« L’Espoir-Volonté » et « La petite goutte d’eau »

« Sans l’espérance, on ne trouvera pas l’inespéré, qui est introuvable et inaccessible. »
Héraclite d’Ephèse, philosophe grec de la seconde moitié du VIe siècle av. J.-C.

Mes lecteurs l’auront remarqué : je fais souvent appel, dans mes chroniques, à « l’ESPOIR ». Parce que l’ESPOIR me semble aussi indispensable à l’humanité que l’air à la vie.

Mais attention : il ne faut pas croire que l’ESPOIR soit l’attente béate et passive de jours meilleurs, d’événements plus heureux, plus favorables !

Non ! Le mot descend d’une vieille racine indo-européenne (wel*) qui signifie « vouloir, volonté ».

L’ESPOIR a besoin de la volonté et ne se confond pas avec un fatalisme, une résignation passive et sans engagement chez celui qui l’habite. Il se construit.

C’est souvent parce qu’il veut guérir, que le malade recouvre la santé, alors que les médecins le déclaraient perdu. Ou encore, parce qu’il veut gagner, que le général remporte la victoire, quand tous prédisaient sa défaite !

Aussi je crois fermement en l’ESPOIR-VOLONTE, qui est un refus de la fatalité, et qui nous permet individuellement, familialement, collectivement d’obtenir les résultats que nous souhaitons.

Collectivement, grâce à la solidarité et à une union fraternelle, l’ESPOIR-VOLONTE nous aidera à construire ce monde plus juste, plus paisible, ce monde d’AMOUR dont nous rêvons tous, ou presque tous.

Je parle de l’ESPOIR, mais quelle est la différence avec l’ESPERANCE ?… Cette dernière a une dimension religieuse, spirituelle, d’ordre divin et proche de la Foi. Mais les deux mots se confondent souvent.

D’ailleurs, il semble que seule la langue française ait deux mots distincts, pour désigner aussi bien les espoirs terrestres, que les espoirs de salut religieux et de vie éternelle. Le français parle volontiers d’ESPERANCE quand il s’agit du spirituel et du religieux, mais c’est en réalité́ une des dimensions de l’ESPOIR.

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D’autre part, je crois beaucoup au pouvoir de la petite goutte d’eau. Une petite, une toute petite goutte d’eau n’est rien. Pourtant, assemblée à des milliers d’autres, elle se fond dans l’immensité des océans. Et pourtant, s’il manque une seule petite goutte d’eau, les océans sont incomplets !…

Cela pour dire que, sans prétendre changer le monde, nous devons avoir conscience de l’impact des plus petites choses, de nos plus petites actions …

Le drame avec les médias, aujourd’hui, c’est qu’ils nous « bombardent » d’informations sur tout ce qui va mal dans le monde, de catastrophes devant lesquelles nous sommes totalement impuissants et que, du coup, nous risquons d’oublier tout le bien que nous pouvons apporter au monde, simplement en nous souciant de tous ceux qui nous entourent, en essayant de leur apporter notre aide…

Oui ! nous pouvons changer le monde ! Sans faire de grandes choses, mais en faisant de toutes petites choses. J’en ai la conviction et je voudrais la faire partager au plus grand nombre.

Assignation de députés en cour d’assises…

Profitant des vacances, les députés ont adopté sans bruit, dans la nuit du vendredi 31 juillet au samedi 1er août, un peu avant 4 heures du matin, un amendement criminel, dans le cadre de la révision des lois de bioéthique, qui mériterait la cour d’assises à ceux qui l’ont voté.

101 députés étaient présents dans l’hémicycle – sur 577 ! – 60 ont voté pour ; 37 contre.

Il s’agissait d’autoriser l’infanticide ! En effet, cet amendement – n°524 – s’il est adopté après son retour du Sénat – permettra dans le cadre de l’IMG (Interruption Médicale de Grossesse) de mettre un terme à une grossesse au neuvième mois, pour cause de « détresse psychosociale de la mère » !

Il s’agit là d’un meurtre, ni plus ni moins, et j’aimerais que les noms des députés qui ont voté un tel amendement soient publiés et que ces derniers soient poursuivis.

