Que faire contre la récidive ?…

La conférence de consensus sur la prévention de la récidive qui a commencé ce 14 février, m’inspire les lignes suivantes.

 

Nous le savons, la prison n’est pas la panacée contre le crime et la délinquance. Pire, c’est souvent une école du crime pour les petits délinquants.

Cependant la Justice veut que toute faute soit sanctionnée. Que le coupable soit exclu de la société – pour un temps dont la durée dépendra de la gravité de sa faute. Non pas par vengeance, mais par égard pour sa victime, et pour payer sa faute.

Mais il importe aussi que, le temps d’expiation accompli, le coupable puisse réintégrer la société dont il s’est exclu et puisse mener une vie droite.

La réalité nous montre hélas que cet objectif est loin d’être atteint et que la récidive est fréquente.

Doit-on pour autant baisser les bras et sombrer dans le laxisme ? Non.

Je sais : un grand nombre de détenus ont été victimes dans leur enfance de lourdes épreuves capables d’expliquer leur plongeon dans la délinquance et le crime. Mais chacun a une part de responsabilité dans son destin, et l’injustice dont on a été victime ne saurait justifier celle que l’on commet.

Cependant une justice froide, aveugle, sans âme et sans amour, n’est pas la Justice. Et seule une justice rigoureuse mais humaine pourra être en mesure de freiner la récidive.

Enfin, il importe au plus au point également de discerner, parmi les détenus, ceux dont l’état relève de la psychiatrie. Là encore, le passé de chacun explique pour beaucoup la l’altération du psychisme, et des soins sérieux – une aide médicamenteuse accompagnée d’une thérapie de la parole libératrice – peuvent remettre sur le bon chemin un grand nombre d’accidentés de la vie.

Non ! la récidive n’est pas une fatalité. Mais encore faut-il savoir marier la fermeté et l’humanité ! En tout cas on ne peut appeler humain l’entassement de délinquants et de criminels, dans la plus grande promiscuité et dans les conditions sanitaires les plus détestables de nos prisons actuelles. Ces conditions inacceptables ne peuvent que pousser à la haine et à violence ceux qui les vivent, et ne peuvent qu’être sources de récidive !

Voeux 2013

En ce début d’une année nouvelle,
j’adresse à tous mes frères de la terre
mes vœux fraternels.

A ceux qui sont seuls
je souhaite le soutien de l’amitié.
A ceux qui souffrent
je souhaite l’apaisement
du corps et de l’âme.
A ceux qui, avec le grand âge,
voient leurs forces diminuer,
je souhaite la sérénité.
A ceux qui sont dans la tristesse,
je souhaite la joie.
A ceux qui viennent de perdre un être cher,
je souhaite le réconfort.

A toutes les victimes du mensonge
je souhaite le rétablissement de la Vérité.
A toutes les victimes des guerres,
A tous ceux dont la liberté de pensée
est entravée,
je souhaite le retour de la Paix et de la Liberté.

A tous les accidentés de la vie,
Je souhaite le courage.
A tous ceux qui sont frappés par le chômage,
je souhaite un travail dans lequel
leur valeur sera reconnue.
A tous ceux qui sont sans logement
je souhaite un toit où s’abriter.

 

A toutes les victimes des fléaux de la nature,
je souhaite les bienfaits de la solidarité.
A tous ceux qui sont dans la nuit,
à tous ceux qui cherchent,
à tous ceux qui doutent,
à tous ceux qui n’espèrent plus rien,
je souhaite l’Espérance
qui réchauffe et ravive le cœur.

 

Puisse cette nouvelle année
à chacun apporter
BONHEUR, SANTE et JOIE !
Puisse tous se laisser combler
par les petites choses de la vie,
la beauté d’un rayon de soleil
dans une goutte de pluie
ou dans le froid de l’hiver.
Le bonheur d’un sourire partagé.
Un simple MERCI
reçu ou donné

Puisse chacun connaître les bienfaits de l’Amour
seul capable d’apaiser tous nos maux !
Puisse tous trouver la SAGESSE
qui rend supportable l’insupportable !

allée Marcel Pagnol

le 1er janvier 2013 – HL

Faut-il avoir peur de l’Islam ?…

Il se passe peu de jours sans que je ne reçoive une chaîne sur l’Islam et sur les musulmans en France.

Très souvent ces chaînes sont motivées par la peur et incitent au rejet massif de tous les musulmans vivant en France, et parfois dans des termes violents et remplis de haine dont j’ai honte. Aussi, je voudrais faire le point sur cette question.

Tout d’abord, ces aimables internautes font souvent l’amalgame entre Arabes et musulmans. Or, les Musulmans ne sont pas tous Arabes. Loin de là. Le pays du monde où il y a le plus de musulmans est l’Indonésie.

D’autre part, je comprends la peur de certains devant une certaine extension de l’Islam dans notre pays. Mais la peur n’est jamais bonne et la distiller encore moins. C’est bien souvent parce qu’il a peur que le chien mord, et non parce qu’il est méchant.

