Chant d’automne…

Voici l’automne
et voici le temps des morts.
Ne soyons pas tristes.
Ceux qui nous ont quittés
ne connaissent plus
ni la faim, ni la soif,
ni les mille souffrances de ce monde.

Qu’ils reposent dans la paix des cimetières
ou que leurs cendres aient été dispersées
à travers les terres ou sur les mers,
au gré des vents que rien n’arrête,
ils dorment.

Gardons précieusement
au fond de notre cœur
le souvenir des moments heureux
partagés avec ceux que nous avons aimés.
A tous, croyants ou non-croyants,
le souvenir de ces instants de bonheur
apportera un indicible apaisement.

Mais notre vie s’arrête-elle ici bas ?…
Je ne puis le croire.
Nous sommes matière et Esprit.
La matière se dissout, se décompose,
se désintègre au fil du temps
qui tout emporte,
mais l’Esprit, lui, ne meurt pas.
L’Esprit ne meurt jamais.

Et le Juste,
celui qui a essayé de vivre
une vie droite ici bas,
celui qui a essayé de donner
un peu d’affection ou d’Amour
à des proches en ce monde,
celui-là repose dans la Paix,
le Bonheur et la Joie.

Et, de l’Eternité où il nous précède,
il veille sur nous,
hôtes éphémères
d’un monde où tout passe…

Voici l’automne
et montent les prières à nos morts,
à tous ceux que nous avons aimés.
Dormez en paix,
ô chers disparus,
et donnez-nous ce Courage
dont nous avons tant besoin
pour poursuivre notre route !

Séchez nos larmes,
nées d’un deuil tout proche
et ravivez en notre cœur
la flamme de l’Espérance,
qui nous guide dans la nuit.

Dans l’hiver qui s’approche,
dans l’hiver de nos vies,
me revient cette comptine
d’une enfance lointaine :

« La feuille d’automne,
emportée par le vent,
tombe en tourbillonnant
en rondes monotones. »

Nous sommes ces feuilles
portées par les vents d’automne
et dont l’éphémère beauté
ravit nos yeux émerveillés.

Le Monde-Uni. Une utopie ?… Pas si sûr !…

La France et un grand nombre de pays européens – qui se disent victimes de la mondialisation – sont tentés de se replier sur soi et de fermer leurs frontières.

Mais tel n’est pas le cas des pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil qui représentent presque la moitié de la population mondiale et dont la quasi-totalité des habitants souhaite la mondialisation.

Quand donc nos politiques, économistes et financiers de tout poil, renonceront-ils au rêve dépassé d’une France première puissance économique mondiale. Nous représentons moins de 1% de la population mondiale ! Pourquoi voudrions-nous avoir encore la primauté commerciale et industrielle ?!…

La roue tourne. Notre population vieillit et les pays émergents – dont la population est jeune – veulent leur place au soleil. Ce n’est qu’un juste retour des choses.

Après l’échec d’une Europe qui s’est développée beaucoup trop vite et qui a été bâtie presque exclusivement sur le « fric », la France dont la grandeur repose avant tout dans le rayonnement de ses idées, de sa culture, de ses arts, de son humanisme, devrait s’atteler maintenant à la création du Monde-Uni.

Un monde dans lequel il est évident que nous sommes tous interdépendants et à la construction duquel chaque pays, chaque individu doit apporter sa pierre.

Un monde où l’on cessera de voir en l’autre un rival ou un ennemi à éliminer, mais un frère de la terre ayant les mêmes droits et les mêmes devoirs que chacun de nous.

Un monde où l’argent, les banques, les bourses seront au service de l’homme tout entier et non plus le contraire, comme c’est le cas aujourd’hui.

Un monde où l’on s’attellera aux problèmes les plus urgents : veiller à ce que chacun ait de quoi se nourrir, se vêtir et se loger décemment.

Un monde dans lequel chaque enfant sera scolarisé et dans lequel chacun pourra profiter des bienfaits de la médecine, de toutes les sciences et de toutes les techniques anciennes et modernes.

La recherche de tous ces objectifs essentiels, procurera du travail à chacun et les compétences de chacun seront exploitées.

S’agit-il d’un rêve ? NON !

La dramatique crise mondiale que nous connaissons actuellement –qui frappe les riches sur leur superflu et les pauvres sur le nécessaire – nous invite à remettre les pendules à l’heure !

Il est impératif et urgent de mettre un terme aux écarts scandaleux entre les pays riches – dont nous sommes – et les pays pauvres. Ecarts d’espérance de vie, d’accès aux soins, d’éducation, écarts dans la vie quotidienne, etc.