La loi autorisant l’IVG – Interruption Volontaire de Grossesse – avait été portée par Simone Veil et adoptée le 17 janvier 1975. La ministre de la santé avait la conviction que l’avortement était et resterait toujours un drame. Elle voulait qu’il reste l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issues.

Il est très difficile de connaître le nombre des avortements clandestins effectués par les « faiseuses d’anges », avant cette loi. Simone Veil évoquait le nombre de 300 000. Toujours est-il que – loin de les encourager ou de les banaliser – Simone Veil voulait les encadrer et les contrôler.

Il y en aurait actuellement plus de 200 000 et ils sont autorisés jusqu’à la fin de la douzième semaine de grossesse.

Cette loi sur l’IVG a ses détracteurs, bien sûr. Au nom du respect sacré de la vie et au rappel du serment d’Hippocrate, prêté par les médecins.

Certes tuer une vie en devenir n’est pas un acte innocent. Cependant soigneusement encadrée, autorisée en des cas précis et limitée dans le temps, comme elle l’était jusqu’à présent, elle constitue, à mon avis, un bien contre un mal.

Non seulement les députés qui viennent d’adopter un tel amendement, n’ont visiblement pas conscience du drame terrible que constitue pour toute femme un avortement, mais ne réalisent pas le traumatisme irréparable pour une mère de voir mis à mort l’enfant qu’elle aura porté pendant neuf mois !…

Oui, comme je l’ai dit plus haut, ces députés sont des criminels et méritent la Cour d’assises. Hélas ! ces mesures soi-disant de « bioéthique » n’ont plus le moindre rapport avec les notions élémentaires de morale, qui ont été enseignées pendant des siècles dans nos sociétés, en ont été le fondement, et laissent présager les pires lendemains.

Dans le passé, des civilisations sacrifiaient de jeunes enfants pour s’attirer la faveur des dieux. Je pensais ces temps révolus. Et je constate que notre civilisation, qui se prétend supérieure à toutes celles qui l’ont précédée, si elle a acquis infiniment plus de connaissances, est en train de perdre complètement de son âme.

Or, comme le disait très justement François Rabelais, voici 500 ans : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

La généralisation de la PMA – Où va-t-on ?!…

Pour ceux qui ne se seraient pas encore aperçus, notre monde marche sur la tête !

Voilà que nos ministres, nos parlementaires, soutenus par certains médecins, remettent sur le « tapis » la généralisation de la PMA pour toutes les femmes.

Je l’ai souvent dit, j’ai le plus grand respect pour tous les homosexuels, hommes et femmes. Et je ne vois aucun mal à ce qu’ils vivent en couples.

Cependant, je n’ai jamais admis que le législateur qualifie de « mariage » leur union. Pour moi le « mariage » désigne l’union d’un homme et d’une femme en capacité de procréer, et pouvant avoir recours à la PMA, en cas de nécessité. Ainsi, les enfants nés de leur union auraient un père et une mère.

Je reconnais tout à fait le droit aux couples homosexuels de bénéficier réciproquement, de garanties en cas de maladie, d’avoir la possibilité transmettre leur bien au survivant à la suite d’un décès, etc. Mais il y avait pour le cela le « PACS » et il n’y avait pas de raison les unir par un « mariage » qui est détourné de sa vocation première !

A une époque où tant d’enfants, appartenant à des familles « décomposées », n’ont plus de repères, voilà que nos législateurs ont décidé de créer des orphelins de père, et tout cela pour satisfaire le désir – je n’ai pas peur de le dire – de femmes « égoïstes », en mal d’enfant, qui ne songent qu’à leur propre plaisir, et pas un instant au bonheur de l’enfant qu’elles vont mettre au monde.

Ainsi l’enfant est devenu ni plus, ni moins une marchandise, un objet sur lequel on a tous les droits et aucun devoir.

