Les causes du chaos du Proche-Orient et la nécessité de revoir nos alliances…

Le terrorisme barbare qui frappe aujourd’hui la France et le monde ont de nombreuses causes et je ne saurais prétendre toutes les avoir identifiées. Tout cela est très complexe. Cependant, après avoir beaucoup lu et m’être beaucoup documenté, je me permets de rappeler les faits suivants.

Les Etats-Unis – et plus spécialement George W. Bush – sont responsables en grande partie du chaos du Proche-Orient, de la création de Daesh et du terrorisme qui frappe le monde.

La guerre d’Irak a été déclenchée sur un mensonge de George W. Bush : les soi-disant armes de destruction massive détenues par Saddam Hussein. George W. Bush se croyait investi d’une mission divine et priait Dieu de lui donner la victoire. Pendant ce temps Saddam Hussein demandait la même chose à Allah. Même détournement de la religion.

George W. Bush s’en est pris à l’Irak pour châtier Ben Laden alors que Ben Laden et la majorité des terroristes du 11 septembre 2001 étaient… saoudiens ! Encore une des inconséquences de ce chef d’Etat dont l’Histoire retiendra le rôle très néfaste pour le monde. !…

Certes, l’Irak de Saddam Hussein n’était pas un modèle de démocratie. Mais il faut savoir que les peuples arabes ne sont pas mûrs pour nos régimes démocratiques occidentaux, et qu’ils ont besoin de régimes autoritaires. On peut le regretter, mais c’est un fait.

Les Etats-Unis ont remplacé un régime sunnite par un régime chiite. Résultats des milliers de soldats aguerris de l’armée irakienne ont été démissionnés, et sont venus grossir les rangs des combattants de Daesh.

Les Etats-Unis – et les Occidentaux – ont pour alliés l’Arabie Saoudite, le Qatar et la Turquie, Etats qui soutiennent Daesh !

Parce que l’Arabie Saoudite regorge de pétrole, les Occidentaux la courtisent et commercent avec elle. La France laisse son patrimoine tomber petit à petit dans les mains de ce royaume Moyenâgeux. Elle laisse, en plus, l’Arabie Saoudite, financer l’ouverture de mosquées salafistes sur notre territoire et, à la remorque des Etats-Unis, elle accepte cette alliance avec un pays qui, en sous mains, soutient Daesh.

La politique étrangère de la France est aberrante. Nous soutenons Al-Nostra (groupe armé salafiste djihadiste affilié à Al-Qaïda) et l’ASL (Armée Syrienne de Libération) pour la bonne raison que ces deux groupes cherchent à renverser Bachar al-Assad, dont nous avons fait l’ennemi numéro un. Laurent Fabius, qui navigue au gré du vent, a déclaré en août 2012 que ce dernier « ne mériterait pas d’être sur la terre »…

Certes Bachar al-Assad n’est pas un saint, mais le régime syrien n’est pas pire que celui de l’Arabie Saoudite que nous soutenons, et le groupe islamiste Al-Nostra, auquel nous fournissons des armes, n’est autre qu’une horde de sauvages qui tuent, assassinent, torturent, violent, pillent, etc. Violences devant lesquelles la France ferme les yeux !…

Le battage médiatique qui présente Bachar al-Assad comme « le boucher qui massacre son peuple » encourage fortement nos jeunes à aller combattre dans les rangs de Daesh et à se lancer dans le terrorisme.

Il faut savoir identifier l’ennemi commun et s’allier avec ceux qui ont la volonté de le détruire, même si nous ne partageons pas toutes leurs idées. Sans l’alliance avec l’Union Soviétique, en 1941, les Occidentaux n’auraient jamais gagné la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd’hui, l’ennemi commun, ce sont le salafisme et le fondamentalisme wahhabite, terreaux de haine, de violence et de barbarie qu’il faut impérativement abattre. La première chose, peut-être, serait de nous désolidariser des Etats-Unis auxquels nous sommes inféodés, et de nous allier avec la Russie.

Au nom de la moralité, nos dirigeants ont mis hier Saddam Hussein, puis Kadhafi, et aujourd’hui Bachar al-Assad au ban des nations. Le chaos a remplacé les régimes des deux premiers, et remplacera demain le régime du dernier si nous persistons dans cette erreur diabolique.