Il appartient à la France d’aujourd’hui, à la France des droits de l’homme, à la France éternelle, de jeter des ponts entre tous les pays pour construire ce monde de justice, de paix et de fraternité auquel nous aspirons tous.

Il s’agit là d’une tâche surhumaine, mais comme le disait Albert Camus : « On appelle surhumaines les tâches que les hommes mettent longtemps à accomplir, voilà tout. » (L’été).

Agnostique ?…

Voilà des années que je cherche un mot pour définir mes rapports à Dieu.

Elevé dans une famille profondément chrétienne, j’ai dû longtemps et durement cheminer pour me défaire des dogmes de la religion catholique – qui me semblent aujourd’hui totalement abracadabrantesques – et je ne puis donc plus me qualifier de « croyant ».

Me dirais-je pour autant « athée » ? Certainement pas. Il y a dans ce mot, un sectarisme, un rejet de la transcendance, une prétention souvent à détenir la Vérité, que je refuse.

J’ai longtemps travaillé sur le terme « agnostique ». Serais-je « agnostique » ? Non plus. Car pour l’agnostique, si je ne dis pas de bêtise, la question de l’existence ou non de Dieu ne se pose pas. Or, pour moi, cette question se pose. Et de façon cruciale ! Mais, nous n’aurons la réponse qu’au soir de cette vie.

Je ne suis donc ni croyant, ni athée, ni agnostique. Alors que suis-je ?…

Loin de rejeter l’héritage de mon enfance et de mon adolescence, et les traditions religieuses dans lesquelles ma famille a baigné pendant des siècles, je dirai simplement que je suis un chrétien de cœur.

C’est-à-dire, un chrétien qui ne croit plus en cette kyrielle de dogmes que l’Eglise a forgés pendant deux mille ans. Ou plus exactement un chrétien pour lequel ces dogmes n’ont aucune importance. N’ont rien d’essentiel.

Le péché originel, la conception de Jésus par l’Esprit Saint, la Virginité de Marie, et la Résurrection de Pâques, tout cela pour moi aujourd’hui est secondaire. J’ai grandi dans l’ignorance totale des choses de la vie, et leur découverte brutale à l’adolescence m’a plongé dans un désarroi dont je porte encore les séquelles. La procréation est déjà pour moi quelque chose d’extraordinaire, de fantastique, alors pourquoi en rajouter avec cette conception virginale du Christ ?

Enfin – il y a longtemps au Moyen-âge que j’aurais fini dans les flammes d’un bûcher ! – je n’ai pas besoin de voir un Dieu dans le Christ. Peut-être l’est-il. Peut-être ne l’est-il pas. C’est pour moi une question sans importance.

En tout cas, il incarne pour moi le parfait et véritable héros. Il a donné sa vie sans mettre en danger celle de celles et ceux qui l’ont suivi.

La beauté, la pureté des Evangiles. Le message de justice et de paix qu’ils contiennent. L’invitation à aimer nos frères en humanité. La plus belle prière qui soit au monde, le Notre Père, tout cela m’éblouit, me fascine. Comme je suis ébloui et fasciné par le miracle de l’Univers et de la Vie.

Je resterai des heures à contempler un ciel étoilé. Sans être scientifique, je me demande comment, infime poussière perdue dans l’espace et dans le temps, je pouvais être en germe dans cette minuscule tête d’épingle qui est apparue voici 14 milliard d’années, lors du Big-bang ?… N’est-ce pas merveilleux ? N’est pas fantastique ?…

J’admire. Je m’émerveille. Mais je ne tire aucune conclusion. Je dis simplement « Que sais-je ? » et je refuse les croyances sectaires et à l’emporte-pièce.

Je me définirais donc comme un chrétien des chemins de Galilée, d’avant l’Eglise et tous ses dogmes. Un chrétien de cœur, disais-je, pour lequel l’essentiel, est d’essayer de vivre le plus droitement et justement possible – avec mes limites, bien évidemment – en m’efforçant d’être généreux avec tous mes frères humains. Un chrétien persuadé qu’il n’y a qu’une seule et unique réponse à tous les problèmes de l’humanité, l’Amour.

Certes, l’Amour ne redonne pas leurs bras et leurs jambes à un manchot et à un cul-de-jatte. Mais, quel merveilleux réconfort pour eux de se savoir aimés et d’aimer en retour !

Je n’ai plus peur de l’Enfer. S’il y en a un, il est sur cette terre. Et quant au Paradis, s’il y en a un, je pense que nous nous y retrouverons tous dans la JOIE, au soir de cette vie, et je m’en réjouis. Voilà tout.

