps emporte les amours et les haines.
Du lointain des âges retentit le cri d’Ajax :
« On ne doit haïr son ennemi qu’avec l’idée qu’on l’aimera plus tard,
et pour l’ami, il faut l’assister, le servir qu’avec l’idée qu’il ne restera pas notre ami à jamais… »

Cruelle et implacable alternance des sentiments, des passions !
Panta rhei ! Tout passe ! comme disait Héraclite d’Ephèse, voici vingt-cinq siècles…
Pourtant, plus grands que la tristesse, plus bruyants que le tumulte des flots,
résonnent la fierté du devoir accompli et l’Honneur qui l’accompagne !
Quel plus beau sacrifice que de donner sa vie pour la Justice, la Liberté, la Paix !
Dormez en paix et soyez fiers, soldats de tous les temps,
qui avez versé votre sang pour la Liberté de tous !

Les vagues viennent mourir sur la plage. Aujourd’hui comme il y a soixante-dix ans.
Au seuil de l’Eternité, ce vétéran pense à ses camarades morts sur cette plage hier,
et à tous nos soldats dans le monde qui, aujourd’hui encore,
risquent et donnent parfois leur vie pour la Liberté.
Dans un monde où l’Honneur ne compte plus guère, ou l’individualisme est roi,
soyez fiers, soldats de France de vos sacrifices !
La France profonde, la France éternelle, la France qui se redresse toujours quand on la croit perdue,
ne vous oublie pas et sait tout ce qu’elle vous doit.

La sonde Rosetta : une remarquable et réjouissante prouesse scientifique !

Prévoir dix ans à l’avance, après un périple de six milliards de kilomètres, la rencontre d’une sonde d’une masse de trois tonnes, avec une minuscule comète de quatre kilomètres de diamètre, tient du prodige. Cela « représente la même performance que se poser sur un point précis d’une pièce de 1 centime d’euro posée à Berlin alors que vous êtes à Paris. », selon le CNES.

Il s’agit là vraiment d’un exploit scientifique dont il faut féliciter tous les artisans et qui illustre les heureux résultats d’une coopération entre les nations. L’ESA (Agence Spatiale Européenne) qui a mis au point ce projet regroupe vingt pays d’Europe.

Dans une actualité si douloureuse, dominée par les guerres, la violence, la haine, assombrie par une crise économique qui n’en finit pas et qui s’accompagne de tant de chômage et de misère, je me réjouis de l’annonce de cette prouesse.

D’aucuns trouveront sans doute un tel programme inutile et dispendieux, et pourraient croire que l’argent dépensé pour la conquête spatiale serait plus utile ailleurs ! Je ne partage pas cet avis.

Tout d’abord, la sonde Rosetta a coûté 1,5 milliards de dollars, c’est l’équivalent de deux stades de France. Elle a été payée par tous les pays européens participants, et représente pour chaque Français une dépense entre 3 et 4 centimes par an pendant 10 ans. On ne peut donc pas parler de dépense excessive.

De plus, elle assure des milliers d’emplois et, pour un euro investi, elle génère plusieurs euros dans l’économie. Financièrement et économiquement, c’est donc loin d’être un gouffre.

D’autre part, les retombées de la conquête spatiale dans la vie quotidienne et les nouvelles technologies sont innombrables.

On les retrouve dans les nombreux domaines de l’alimentation, de l’habillement, des sports, de l’automobile, de la micro-informatique, etc.

Il y a actuellement quelque 3 000 satellites en service autour de la terre. Sans eux, ce serait le chaos sur la planète. 33 000 chaînes de TV cesseraient de fonctionner ; il ne serait plus possible de surfer sur Internet ; ni de téléphoner. Fini les géolocalisations. Fini les prévisions météo, etc.

La conquête spatiale a entraîné des avancées fantastiques dans les domaines de la physique, de la chimie, dans le domaine médical, etc. Rappelons pour mémoire ce que leur doivent les valves cardiaques, les « stents », les dialyses, l’imagerie médicale, etc.

La recherche spatiale est donc loin d’être un luxe inutile. Mais il y a plus encore.

De même que l’orphelin fera tout pour retrouver la trace de ses parents, de même l’humanité, grain de sable dans le cosmos, doit tout faire pour savoir d’où elle vient. Cette quête est vieille comme le monde et durera autant que l’humanité.