Et alors que l’Assurance maladie a pour vocation de venir en aide aux victimes de maladies, le législateur a prévu de rembourser les homosexuelles qui auront recours à la PMA !…

O tempora ! O mores ! Ô temps ! Ô mœurs !…

Je pense ici à tous ces orphelins de père de la Grande Guerre et de toutes les guerres ! Que souffrances ont-ils endurées et endurent-ils encore ! Et je pense à tous nos enfants d’aujourd’hui et de demain ! Quel monde leur laissons-nous ?!… Quels idéaux leur proposons-nous, hormis la satisfaction de tous leurs désirs, de plaisirs faciles, l’abandon de l’effort ?!…

Privés de pères et de repères, nos enfants ne connaîtront plus que des droits, et ne connaîtront plus le bonheur du service rendu, de la générosité, du partage ; du bonheur de la vie autour d’un père et d’une mère, dans un foyer uni dans un même Amour, et oublieront la nécessité et la JOIE de servir leur cité et leur patrie. Mais ce dernier mot a-t-il encore un sens pour eux ?!…

Je m’emporte aujourd’hui contre la généralisation de la PMA, mais j’ai bien peur que demain on en vienne à la GPA (Gestation Pour Autrui) qui aboutira encore davantage à la marchandisation de l’enfant…

Il ne faut pas être totalement idiot ou aveugle ! J’ai parfaitement conscience que pour un grand nombre d’enfants, issus de couples hétérosexuels, le bonheur n’est pas toujours assuré. Beaucoup de parents ne sont pas à la hauteur de leur mission, et beaucoup de couples finissent pas se décomposer. Je le regrette bien évidemment. Mais au moins leurs enfants ont un père et une mère à leur naissance. Tel n’est pas le cas avec les femmes homosexuelles.

J’ajoute qu’il y a, en France et dans le monde, d’innombrables orphelins. J’ai longtemps pensé qu’ils ne pouvaient pas être adoptés par des couples homosexuels. Aujourd’hui, je dis : pourquoi pas ? Deux hommes – ou deux femmes – vivant ensemble peuvent peut-être apporter à un enfant autant de bonheur qu’un couple hétérosexuel qui ne s’entend pas ?…

Mais je maintiens que la généralisation de la PMA à toutes les femmes est une aberration, voire un crime, et je note que le gouvernement profite des vacances pour voter cette loi, et à un moment où, avec la crise sanitaire, la crise économique, etc., il y a en France vraiment d’autres priorités !…

Enseignement de l’arabe dès le « CE1 »

     Il m’a toujours semblé que l’un des premiers devoirs d’une personne ayant décidé de vivre dans un pays étranger, était d’apprendre la langue de ce pays, et – soit dit entre parenthèses – de se plier à ses us et coutumes.

     Tel ne semble pas l’avis, hélas, de nos plus hautes têtes de l’Etat.

     En effet, le 30 avril dernier –à l’insu de tous ou presque tous, en pleine pandémie, alors que l’attention des Français était centrée sur le confinement et sur la crise sanitaire – le Président de la République, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, ont officiellement signé le décret qui valide l’accord passé en mars 2017; entre le gouvernement de la Tunisie et la ministre française de l’Education nationale de l’époque; Najat Vallaud-Belkacem !…

     De quoi s’agit-il ?… Ni plus, ni moins de l’organisation, pendant le temps scolaire d’un enseignement de l’arabe, à raison d’une heure et demie par semaine, de la classe de CE1 à celle de CM2 ! Certes, cette inscription sera facultative mais les résultats obtenus par les élèves dans le cadre de cet enseignement seront pris en compte dans l’appréciation générale de leur travail scolaire. Cet enseignement fera référence à la culture arabe, notamment à des éléments de la culture tunisienne, et sera diffusé par des professeurs tunisiens, payés par la Tunisie.

     Voilà une curieuse façon de lutter contre le communautarisme et d’encourager l’intégration de la population arabophone, au moment où il conviendrait que toute cette population – parents et enfants – maîtrise parfaitement notre langue !…

     Comment avoir encore la moindre confiance dans les têtes de notre Etat !!!…

Vous avez dit « incivilités » ?

Le ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, aurait qualifié « d’incivilités » le meurtre du chauffeur de bus de Bayonne, Philippe Monguillot, assassiné par quatre passagers, dont l’un n’avait pas de ticket et les trois autres, pas de masques.

J’emploie volontairement le conditionnel, parce que je n’ai pas réussi à avoir la confirmation de ce qualificatif absolument insupportable, s’il est exact !

Les gouvernements qui se succèdent depuis des décennies se montrent incapables de faire respecter La Loi. Nos forces de l’ordre – tantôt portées aux nues par les médias et l’opinion, tantôt trainées dans la boue – ne sont pas appuyées par la Justice. Quand elles arrêtent des délinquants et des fauteurs de troubles, la plupart du temps, ces derniers sont relâchés sans condamnation.

