Agnostique ?…

Voilà des années que je cherche un mot pour définir mes rapports à Dieu.

Elevé dans une famille profondément chrétienne, j’ai dû longtemps et durement cheminer pour me défaire des dogmes de la religion catholique – qui me semblent aujourd’hui totalement abracadabrantesques – et je ne puis donc plus me qualifier de « croyant ».

Me dirais-je pour autant « athée » ? Certainement pas. Il y a dans ce mot, un sectarisme, un rejet de la transcendance, une prétention souvent à détenir la Vérité, que je refuse.

J’ai longtemps travaillé sur le terme « agnostique ». Serais-je « agnostique » ? Non plus. Car pour l’agnostique, si je ne dis pas de bêtise, la question de l’existence ou non de Dieu ne se pose pas. Or, pour moi, cette question se pose. Et de façon cruciale ! Mais, nous n’aurons la réponse qu’au soir de cette vie.

Je ne suis donc ni croyant, ni athée, ni agnostique. Alors que suis-je ?…

Loin de rejeter l’héritage de mon enfance et de mon adolescence, et les traditions religieuses dans lesquelles ma famille a baigné pendant des siècles, je dirai simplement que je suis un chrétien de cœur.

C’est-à-dire, un chrétien qui ne croit plus en cette kyrielle de dogmes que l’Eglise a forgés pendant deux mille ans. Ou plus exactement un chrétien pour lequel ces dogmes n’ont aucune importance. N’ont rien d’essentiel.

Le péché originel, la conception de Jésus par l’Esprit Saint, la Virginité de Marie, et la Résurrection de Pâques, tout cela pour moi aujourd’hui est secondaire. J’ai grandi dans l’ignorance totale des choses de la vie, et leur découverte brutale à l’adolescence m’a plongé dans un désarroi dont je porte encore les séquelles. La procréation est déjà pour moi quelque chose d’extraordinaire, de fantastique, alors pourquoi en rajouter avec cette conception virginale du Christ ?

Enfin – il y a longtemps au Moyen-âge que j’aurais fini dans les flammes d’un bûcher ! – je n’ai pas besoin de voir un Dieu dans le Christ. Peut-être l’est-il. Peut-être ne l’est-il pas. C’est pour moi une question sans importance.

En tout cas, il incarne pour moi le parfait et véritable héros. Il a donné sa vie sans mettre en danger celle de celles et ceux qui l’ont suivi.

La beauté, la pureté des Evangiles. Le message de justice et de paix qu’ils contiennent. L’invitation à aimer nos frères en humanité. La plus belle prière qui soit au monde, le Notre Père, tout cela m’éblouit, me fascine. Comme je suis ébloui et fasciné par le miracle de l’Univers et de la Vie.

Je resterai des heures à contempler un ciel étoilé. Sans être scientifique, je me demande comment, infime poussière perdue dans l’espace et dans le temps, je pouvais être en germe dans cette minuscule tête d’épingle qui est apparue voici 14 milliard d’années, lors du Big-bang ?… N’est-ce pas merveilleux ? N’est pas fantastique ?…

J’admire. Je m’émerveille. Mais je ne tire aucune conclusion. Je dis simplement « Que sais-je ? » et je refuse les croyances sectaires et à l’emporte-pièce.

Je me définirais donc comme un chrétien des chemins de Galilée, d’avant l’Eglise et tous ses dogmes. Un chrétien de cœur, disais-je, pour lequel l’essentiel, est d’essayer de vivre le plus droitement et justement possible – avec mes limites, bien évidemment – en m’efforçant d’être généreux avec tous mes frères humains. Un chrétien persuadé qu’il n’y a qu’une seule et unique réponse à tous les problèmes de l’humanité, l’Amour.

Certes, l’Amour ne redonne pas leurs bras et leurs jambes à un manchot et à un cul-de-jatte. Mais, quel merveilleux réconfort pour eux de se savoir aimés et d’aimer en retour !