Or je le dis et le redis, rien n’est pire que le chaos, et c’est dans le chaos que prend naissance le terrorisme international qui frappe toute la planète.

Il est donc impératif de revoir nos alliances et de nous détacher de l’Arabie Saoudite, du Qatar et de la Turquie. Cette dernière demande la reprise des négociations pour intégrer l’Europe. J’espère que cette demande sera définitivement enterrée. L’Europe ne peut pas s’adjoindre un pays qui joue double jeu et dont l’adhésion amènerait plus de 70 millions de musulmans ! Malheureusement la cécité – et la stupidité ! – de tant de dirigeants laissent craindre le pire !…

Enfin, le gouvernement de cesse de marteler que nous sommes « en guerre » et il a raison. Mais en guerre on prend des mesures de guerre. Aussi, il est absolument inadmissible que l’adjudante de gendarmerie qui a fourni des renseignements à un complice du terroriste Coulibaly – attentats de janvier 2015 – ait seulement été radiée des cadres et n’ait pas été accusée de trahison. Militaire – et en temps de guerre en plus – cette adjudante mérite, comme tout traître à la nation, la réclusion criminelle à perpétuité. Mais là encore, nous sommes victimes du laxisme viscéral de nos dirigeants. Quand comprendront-ils ? Et comprendront-ils un jour ?…

Lettre ouverte à M. George W. Bush

Bush Irak

Je sais, M. le Président, que vous êtes en deuil. Vous avez eu en effet la douleur de perdre l’un de vos plus fidèles compagnons de route : votre chienne, Miss Beazley, la gardienne de vos chats Bob et Bernadette. Aussi, vous me pardonnerez de venir troubler votre retraite endeuillée, par un rappel de la situation en Irak.

L’Irak. Vous vous souvenez ?… C’était en 2003. Recevant des messages en direct de Dieu, vous avez prétendu que ce pays possédait des armes de destruction massive qui menaçaient le monde. Et vous avez lancé une guerre sainte contre Saddam Hussein, ce dictateur peu sympathique, je vous l’accorde, et qui lui aussi était inspiré par Dieu.

Malheureusement, vous l’ignoriez, les dictatures ne sont pas toujours les pires des régimes. L’anarchie et la guerre civile sont pires.

Saddam Hussein maintenait – d’une main de fer, c’est vrai – mais maintenait un certain équilibre entre les communautés de son pays. Sunnites, chiites, chrétiens pouvaient pratiquer librement leur religion.

Tout cela, à cause de votre intervention, a volé en éclats. Et que voit-on maintenant ? La naissance d’un Djihadistan, ou Etat islamique en Irak et au Levant, encore plus dangereux que ne l’était l’Afghanistan des talibans !

Des milliers de familles fuient devant l’avancée des djihadistes sur les routes de la province de Ninive.

Ce sont ici, 300 familles dont l’arrivée massive à Qaraquosh – première ville chrétienne d’Irak peuplée de 50 000 habitants – déstabilise la situation. Là, à Bartalla, près de 300 familles qui viennent chercher refuge. Ailleurs encore, à Bachiqa, 500 familles. Ou enfin, à al-Qosh, où se trouve un monastère catholique, 600 familles.

Ce triste exode, toutes ces souffrances dont il s’accompagne, vous en êtes responsable, M. Bush. Comme vous êtes responsable de cet éphémère printemps arabe qui a vu une Egypte tomber, après une prise de pouvoir par les Frères musulmans, sous une dictature militaire bien plus sanglante que celle de Hosni Moubarak !

Il est vrai que la France n’a guère fait mieux avec la Libye, dont l’effondrement a ouvert tous les verrous qui stoppaient les flux migratoires venus du Sahel et d’Afrique noire.

Que d’impéritie de la part des hommes qui dirigent notre monde ! Pour atténuer le mal, il eût convenu que les troupes américaines restent en Irak ou que l’Irak dispose encore d’une armée forte capable d’endiguer les soulèvements. Malheureusement, vous avez complètement décapité cette armée, et les troupes américaines ont fini de se retirer en décembre 2011. L’Irak est donc maintenant aux mains des djihadistes tout puissants.

Pardonnez- moi de venir troubler votre deuil cruel avec le rappel de tous ces malheurs et de ces pauvres réfugiés abandonnés à leur triste sort. Et, j’oubliais, recevez toutes mes condoléances pour la perte de votre chère Miss Beazley.