Anniversaire

2014-09-09 débarquement Normandie

 

 

 

 

 

 

Sous un ciel chargé de nuages, le vétéran contemple l’océan et ses vagues qui,
depuis des millions d’années et pour des millions d’années encore,
viennent s’écraser sur la plage sauvage…

Là, il y a un soixante-dix ans – une infinitésimale fraction de seconde dans l’histoire de l’Univers ! –
il débarquait avec les soldats de la plus grande armada de tous les temps !
Il pense à tous ses camarades disparus dans les flots au cours de l’opération,
Ou abattus au moment où ils touchaient le rivage.
Des hommes, au printemps de la vie, comme lui, fauchés, emportés pour toujours avec leurs rêves,
leurs espoirs, les amours de leurs vingt ans…

Une indicible tristesse l’envahit. Pourquoi, oui pourquoi, tous ces morts ?!…
La vie est courte. Si courte. Avec ses peines, ses souffrances inévitables, ses chagrins,
alors pourquoi rajouter l’horreur, la barbarie, la violence des guerres et leurs déchirures
que rien ne peut effacer, pas même le temps ? Le temps qui pourtant atténue tant de peines…
Indicible tristesse devant cette fatalité à laquelle semble inéluctablement soumise l’humanité…

Les marées et les années ont emporté le sang versé de tous ces jeunes,
et les ennemis qui se sont entretués hier ont fait la Paix
Mais le temps emporte les amours et les haines.
Du lointain des âges retentit le cri d’Ajax :
« On ne doit haïr son ennemi qu’avec l’idée qu’on l’aimera plus tard,
et pour l’ami, il faut l’assister, le servir qu’avec l’idée qu’il ne restera pas notre ami à jamais… »

Cruelle et implacable alternance des sentiments, des passions !
Panta rhei ! Tout passe ! comme disait Héraclite d’Ephèse, voici vingt-cinq siècles…
Pourtant, plus grands que la tristesse, plus bruyants que le tumulte des flots,
résonnent la fierté du devoir accompli et l’Honneur qui l’accompagne !
Quel plus beau sacrifice que de donner sa vie pour la Justice, la Liberté, la Paix !
Dormez en paix et soyez fiers, soldats de tous les temps,
qui avez versé votre sang pour la Liberté de tous !

Les vagues viennent mourir sur la plage. Aujourd’hui comme il y a soixante-dix ans.
Au seuil de l’Eternité, ce vétéran pense à ses camarades morts sur cette plage hier,
et à tous nos soldats dans le monde qui, aujourd’hui encore,
risquent et donnent parfois leur vie pour la Liberté.
Dans un monde où l’Honneur ne compte plus guère, ou l’individualisme est roi,
soyez fiers, soldats de France de vos sacrifices !
La France profonde, la France éternelle, la France qui se redresse toujours quand on la croit perdue,
ne vous oublie pas et sait tout ce qu’elle vous doit.

Hommage à l’adjudant-chef Dejvid Nikolic

Hommage à l’adjudant-chef Dejvid Nikolic

Dejvid Nikolic

Mon adjudant-chef,

Survenue dans le cours des « grandes » vacances, en cette période estivale où beaucoup ne pensent qu’au repos et aux loisirs, survenue entre des catastrophes aériennes et au moment où une nouvelle flambée de violence déchire Israéliens et Palestiniens, j’ai peur que votre mort ne soit passée inaperçue. Et j’ai peur que la France ne banalise la mort de ses soldats qui donnent leur vie pour elle, si loin d’elle.

Vous êtes mort pour la France au Mali, le 14 juillet, jour de notre fête nationale. Vous aviez 45 ans, et vous vous étiez engagé dans la Légion à l’âge de 19 ans.

Vous avez participé à de nombreuses missions à l’étranger dont six OPEX (Opérations Extérieures) : trois en Afghanistan, une en ex-Yougoslavie, une au Liban avant d’être désigné en 2014 pour l’opération Serval au Mali.