Les comètes sont pratiquement inchangées depuis la naissance de notre système solaire, il y a 4,5 milliards d’années. Leur étude nous permet donc de mieux connaître nos origines. Certains pensent qu’elles auraient apporté l’eau à notre planète toute jeune, et peut-être même… la vie !

Nous ne sommes que de petites, de toutes petites fourmis à l’extrémité d’un rameau d’un arbre immense. Chaque fois que nous découvrons un nouveau rameau, nous croyons avoir découvert le tronc ! Mais nous en sommes loin, et nous ne le découvrirons jamais. D’autant plus que l’arbre croît plus vite que nos connaissances… Il ne faut jamais oublier que nous ne voyons que 5 % de l’Univers…

Aussi nous devons nous réjouir des nouvelles connaissances que fait l’humanité, mais toujours faire preuve de la plus grande humilité.

Je pense à la phrase de Youri Gagarine, le premier homme dans l’espace : « J’étais dans le ciel et j’ai bien regardé partout : je n’ai pas vu Dieu. » Quelle bêtise !

L’homme pourra faire la conquête de tous les espaces infinis, pénétrer toujours davantage dans l’infiniment grand et l’infiniment petit, sans jamais rencontrer Dieu. Dieu se cache dans la simplicité des cœurs. Il est là où il y a recherche d’AMOUR, de JUSTICE et de PAIX, et Il se dérobera toujours à ceux qui sont avides de preuves !

Quelles que soient nos croyances, que l’Univers et la Vie soient le fruit du seul Hasard ou d’une volonté divine, réjouissons de toutes les avancées de nos connaissances et mettons-les au service de toute l’humanité !

PS : les noms de Rosetta, la sonde, et de Philae, l’engin qui doit se poser sur la comète, ne sont pas dus au hasard. Ils rappellent la Pierre de Rosette et l’obélisque de Philae, qui ont permis Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. Quant à Tchouri, le nom de la comète, c’est l’abrégé de Tchourioumov-Guérassimenko, noms des deux astronomes ukrainiens qui l’ont découverte en 1969.

Hommage à l’adjudant-chef Dejvid Nikolic

Hommage à l’adjudant-chef Dejvid Nikolic

Dejvid Nikolic

Mon adjudant-chef,

Survenue dans le cours des « grandes » vacances, en cette période estivale où beaucoup ne pensent qu’au repos et aux loisirs, survenue entre des catastrophes aériennes et au moment où une nouvelle flambée de violence déchire Israéliens et Palestiniens, j’ai peur que votre mort ne soit passée inaperçue. Et j’ai peur que la France ne banalise la mort de ses soldats qui donnent leur vie pour elle, si loin d’elle.

Vous êtes mort pour la France au Mali, le 14 juillet, jour de notre fête nationale. Vous aviez 45 ans, et vous vous étiez engagé dans la Légion à l’âge de 19 ans.

Vous avez participé à de nombreuses missions à l’étranger dont six OPEX (Opérations Extérieures) : trois en Afghanistan, une en ex-Yougoslavie, une au Liban avant d’être désigné en 2014 pour l’opération Serval au Mali.

Le 3 juillet, vous aviez fêté, par colis interposés, le troisième anniversaire de votre rencontre avec votre compagne, Nathalie. Quelques semaines plutôt, vous lui aviez envoyé un SMS avec ces mots : « Veux-tu m’épouser ? ». Et dans son dernier paquet, Nathalie avait glissé votre alliance…

De vous, votre fiancée dit : c’était un homme « au grand cœur, qui faisait tout pour nous rendre la vie belle ». Elle vous qualifie de « beau-père extraordinaire… Il aurait donné sa vie pour mon fils François, comme il était capable de la donner pour la France ». Quel magnifique hommage !

Je laisse à vos supérieurs et à vos frères d’armes rappeler vos qualités de soldats et tout le courage et le dévouement dont vous avez fait preuve pour notre Patrie, au cours de votre carrière.

La mort vous a fauché. Mais vous le savez, la mort fait partie de la vie du soldat. Le soldat a l’exorbitant pouvoir de tuer, et en retour il sait qu’il peut être tué. Et comme l’écrit le général Henri Bentégeat (ancien chef d’état-major des armées françaises) : « On meurt pour la France, bien sûr, mais elle est parfois si lointaine. Alors on meurt pour les copains, pour la Légion, parce qu’on est fier d’être Commando Marine, Cocoye ou Marsouin. On meurt pour soi-même, pour l’idée qu’on se fait de l’honneur. » (Aimer l’armée – Une passion à partager).