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Oui, nous sommes victimes d’un laxisme généralisé au niveau le plus haut de l’Etat et la délinquance progresse sans cesse et de façon dramatique

Face à ce fléau, d’aucuns réclament des peines de prisons plus fortes et sans sursis. Personnellement, je pense que nous avons, dans notre arsenal de lois, des peines qui pourraient, si elles étaient appliquées, mettre hors ci-circuit un certain nombre de ces « voyous », de ces « bandits », de ces « vauriens » – je ne sais comment les qualifier – qui ne reculent devant rien et ne méritent aucune pitié !

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Mais je pense que la prison ne résout pas grand-chose. A ma connaissance, du fait de la promiscuité, c’est une école du « crime », dans laquelle des caïds « musulmans » – n’ayons pas peur des mots ! – imposent leur loi. Les surveillants eux-mêmes en ont peur et sont obligés de négocier avec eux chaque jour ou presque !

Ils font du trafic de drogue, imposent aux détenus, qui travaillent dans les ateliers de la prison, de leur reverser une partie de leur salaire, ont des contacts en dehors de l’enceinte de la prison, font des émules dans le crime, menacent de mort les surveillants qui essaient d’appliquer le règlement pénitentiaire, etc., etc. Et tout cela avec l’aval d’une Administration incapable de se faire respecter !… Aussi, il y a de grands risques que celui qui rentre petit délinquant en prison, en ressorte grand criminel…

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Alors que faire ?… Trois pistes me semblent envisageables.

La première concerne les délinquants qui souhaitent se sortir des mauvaises actions et mauvaises habitudes dans lesquelles ils se sont engagés. Ce serait de proposer aux volontaires, des travaux d’intérêt général, solidement encadrés, avec une discipline très stricte et un apprentissage de nos valeurs patriotiques : levers et couchers à heures fixes, lever des couleurs chaque matin. Incitation pour les jeunes, qui vivaient que dans le désordre complet, et ne respectaient aucune loi, à apprendre un métier, pour le jour où ils auront achevé leur période de rééducation… Ils pourraient ainsi découvrir la valeur du travail, d’une vie ordonnée et les valeurs indispensables à toute vie en société : le partage, l’altruisme, la générosité, le don de soi, etc.

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     La seconde piste concerne les gros délinquants et certains criminels pour lesquels la Justice veut laisser une chance de s’amender, au terme d’un séjour plus ou moins long en prison, fixé par le juges. Mais attention : il ne faut en aucun cas ce séjour ressemble à des congés payés. Il faut que ces détenus en « bavent », expient par la souffrance, les délits et crimes qu’ils ont commis ! Pas question d’avoir le téléphone et la TV dans leur cellule ! Pas question de partager leur cellule non plus avec un autre détenu, pas de visites, pas de lecture. Le face- à-face avec soi-même. Ainsi, peut-être, ces condamnés, en voyant les souffrances auxquelles ils sont soumis, prendront conscience des souffrances qu’ils ont fait subir à leurs victimes, et seront dissuadés de toute récidive…

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La troisième piste, concerne les grands criminels – pour lesquels on ne peut trouver aucune circonstance atténuante – et les terroristes qui, au nom d’une religion mortifère, n’hésitent pas semer la mort dans le sang et ne peuvent en aucun cas être « déradicalisés ». Ce serait l’exclusion à vie dans un bagne où ils seraient condamnés à casser des pierres comme dans les temps passés, et d’où ils ne pourraient s’évader.

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J’entends déjà les bonnes âmes s’indigner de ces condamnations, en invoquant, pour tous ces délinquants et criminels, des enfances malheureuses, la vie dans la rue en l’absence de parents aimants, etc. Je leur réponds que les malheurs et les injustices du passé, n’empêchent pas de faire la distinction entre le bien et mal, et de percevoir l’horreur qu’il y a à tuer à coups de pied un honnête chauffeur de bus, qui ne faisait que son devoir en rappelant la loi à des passagers délictueux, ou l’horreur de « foncer » et tuer, avec sa voiture, une gendarme de vingt-cinq ans qui faisait un contrôle sur la route.

