Le boson de Higgs et la quête d’infini

Le 4 juillet le boson de Higgs a été localisé. La nouvelle a vite été balayée par une actualité faite de crise économique, de chômage, de massacres (notamment en Syrie), etc.

Je laisse aux scientifiques le soin de vulgariser – si c’est possible – cette découverte et j’avoue humblement qu’elle me dépasse totalement.

Mais je voudrais dire ici quelques mots sur les limites de la science et sur les postulats des religions.

Nous le savons tous, la science cherche à dire « comment », et les religions « pourquoi ». Nous avons là deux domaines totalement différents et tout à fait compatibles.

Depuis des siècles et des millénaires, l’homme cherche à comprendre les phénomènes dont il est le témoin. Sa connaissance de l’infiniment petit et de l’infiniment grand ne cesse de progresser. Et il ne cesse de chercher les lois qui régissent ces deux univers.

Il est doué d’intelligence et il a le devoir de s’en servir, de se poser des questions, d’essayer d’y répondre.

Mais – et c’est ce qu’il y a de plus beau – sa quête ne sera jamais achevée. Chaque réponse soulève une multitude de questions nouvelles, et ainsi de suite.

Il est comme la fourmi perdue sur un arbre immense et qui croit, en découvrant un nouveau rameau, avoir découvert le tronc qu’elle ne découvrira jamais. Et d’autant moins que l’arbre croît en même temps que sa connaissance.

Les scientifiques peuvent rester dans un rôle exclusivement scientifique et se contenter de cette suite sans fin de questions-réponses.

Ils peuvent également, comme tant d’hommes, se poser la question du pourquoi. C’est alors qu’interviennent les philosophies et les religions.

Nul ne peut, à mon avis, faire l’économie du pourquoi. Rien ni personne ne pourra jamais m’expliquer par quel miracle de la nature, je suis là, devant mon ordinateur, en ce samedi 21 juillet 2012, à 16 heures 45, et j’aligne des mots que des millions et des millions de bouches ont prononcés avant moi, et par quel miracle ces mots transcrivent non seulement mes questions mais également celles de millions d’hommes.

Pourquoi ? Je n’ai pas la réponse, mais ne puis croire au Hasard. Le Hasard peut détruire en une fraction de seconde une maison, mais n’en construira jamais une, pas même en une éternité !

Les sciences et les religions se rejoignent. Mais j’entends par religions les mouvements qui rassemblent les hommes dans une même quête d’infini, qui ne prétendent pas détenir La Vérité et n’imposent pas des dogmes absolus à l’humanité.

Nous en sommes loin, hélas ! Et la plupart des conflits et des guerres qui ont déchiré l’humanité hier – et la déchirent aujourd’hui encore – sont des guerres de religion.

 

Amicale rencontre et discussion dans un bus…

L’un des avantages des transports en commun, dont on ne parle jamais, c’est qu’ils permettent des rencontres.

Ainsi lundi matin, en prenant le bus, j’ai eu le plaisir de discuter un long moment, avec un ami que je n’aperçois que rarement.

Nous parlons de nos familles, de nos enfants, de la crise, de politique, etc.

Nous constatons tous les deux que Nicolas Sarkozy a beaucoup promis et peu tenu.

Il avait promis qu’il n’y aurait plus de sans-abris ! Ils sont environ 133 000 !… Et quelle belle fumisterie que cette loi sur le logement opposable ! Connaissez-vous un seul SDF qui ait attaqué à l’Etat pour trouver un logement ?!…

Il avait promis de prendre des mesures en faveur des personnes dépendantes. Nous les attendons toujours…

A propos du chômage, il s’était engagé à ramener le nombre des chômeurs à 5% à la fin de son mandat, au lieu de 10% en 2007. Le taux est actuellement de 9,8% ! Et il avait déclaré que s’il n’y arrivait pas ce serait un échec et ce serait « aux Français d’en tirer les conséquences ». Je sais que depuis il y a eu cette fameuse crise, mais quand même !..

A propos de la crise, nous disons qu’il a beaucoup joué de son éloquence, s’est beaucoup affiché, s’est beaucoup agité, mais a peu agi ! Il s’est donné l’image d’un homme providentiel, mais je ne suis pas sûr qu’il ait été le meilleur.

Nous parlons de cette TVA sociale qui n’a de social que le nom et qui appauvrira un peu plus les classes moyennes et les pauvres.