C’est parce que vous aviez le sens de l’honneur et parce que vous aimiez la France que vous avez donné votre vie pour elle.

A votre amie et à son fils, dans la peine, je veux simplement dire qu’ils peuvent être fiers de vous. Vous êtes mort pour que la Paix, la Justice et la Liberté l’emportent dans un Mali déchiré par la guerre. Votre sang n’a pas coulé en vain. Votre nom s’ajoute à ceux de vos huit camarades qui ont déjà trouvé la mort sur cette terre lointaine d’Afrique que nous ne devons pas oublier.

Reposez désormais en Paix dans cette Eternité où vous nous précédez. Et donnez à tous ceux qui vous pleurent le Courage nous avons tous tant besoin, par moment, pour rester fidèles à nos idéaux.

J’ai une pensée, enfin, pour tous vos camarades qui sont blessés au cours de ces campagnes. Les médias n’en parlent pas. Et certains d’entre eux sont handicapés à vie, ne retrouveront jamais une vie normale. Je les salue ici et souhaiterais que la France pense davantage à eux et à leurs familles dans la peine.

Nous, dans 100 milliards d’années

Une de mes amies, internaute à ses heures, me fait suivre une chronique de Laurent Alexandre, chirurgien urologue, président de DNAVision, publiée dans le Monde daté du 18 juin.

« Conscients depuis peu de la nécessité d’un développement durable de notre Terre, nous découvrons que l’Univers lui-même est en danger de mort. »

Ce chroniqueur cite un jeune philosophe français, Clément Vidal, qui « réussit la synthèse des enjeux de cette disparition programmée dans un très beau livre, The Beginning and the End. » et pour qui « le but ultime de la science est de combattre la mort de l’Univers, par la création artificielle de nouveaux univers. »

Oui, nos réflexions sur le futur peuvent nous donner le vertige. Nous le savons aujourd’hui, notre soleil disparaîtra dans cinq milliards d’années et il est fort probable qu’il n’y aura plus de vie possible sur notre Terre dans quelque 500 millions d’années. Cela me semble une évidence indéniable qu’il nous faut accepter. Tout comme nous devons peut-être accepter la fin de l’Univers dans 100 milliards d’années.

Mais quel démesure, quel orgueil de vouloir lutter contre cette fatale évolution ! Et pourquoi cette mort annoncée de notre Planète, de notre Système solaire, de l’Univers priverait-elle de sens notre vie, nierait-elle l’existence de Dieu ?…

Se révolter contre notre condition mortelle est un péché, c’est l’hybris – la démesure – contre laquelle les Grecs anciens et leur sagesse nous ont mis en garde.

La vie et la mort sont un mystère qu’il nous faut humblement accepter, et personnellement rien ne pourra enlever le fait que j’aurai été à un moment donné de l’Espace et du Temps. Quel bonheur d’avoir été quand j’aurais pu ne jamais être !

Je laisse aux scientifiques leurs calculs et leurs prévisions sans âme. Et je dis à tous mes frères de la terre que nous pouvons donner un sens à notre vie. Il nous appartient de partager nos JOIES et nos peines, et répandre là où nous sommes, fraternellement et généreusement, la JUSTICE et la PAIX.

Le reste, l’avenir de notre Planète ou de l’Univers dans quelques centaines de millions ou milliards d’années, peu me chaud ! Mon souci, dans l’immédiat, c’est de rendre le plus heureux possible les êtres qui m’entourent. Et tant qu’un enfant mourra de malnutrition toutes les cinq secondes, cette question sera totalement déplacée.

J’ajoute enfin que je suis fasciné par le mystère et le miracle de la Vie. De la Vie faite de naissances et de morts, que nul ne pourra jamais m’expliquer.

Y a-t-il eu un début ? Y aura-t-il une fin ? Je l’ignore. Mais nul ne pourra m’expliquer la beauté d’un coucher de soleil, la chaleur bienfaisante qui remonte de la terre après un orage, le vol d’un papillon, ou le rire d’un enfant qui découvre la vie.

Face à ces merveilles, le croyant dira « Dieu » et l’athée dira « Hasard ». Personnellement je choisis de garder le silence. Un silence de contemplation et d’humilité.