Je n’ai plus peur de l’Enfer. S’il y en a un, il est sur cette terre. Et quant au Paradis, s’il y en a un, je pense que nous nous y retrouverons tous dans la JOIE, au soir de cette vie, et je m’en réjouis. Voilà tout.

Quand les bourses s’effondrent… suite…

Cécile, une internaute, a mis ce commentaire à la suite de mon article du 15 juillet sur l’effondrement des bourses : « Je suis d’accord sur le principe, mais c’est malheureusement plus compliqué que ça… »

Voici ma réponse :

J’ai conscience de la complexité de tout cela. En Somalie, par exemple, les rebelles occupent les deux tiers du territoire et empêchent l’aide internationale d’arriver aux personnes touchées par la famine. De même, le gouvernement somalien accaparerait la plus grande partie de cette aide… On ne saurait donc parler d’égoïsme et de manque de générosité des pays occidentaux.

De même les problèmes provoqués par les dettes colossales de la plupart des pays du monde, dépassent les pauvres citoyens que nous sommes, et s’il y avait une solution simple pour les résoudre, elle serait connue et appliquée. Là encore, il est un peut trop simple, voire simpliste de ramener exclusivement ces problèmes à une lutte entre riches et pauvres, comme j’ai peut-être tendance à le faire dans mes articles.

Les écarts de richesse entre riches et pauvres sont souvent injustes et scandaleux. Je les pointe du doigt, mais je sais qu’il n’y a pas que de mauvais riches. Il y a des richesses honnêtement acquises et mises au service de la communauté. Il convient donc d’être nuancé.

Nous sommes totalement impuissants face à la complexité des problèmes qui se posent au monde aujourd’hui. Et les grands – ceux qui détiennent les pouvoirs politiques, économiques et financiers – ne peuvent pas tout, eux non plus.

Nous sommes victimes du nombre. Dès qu’on est plusieurs, il faut faire des efforts pour s’entendre, pour s’accorder. Alors à près de sept milliards et demi d’individus !…

Nous sommes totalement impuissants à résoudre les problèmes de la planète. Mais doit-on pour autant baisser les bras, renoncer, démissionner ?!… Non ! non et non !

Je l’ai souvent dit : le tort des médias, aujourd’hui, c’est précisément de nous montrer en permanence ce qui va mal, ce qui nous dépasse, ce à propos de quoi nous sommes totalement impuissants.

Aussi, je le redis, je crois aux petites choses. A la contagion des petits gestes, des petits efforts, de la générosité de proximité. Agissons là où nous sommes, avec notre conviction et nos petits moyens… Je crois aux pouvoir de la fraternité, du partage des peines et des joies de chaque jour avec ceux qui nous entourent…

Cela ne résoudra pas le problème de la dette grecque, italienne, portugaise, américaine, etc ?… Qui sait ?!… L’effet boule de neige existe. Quand une charge est trop lourde, les efforts de chacun contribuent à l’alléger. L’océan a besoin de chaque goutte d’eau. Sans chacune d’elles, il ne connaîtrait pas sa plénitude…

Une petite flamme dans la nuit…

La vieille petite église de Dun
se dresse solitaire
au sommet d’un promontoire magnifique.

Des prairies, des bois, quelques villages
se perdent dans le lointain
jusqu’à ce que le ciel et la terre
finissent par se confondre à l’horizon.

Là, de temps à autres,
passent des pèlerins de la terre,
et il arrive que l’un d’eux
ravive la flamme fragile d’un cierge.

Cette flamme qui se détache timidement
dans la pénombre
se joint aux prières silencieuses
et aux appels de milliers d’hommes,
de femmes, d’enfants,
venus prier leur Dieu en ce lieu sacré.

Hier, on adorait les dieux des Gaulois.
Plus tard, les dieux grecs et romains.
Aujourd’hui on adore Jésus de Nazareth…

Là, croyants ou non croyants,
riches de leurs certitudes ou de leurs doutes,
pris d’émoi, de vertige métaphysique,
tentent de formuler l’informulable,
et se laissent porter par le mystère divin.