Nous parlons de ce triple « A ». Il y a quelques semaines, il était capital, pour la France, de le maintenir. Maintenant qu’on l’a perdu, ce n’est plus une catastrophe !…

Mon ami pense que la crise c’est avant tout un problème de répartition des richesses. J’ajoute que c’est aussi un problème de confiance : plus personne n’a confiance dans personne !…

Face à l’avalanche de promesses de nombreux candidats, mon ami déclare qu’il votera pour celui qui en fera le moins. Excellente idée. Mais personnellement je pense que l’élu, quel qu’il soit, n’aura jamais les coudées franches : il sera sous la dépendance des marchés financiers, des banques, des trusts internationaux, etc., et d’une Europe où chacun tire la couverture à soi, et dans laquelle manque une véritable solidarité…

Voilà le terminus. Déjà ! Il met un terme à notre discussion. A regret. J’en fais profiter ici mes lecteurs et, quelles que soient leurs opinions, je les invite à la poursuivre. C’est dans le dialogue et dans un respect réciproques qu’on approche le plus possible d’une vérité si difficile à appréhender, et dont nous sommes chacun porteur d’une petite parcelle…

Les larmes de la Corée du Nord…

C’est fou de voir à quel point les peuples peuvent être manipulés ! Nous savons tous en Occident que Kim Jong-Il était un odieux tyran qui opprimait son peuple.

Que dire d’un pays où environ 200 000 prisonniers politiques sont détenus dans des camps aux conditions de vie effroyables et dans lesquels beaucoup trouvent la mort ?!…

Que dire d’un pays où la liberté religieuse n’existe pas ? Entre 50 et 70 000 chrétiens sont enfermés dans des camps ?!…

Que dire d’un pays où le peuple vit dans la plus grande pauvreté parce que l’Etat consacre tout son budget aux armes nucléaires et à l’entretien d’une armée d’un million d’hommes avec un service militaire qui dure dix ans ?!…

Non ! le peuple nord-coréen n’est pas libre !…

Et malgré tout cela nous venons de voir les larmes de tout ce peuple lors des funérailles grandioses du tyran Kim Jong-Il.

Que penser de toutes ces manifestations et de ces scènes d’hystérie collective. Le peuple simule-t-il le désespoir ou regrette-t-il réellement la mort de ce tyran ?… Je ne sais.

Mais ces scènes de désespoir me rappellent les 5 millions de personnes qui ont défilé devant la dépouille de Staline en mars 1953.

Plusieurs centaines de badauds trouvèrent alors la mort, piétinés ou étouffés par la foule !…

Et nous savons que Staline – ce « héros » dont on tout le peuple a pleuré la mort – a déporté et massacré plusieurs millions d’hommes !…

Le jour viendra – plus ou moins proche ou lointain – où cette dictature en Corée du Nord s’effondrera et où la Vérité apparaîtra en pleine lumière. Mais combien de larmes, combien de souffrances, combien de morts, ce retour à la démocratie demandera-t-il ?…

Affaire DSK : le pot de terre contre le pot de fer ?…

J’ai souhaité que Dominique Strauss-Kahn soit traité comme un homme et j’ai été révolté par la façon dont la Justice américaine et les médias l’ont humilié.

Mais je souhaite ardemment aujourd’hui qu’il n’utilise pas la puissance de sa fortune et de ses réseaux pour imposer sa vérité et étouffer la vérité de la victime ou la Vérité tout court.

Certes Dominique Strauss-Kahn est, aux yeux de notre Justice française, présumé innocent et nous ignorons le témoignage de la victime.

Mais, je ne voudrais pas que les rôles soient inversés et qu’il se place à son tour en victime.

Deux phrases dans sa lettre de démission adressée au FMI m’inquiètent : « A tous, je veux dire que je réfute avec la plus extrême fermeté tout ce qui m’est reproché.

[…] et surtout, surtout, je veux consacrer toutes mes forces, tout mon temps et toute mon énergie à démontrer mon innocence ».

Ne risque-t-on pas d’assister maintenant à la lutte du pot de terre contre le pot de fer et de voir Dominique Strauss-Kahn acheter à coup de centaines de milliers de dollars – qui apparemment ne lui coûtent guère ! – le témoignage de la victime ?…

Je demande donc à cette Justice américaine où les plus fortunés peuvent retrouver la liberté en échange de millions de dollars, de défendre les droits de cette malheureuse femme de chambre qui a tout contre elle : la pauvreté, la religion – elle est musulmane – et l’absence de puissants réseaux sociaux…