Loïc Sécher : une justice apaisée…

L’acquittement, vendredi soir, de Loïc Sécher, accusé fin 2000 de viols et d’agressions sexuelles par une adolescente de 14 ans, condamné en 2003 à 16 ans de prison, peine confirmée en appel en 2004 puis plus tard en Cassation, cet acquittement réconcilie avec la justice des hommes. Mais que de souffrances pour y parvenir ! Quel chemin de croix que rien ne pourra complètement effacer.

Loïc Sécher, bien qu’il eût toujours clamé son innocence, a fait sept ans de prison pour des viols qu’il n’a jamais commis. C’est pour un homme une terrible épreuve. A la perte de ses amis, aux doutes de ses proches, s’ajoutent les humiliations et les coups des codétenus qui ne supportent pas les « pointeurs » (délinquants sexuels) !

Et il est probable que si cette adolescente, mal dans sa peau et au psychisme fragile, ne s’était pas rétractée en 2008 et n’avait pas avoué qu’elle avait menti, Loïc Sécher serait encore en prison. Mais, il lui fallut encore attendre le 13 avril 2010 – soit deux ans après cette rétractation – pour que la Cour de révision ordonne sa libération et la tenue d’un nouveau procès.

Et il lui a fallu attendre encore ce 24 juin 2011, pour que la Cour d’assises d’appel de Paris annule sa condamnation et l’acquitte, sans l’ombre d’un doute. Entre temps, son père est mort, qui n’aura pas la joie de voir son fils reconnu innocent…

J’admire la sérénité de cet homme. Pas la moindre trace de haine pour celle qui l’a si injustement accusé et qui est à l’origine de son calvaire. Chapeau ! Il souhaite que ce procès soit pour elle l’occasion de se « reconstruire ». Il pense que cela va « lui apporter une libération ».

Il déclare n’avoir pas d’ennemi, sinon lui-même et déclarait en avril 2010, au moment de sa libération : « Je suis en paix avec moi-même, je n’en veux à personne ; j’en veux à l’institution judiciaire, pas à des personnes en particulier ». Et aujourd’hui, il n’a qu’un souhait « rester en paix et retourner dans l’anonymat ». Souhait qu’il partage avec cette adolescente devenue jeune femme, rongée par le remords et avec qui il a pu s’entretenir dans un huis clos certainement émouvant.

On a là – par delà une terrible erreur judiciaire – un magnifique exemple de ce que devrait être la Justice. Un retour à la paix, à la sérénité. Une réconciliation.

Je lis, ici et là, que la vie de cet homme est foutue. Comment peut-on dire des âneries pareilles ! Il a mûri. Il a grandi. Et une nouvelle vie commence pour lui que je souhaite inondée des plus beaux rayons de soleil.

L’Espérance.



Il y a longtemps. Bien longtemps.
Quand tous les maux se furent échappés
de la boîte de Pandore,
la guerre qui déchire le monde,
la jalousie, l’envie, la colère
la vengeance stérile
la méchanceté, la folie
l’amour non partagé,
et aussi la maladie et la mort,
alors, quand tous ces maux
se furent répandus sur la terre,
apparut du fond de la boîte maudite
l’Espérance !

Ah ! l’Espérance !…
Petite flamme fragile
qui accompagne les hommes
tout au long de leur vie.

L’Espérance qui brise les chaînes
du prisonnier.
L’Espérance plus forte que la raison.
L’Espérance qui donne le succès
quand tout semble perdu.
L’Espérance plus forte que la maladie,
plus forte que la mort.
L’Espérance qui assure toujours
le triomphe de la Liberté.

Ah ! quelle Espérance et quelle Foi,
fallait-il à nos pères et à nos mères,
dans la nuit de l’Occupation,
dans les souffrances et l’obscurité
des cachots
pour savoir qu’un jour
la Liberté et la Paix triompheraient.

Gardons toujours l’Espérance
au fond de nos cœurs !
C’est le bien le plus précieux
que nous ayons sur cette terre,
et personne ne peut nous l’arracher.

Dans un monde où il est si tentant
de céder au désespoir.
Dans un monde où les médias
se complaisent à nous dire
tout ce qui va mal,
gardons,
enracinée au plus profond
de nous-mêmes,
l’Espérance qui triomphe de tout.
L’Espérance avec laquelle nous construirons
ce monde d’Amour, de Justice,
de Liberté et de Paix,
dont nous rêvons tous !