 

Il est vrai que la France, pays de tradition chrétienne, a le sentiment, parfois, d’être envahie par une communauté qui nous impose de plus en plus ses us et coutumes.

Ce sont les casse-tête dans les cantines de collectivités (écoles, hôpitaux, etc.) avec les viandes hallal et les menus sans porc. Ce sont les rayons de nos supermarchés sur lesquels on ne trouve plus, parfois, que des produits hallal.

Ce sont nos piscines qui sont parfois réservées aux femmes musulmanes. Ce sont ces mêmes femmes qui refusent, dans nos hôpitaux, de se faire examiner par des hommes.

Ce sont des femmes qui – au nom de leur religion – masquent leur visage sous des burqas…

Voilà ce qui motive la peur de beaucoup et entraîne un sentiment de rejet.

 

Je souhaite que la France reste, selon sa vieille tradition, une terre d’accueil. Mais elle doit imposer une certaine discipline à toutes celles et tous ceux qui vivent sur son sol.

Nous avons nos traditions, nos usages, nos croyances que tous – quelles que soient leurs religions et leurs origines – doivent impérativement respecter.

 

Je voudrais dire quelques mots, pour finir sur l’Islam qui est loin de se résumer à la folie de quelques fanatiques. Les médias prennent un malin plaisir à s’étendre sur les attentats ou menaces d’attentats de réseaux d’intégristes. Je condamne sans appel ces attentats, mais ils ne doivent pas nous pousser à rejeter en masse tous les musulmans et nous ne devons pas nous laisser prendre par la peur qu’ils inspirent.

Dans leur très grandes majorité, les musulmans n’aspirent qu’à vivre en paix et ceux, qui au nom de liberté d’expression, bafouent leurs croyances par des caricatures ou des films humiliants ne sont que des provocateurs inconscients de tout le mal qu’ils font.

Personnellement, je suis chrétien et ma foi s’enracine dans les paroles d’Amour de l’Evangile. Je laisse à chacun la liberté de croire ou de ne pas croire aux dogmes de l’Eglise. Et je constate que sur de nombreux points je suis plus proche de l’Islam que de l’Eglise.

L’Islam n’a pas de dogmes. L’Islam ne reconnaît qu’un seul Dieu et l’Eglise a bien du mal à me faire admettre que sa Trinité ne représente qu’un seul Dieu et non pas trois !…

Les musulmans reconnaissent Jésus mais pour eux il s’agit d’un prophète et non pas du fils de Dieu.

Pendant des siècles, d’ailleurs, les chrétiens se sont déchirés à propos de la nature humaine ou divine de Jésus.

Contrairement à ce qu’on pense bien souvent – et à ce que laisse croire certains musulmans machos – la femme a une très grande liberté dans la religion islamique. Elle a droit par exemple de demander le divorce – alors que le divorce est interdit dans l’Eglise catholique.

Le Coran impose aux femmes d’être vêtues décemment mais il ne leur a jamais dit de se mettre un voile sur le visage.

A ma connaissance – et contrairement à l’Eglise catholique – l’Islam ne connaît pas l’Enfer éternel. Et qu’un être humain soit condamné éternellement à l’Enfer me semble totalement incompatible avec un Dieu d’Amour.

Le ramadan – qui personnellement me semble une coutume archaïque et non adaptée aux exigences de la vie moderne – peut très bien accepter des dérogations.

L’aumône prescrite par le Coran est une forme de solidarité dont on ne peut que se féliciter.

Le djihad, cette « guerre sainte » qui fait tant de victimes dans le monde, est au départ, une lutte contre soi-même. Un effort de la volonté pour se maîtriser.

Comme l’écrivait le sage Mohamed Iqbal : « L’Islam n’enseigne pas la renonciation au monde d’ici-bas, mais il condamne l’attachement au matérialisme. Il est estime que l’homme peut aspirer au bien-être dans cette vie et au bien-être dans l’au-delà. »

J’invite mes lecteurs soucieux de mieux connaître l’Islam à lire le livre « Islam, l’autre visage », une série d’entretien avec Eva de Vitray Meyerovitch, une scientifique et mystique chrétienne qui, après des années de recherches, se convertit à l’Islam.

 

Pour finir, je dirai que mon christianisme personnel et la plénitude qu’il m’apporte, me comblent largement sans que j’éprouve le besoin de mon convertir à quelque autre religion. Mais je dirai que l’islam et le christianisme, vécus avec intelligence et cœur, sont parfaitement compatibles.

Entre les fous de Dieu qui commettent les pires crimes au nom de leur foi, et le sectarisme de certains athées qui prétendent être les seuls à détenir La Vérité, il y a le chemin silencieux de tous ceux qui sont en quête de sens pour cette vie ici-bas. A tous je rappelle qu’il est difficile de ne pas penser, en voyant un simple spermatozoïde devenir Mozart ou Einstein, qu’il y ait une intelligence derrière tout cela.