Là, pendant des siècles,
croyants ou moins croyants
sont venus dire un dernier adieu à un proche,
sont venus entourer une couple qui se mariait,
un jeune que l’on baptisait.

Qu’importe de savoir s’ils avaient la Foi.
L’important ce n’est pas la Foi
de tous ces pèlerins de la vie,
c’est leur Espérance.

Leur Espérance plus forte que les doutes,
plus forte que la maladie,
plus forte que la mort !
Une Espérance qui se transmet
d’âge en âge
et dont nous sommes les héritiers.

Ombres éphémères
sorties un instant de la nuit
avant d’y retourner à jamais,
nous ne faisons que passer.
Mais reste l’Espérance.
L’Espérance éternelle,
le plus précieux des biens sur cette terre.
L’Espérance qui nous guide dans la nuit,
pauvres mortels que nous sommes.

Surpopulation carcérale…

La maison d’arrêt de Dunkerque compte actuellement 157 détenus pour 90 ou 100 places. De plus cet établissement doit être fermé car il ne respecte pas les normes européennes…

Je me suis donc réjoui de la décision du Procureur de la République de Dunkerque de suspendre les incarcérations jusqu’au 5 septembre pour les peines les moins graves.

« Quand vous faites coucher des gens sur des matelas, vous vous heurtez aux obligations liées au respect de la vie humaine, aux problèmes d’hygiène, au risque de violences… »

J’ai salué le courage de ce Procureur qui osait attirer l’attention du Gouvernement sur un problème absolument scandaleux en France, pays des droits de l’homme !

Il y avait au 1er juillet près de 65 000 personnes incarcérées pour un peu plus de 56 000 places !

Une telle surpopulation carcérale ne peut qu’engendrer ou accentuer la désocialisation, la délinquance, la criminalité. Sans parler de l’augmentation des risques d’agression pour le personnel.

Malheureusement le Chef de l’Etat, prompt à parler et plus lent à agir, ne fait rien pour résoudre ces problèmes. Sa décision de faire encadrer les délinquants par des militaires arrive à point pour les prochaines présidentielles, mais un peu tard quand on sait qu’il était déjà Ministre de l’Intérieur en 2002 !…

Et j’attends que cette décision rentre dans les faits…

Pour l’heure, j’aurais aimé que Philippe Muller, Procureur de la République de Dunkerque, démissionne de son poste plutôt que de céder aux injonctions du Ministre de la Justice.

C’eût été courageux de sa part. Et cela aurait peut-être incité d’autres magistrats à s’élever contre une situation absolument scandaleuse et inacceptable.

Halte aux loups !…

70 brebis sont mortes, le week-end dernier, à la suite de l’attaque d’un loup dans la vallée de l’Ubaye, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Jusqu’à quand le massacre va-t-il durer ?…

Je pense que, dans la nature, il n’est jamais bon d’éradiquer totalement une espèce. Toutes les espèces sont complémentaires, ont leur rôle à jouer, et il faut toujours rechercher un équilibre entre elles.

Ainsi, le loup, qui est revenu naturellement en France en 1990, mérite-t-il peut-être qu’on lui laisse une place.

Mais on ne saurait ignorer les bergers et leurs troupeaux qui paissent dans les alpages. Certes, l’Etat indemnise les bergers pour les brebis égorgées au prix de deux fois leur valeur. Mais, quel que soit le montant de cette indemnisation, les bergers n’élève pas leurs brebis pour s’enrichir quand elles se font égorger.

Ils tiennent à leurs bêtes. Ils les aiment comme ils aiment la vie solitaire et silencieuse dans les alpages, rythmée par la course du soleil et celle des étoiles.

Hélas ! la vie de berger, avec les attaques des loups – il y en aurait eu 583 depuis le 1er janvier, et plus de 2 000 ovins auraient été tués dans dix départements – devient un véritable enfer auquel il convient de mettre un terme.

Sans éradiquer complètement le loup, peut-être pourrait-on en limiter davantage le nombre et permettre ainsi aux bergers de retrouver la vie paisible à laquelle ils aspirent.