A propos de ces condamnations à vie, sans possibilité d’amendement, je me demande si l’on doit désespérer de l’Homme ? Si l’on doit désespérer d’un homme ?…

Chrétien, je pense que – quelle que soit la noirceur de son âme – tout individu peut être, à un moment donné de sa vie, voire au dernier moment, touché par la « grâce », et prendre conscience de l’horreur de ses actes. Mais j’estime que cette prise conscience ne l’exonère pas de la dette qu’il a à payer envers la société, et qu’elle l’invite à accepter, avec égalité d’âme, la peine à laquelle la Justice l’a condamné. Voilà tout.

Vie d’une directrice d’école primaire en milieu rural…

Elle aura bientôt la quarantaine et a trois enfants entre trois et sept ans. Elle est directrice d’école dans un petit village de campagne, et son mari a repris l’entreprise de maçonnerie créée par son père.

A la fin de ses études, elle a choisi un village de campagne, dans lequel il n’y avait qu’une école laïque et pas d’école privée. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle souhaitait rassembler dans un même corps tous les enfants de ce village, sans ségrégation de croyances, de revenus ou autres…

En quatorze ans, elle a réussi à souder dans un même élan de solidarité et de dévouement, ses cinq collègues qui s’occupent avec elle des cinq classes de cette école primaire.

Pour pouvoir s’occuper de ses enfants, elle avait obtenu un mi-temps qui, malheureusement, son dernier fils ayant maintenant trois ans, ne sera pas renouvelé l’année prochaine. Mais il importe de souligner que, si elle touche un salaire de mi-temps, elle travaille à plein temps et davantage, sans se plaindre et sans compter ses heures.

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Voilà pour la présentation. Venons-en maintenant à l’éventail de ses tâches et responsabilités, notamment en cette période de confinement et de déconfinement.

Pendant le confinement, elle a assuré, avec ses collègues, les devoirs et leurs corrigés par Internet de ses élèves. Les déposant dans les boîtes aux lettres des parents qui n’avaient pas Internet ou pas d’imprimante.

Au moment de la reprise des cours, décidée dans la précipitation, elle a dû seule, préparer un questionnaire à choix multiples pour les parents, mentionnant les jours de la semaine où tel ou tel enfant viendrait à l’école, mangerait à la cantine ; elle a dû – en fonction des réponses – prévoir les repas, etc.

Quelques jours après la reprise, elle apprend qu’un de ses élèves a été testé positif au covid19. Branle-bas combat : elle prévient individuellement les huit familles dont les enfants ont été en contact cet élève. Et cela, avant que la nouvelle ne parvienne à la presse. Heureusement, aucun des huit élèves testés sera positif.

Et elle exerce des tâches qui requièrent des connaissances en informatique, de secrétaire de direction, de responsable des ressources humaines, de psychologue, etc. Or elle n’a aucun diplôme dans ces domaines.

Inutile de dire que la vie familiale se ressent de cette hyperactivité incessante. « Mais ce n’est pas à toi de faire tout cela, lui disent ses collègues ou son mari. »

Et quand le week-end, elle passe son énième repas devant l’ordinateur, laissant seul son mari avec ses enfants, ces derniers de se plaindre : « Tu es encore devant l’ordinateur, alors que tu nous dis qu’il ne faut pas être trop longtemps devant les écrans ! »

Au service des familles, elle leur a donné son numéro de téléphone personnel, quitte à être dérangée à toute heure du jour ou de la nuit.

Le jour de la reprise, un de ses enfants a une angine avec une forte fièvre. Elle refuse de prendre son 1er jour de garde pour enfant malade. Elle ne veut pas pénaliser les familles et ses collègues…

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Voilà la vie, ces dernières semaines, d’une directrice d’école qui exerce son métier comme un sacerdoce et avec abnégation. Elle la chance d’avoir des collègues aussi dévouées qu’elle, et un maire qui fait tout pour les aider.

Mais attention ! à force de trop tirer sur la corde, elle finit par lâcher ! Certaines nuits, elle se réveille en pleurs et pense à Christine Renon, cette directrice d’école de Pantin qui, le 21 septembre dernier, épuisée par les conditions de travail que lui imposait l’Education Nationale, a fini par se donner la mort dans son établissement.

D’après le témoignage d’une directrice d’école primaire,
passionnée par son métier mais à qui l’Education Nationale demande trop !