Il est urgent de cesser à nous monter les uns contre les autres. Que l’on croit en la Vie éternelle ou non, toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté ont le devoir de se rassembler pour construire ce monde fraternel dont nous rêvons tous.

 

Justice belge : une libération regrettable.

La libération de Michelle Martin (ex Dutroux) provoque un grand émoi et une grande effervescence en Belgique.

Comme dit l’Ecclésiaste (chapitre 3), il est temps pour tout. Un temps pour aimer et un temps pour haïr. Et j’ajouterai un temps pour la colère et un temps pour le pardon.

Une société ne peut avancer sans le pardon. Et il ne peut y avoir de justice sans amour.

Cependant, dans le cas d’une femme complice de séquestration, de viols et de morts – et dans quelles conditions ?! – de quatre fillettes, je pense qu’une libération anticipée au bout de 16 ans de prison, alors qu’elle a été condamnée à 30 ans, est vraiment choquante et révoltante.

La blessure des parents de ces quatre fillettes n’est pas refermée – et ne se refermera jamais. Cette libération ravive la haine et le désir de vengeance. Le cœur ne peut pas pardonner.

Michelle Martin dit avoir retrouvé la foi. Soit. Mais comment, elle, qui a fait tant de mal à des enfants innocentes, peut-elle demander à vivre dans la prison dorée d’un couvent ? Son devoir, son Dieu, ne lui demandent-t-il pas d’expier l’inexpiable, et pour cela d’endurer, sans demander d’élargissement, les 14 années de prison qu’il lui reste à faire ?…

D’aucuns admirent les religieuses qui vont l’héberger. Je ne partage pas cette admiration. Cela me rappelle trop la complicité des gens d’Eglise à la fin de la guerre qui aidèrent les pires criminels nazis à échapper à la justice.

Etre chrétien ne demande pas de céder à la sensiblerie et la pusillanimité, mais exige, en plus de l’Amour recommandé par les Evangiles, la fermeté vis-à-vis des criminels et le respect des victimes.

En résumé, je dirai que cette libération est prématurée et que les policiers qui sont obligés d’assurer la sécurité de Michelle Martin seraient certainement plus utiles ailleurs si cette dernière était restée en prison.

Syrie : ne pas désespérer !

Mes fidèles lecteurs s’étonneront peut-être que je n’aie jamais parlé de la Syrie dans mes chroniques. Ce silence est loin d’être indifférence devant une guerre qui a fait plus de vingt mille mort en un peu plus d’un an, devant la barbarie sans nom d’odieux criminels qui tuent, violent, torturent hommes, femmes, enfants.

Mon silence est celui de la colère rentrée contre l’impuissance des Nations Unies à ramener la paix sur cette terre de souffrances.

Mon silence est celui d’innombrables hommes de bonne volonté à travers le monde glacés par l’horreur des crimes quotidiens au point d’en perdre la parole, et en rage de ne rien pouvoir faire pour y mettre un terme.

La vérité, c’est que tout le monde est dépassé par la situation, à l’exception des marchands d’armes qui s’enrichissent sans état d’âme, et des fanatiques qui espèrent à la faveur des événements prendre le pouvoir et remplacer une dictature par une autre, et de victimes devenir bourreaux.

La vérité, c’est qu’on ne peut ramener la paix et la démocratie en Syrie en fournissant des armes à l’ASL (Armée Syrienne Libre). Le risque est trop grand de les voir tomber entre les mains de terroristes qui s’en serviront demain contre les démocraties qui les leur auront fournies. Et on paye aujourd’hui, en Afghanistan, l’erreur d’avoir armé, hier, les Talibans contre les Russes.

Alors que faire ? Doit-on accepter d’assister impuissant au massacre d’un peuple ?

Pour le croyant, il reste la prière. Et pour celui qui ne croit pas, il reste la force de la pensée compatissante. Et pour tous, il reste l’Espérance.

Ce drame qui se déroule en direct, sous nos yeux, ne doit pas nous faire désespérer de l’Homme. Les nazis, dans la haine et la barbarie de leurs camps « Nuit et brouillard », n’ont pas réussi à étouffer les flammes de la Résistance, de la Liberté et de l’Amour. C’est toujours elles qui l’emportent et l’emporteront. Mais au prix de combien de sang ? De combien de souffrances ?

Quoi qu’il arrive, la victime reste et restera toujours supérieure au bourreau.

Je voudrais dire, pour finir, toute mon admiration pour ces journalistes – hommes et femmes – qui risquent chaque jour leur vie – et parfois la laissent – pour témoigner des tragédies que vivent les victimes de la guerre. Leur témoignage est précieux. Grâce à eux, nous ne pourrons pas dire le jour où cette guerre prendra fin : « Nous ne savions pas », comme le monde, en 1945, en découvrant les camps de concentration et les chambres à gaz.