Dans la paix d’un cimetière militaire…

Cimetière militaire de la Doua
dans la paix d’un nouveau printemps

Là, dans le silence d’un cimetière militaire,
chrétiens et musulmans
dorment d’un sommeil paisible.

Une simple croix ou une simple stèle
se dresse sur un tapis d’herbe verte
caressé par le vent frais
d’un nouveau printemps.

Non loin, quelques tombes juives
et quelques tombes protestantes de soldats anglais
témoignent de cette fraternité retrouvée
dans l’Au-delà.

Dormez, mes frères, d’un sommeil tranquille.
Vous qui êtes tombés
pour la France, pour la Liberté et pour la Paix !

Donnez-nous la force,
l’intelligence et le cœur
de vivre fraternellement !
et de suivre le chemin d’Amour
que nous indique notre Dieu,
que nous l’appelions Christ, Allah
ou Jehova
ou que nous nous croyons
les fruits du seul Hasard.

N’attendons pas la mort sans retour
pour mettre un terme à nos vaines querelles

Tous ces morts emportés au printemps de la vie
et que les frissons d’un nouveau printemps
ne font plus frémir,
d’une seule et unique voix,
nous crient :
Plus jamais la guerre !

A propos des mères porteuses…

Quoi de plus normal qu’un couple souhaite avoir des enfants ? C’est l’accomplissement, le prolongement naturel de l’Amour qui unit un homme et une femme.

Mais la nature a ses caprices et il arrive – pour de multiples raisons – qu’un couple ne puisse pas naturellement avoir des enfants, du fait de l’homme ou de la femme.

Les scientifiques ont mis au point maintes techniques pour suppléer les carences de Dame Nature. Je ne parlerai ici que de la gestation pour autrui, autrement dit des mères porteuses.

Comment une femme peut-elle accepter d’être détachée d’un enfant qu’elle a porté pendant neuf mois en son sein ?

Les mois de grossesse sont des mois d’échanges, de partage, de complicité intimes et profonds, entre une mère et son enfant. Les séparer à la naissance est pour moi quelque chose de totalement inhumain.

Les couples qui recourent à cette solution, me semblent répondre à un désir égoïste d’enfant. On n’a pas un enfant pour soi-même, mais pour lui-même. Pour lui faire découvrir la beauté, les mystères et les joies de la Vie. Et il y en a, même si la dramatique effervescence de notre monde aujourd’hui peut nous faire croire le contraire.

On a un enfant pour l’ouvrir au monde, pour essayer de le rendre maître de son destin et l’inviter à répandre l’Amour, la Justice, la Paix.

Pour un enfant la naissance est un bouleversement fantastique. Le couper alors de sa mère biologique augmente son désarroi.

Mais, me dira-t-on, bien des enfants dans le passé et aujourd’hui encore sont privés à la naissance de leur mère biologique – pour maintes raisons – et sont parfaitement heureux, réussissent ou réussiront parfaitement leur vie.

C’est vrai. Mais cette séparation à la naissance n’avait pas été programmée dès la conception comme dans le cas des mères porteuses.

On a, avec la gestation pour autrui, une dimension commerciale sordide. Etre mère porteuse risque de devenir un métier comme un autre, et l’enfant devient une marchandise, un objet qu’on achète.

Et puis, il y a ces cas invraisemblables où la mère portera l’enfant de sa fille : quelle confusion générationnelle !

J’ajoute que, lorsqu’il est dans le ventre de sa mère, un enfant se familiarise avec la voix, avec la langue de cette dernière. Dans le cas des gestations pour autrui, on ajoute au traumatisme de la naissance, l’obligation d’apprendre une nouvelle langue et de se familiariser avec une nouvelle mère…

Oui, quoi de plus naturel qu’un couple souhaite avoir des enfants. Mais, si la Nature ne le permet pas, je ne comprends pas cette obstination à vouloir à tout prix un enfant qui soit biologiquement le sien.

Il y a tant d’autres façon de donner un sens à une vie, de prodiguer les richesses d’Amour que chacun porte en soi. Un homme et une femme qui s’aiment peuvent faire le bonheur d’orphelins ou d’enfants abandonnés. Et un couple homosexuel peut très bien s’épanouir dans des œuvres sociales ou caritatives…

La science rend possible beaucoup de choses. Mais il ne faut pas croire que tout ce qui est possible soit bien.

Souvenons-nous de l’Armistice de 1918…

D’après un sondage, 50% des Français ne sauraient pas à quelle événement correspondant la date du 11 novembre. Je me méfie des sondages comme des statistiques auxquels on fait dire bien souvent ce que l’on veut.

Mais, la question se pose : doit-on continuer à commémorer un Armistice vieux maintenant de 92 ans et dont il ne reste aucun survivant ?…

Je réponds OUI. Les fêtes et les anniversaires font partie de la vie d’un homme et de la vie d’un peuple. Aussi il faut conserver la mémoire du passé pour construire un avenir meilleur.

Les morts de toutes les guerres, nous disent l’horreur des champs de batailles, la douleur des familles qui ont perdu un fils, un frère, un mari, ou la peine d’un enfant trop tôt privé de son père…

Tous ces morts, emportés au printemps de la vie après avoir connu les pires souffrances, toutes les victimes de l’absurdité des guerres, nous prient, nous supplient de tout faire pour la Paix.

Ils nous demandent de nous souvenir du sacrifice qui leur a été imposé, de cette vie qui leur a été si tôt arrachée, et d’unir nos efforts pour construire ce monde fraternel dont nous rêvons tous.

Dans un monde déchiré encore par tant de guerres fratricides, goûtons le bonheur de vivre dans un pays en Paix et répandons cette Paix.

Et si nous ne pouvons malheureusement pas arrêter toutes les guerres qui ravagent le monde, faisons la paix dans nos familles, avec tous nos proches. En n’oubliant pas que cela demande souvent du courage et de la générosité.

De même que je crois profondément à la contagion de l’Amour, de même je crois à la contagion de la Paix. Une Paix dans laquelle il n’y a ni vainqueur ni vaincu, mais que des hommes et des peuples qui se donnent fraternellement la main, comme tous ces soldats qui, en Noël 1915, ont arrêté les carnages de la guerre, quelques heures seulement, hélas !