Le 3 juillet, vous aviez fêté, par colis interposés, le troisième anniversaire de votre rencontre avec votre compagne, Nathalie. Quelques semaines plutôt, vous lui aviez envoyé un SMS avec ces mots : « Veux-tu m’épouser ? ». Et dans son dernier paquet, Nathalie avait glissé votre alliance…

De vous, votre fiancée dit : c’était un homme « au grand cœur, qui faisait tout pour nous rendre la vie belle ». Elle vous qualifie de « beau-père extraordinaire… Il aurait donné sa vie pour mon fils François, comme il était capable de la donner pour la France ». Quel magnifique hommage !

Je laisse à vos supérieurs et à vos frères d’armes rappeler vos qualités de soldats et tout le courage et le dévouement dont vous avez fait preuve pour notre Patrie, au cours de votre carrière.

La mort vous a fauché. Mais vous le savez, la mort fait partie de la vie du soldat. Le soldat a l’exorbitant pouvoir de tuer, et en retour il sait qu’il peut être tué. Et comme l’écrit le général Henri Bentégeat (ancien chef d’état-major des armées françaises) : « On meurt pour la France, bien sûr, mais elle est parfois si lointaine. Alors on meurt pour les copains, pour la Légion, parce qu’on est fier d’être Commando Marine, Cocoye ou Marsouin. On meurt pour soi-même, pour l’idée qu’on se fait de l’honneur. » (Aimer l’armée – Une passion à partager).

C’est parce que vous aviez le sens de l’honneur et parce que vous aimiez la France que vous avez donné votre vie pour elle.

A votre amie et à son fils, dans la peine, je veux simplement dire qu’ils peuvent être fiers de vous. Vous êtes mort pour que la Paix, la Justice et la Liberté l’emportent dans un Mali déchiré par la guerre. Votre sang n’a pas coulé en vain. Votre nom s’ajoute à ceux de vos huit camarades qui ont déjà trouvé la mort sur cette terre lointaine d’Afrique que nous ne devons pas oublier.

Reposez désormais en Paix dans cette Eternité où vous nous précédez. Et donnez à tous ceux qui vous pleurent le Courage nous avons tous tant besoin, par moment, pour rester fidèles à nos idéaux.

J’ai une pensée, enfin, pour tous vos camarades qui sont blessés au cours de ces campagnes. Les médias n’en parlent pas. Et certains d’entre eux sont handicapés à vie, ne retrouveront jamais une vie normale. Je les salue ici et souhaiterais que la France pense davantage à eux et à leurs familles dans la peine.

Ils s’appellent Léon et Johannes…

Léon gautier Johannes Borner  B 2014-06-06

 

 

 

 

 

 

 

Ils s’appellent Léon et Johannes.

Léon est français. Johannes allemand.

Voici soixante-dix ans, ils avaient 21 ans et 18 ans.

Le 6 juin 1944, Léon a débarqué à Sword Beach

avec les 176 autres soldats du commando Kieffer.

Il est l’un des 25 hommes de ce commando

à ne pas avoir été blessé ou tué en Normandie.

Ce jour-là, la 3e division d’élite de la Wehrmacht

à laquelle appartenait Johannes se trouvait en Bretagne.

Cette unité rallia la Normandie après 350 kilomètres de marche,

fut déployée à Saint-Lô, puis battit en retraite dans le bocage normand.

Les deux hommes qui se donnent aujourd’hui l’accolade

n’ont donc pas combattu l’un contre l’autre.

Mais il appartenait à deux camps ennemis

luttant à mort l’un contre l’autre.

Quelle absurdité, quel échec que les guerres,

et l’obligation de s’entretuer !

Soixante-dix ans ont passé.

Les ennemis d’hier se sont réconciliés

mais que de sang versé,

que de morts, au printemps de la vie, emportés !

Dans cette accolade fraternelle,

ce Français et cet Allemand nous crient : « Plus jamais ça ! »

Et à tous les eurosceptiques et à tous les europhobes,

ils crient : « Restons unis ! Respectons nos différences,

mais de grâce restons en Paix et répandons la Paix autour de nous !

Et redonnons une âme à ce continent

victime de technocrates et ratiocineurs

qui nous écrasent sous des lois souvent absurdes

qui nous divisent au lieu de nous rassembler ! »

Puissiez-vous, Léon et Johannes,

passé l’euphorie de cet anniversaire grandiose,

entraîner le monde vers la Paix, la Justice et la Liberté !

Ces morts si vite emportés dans l’oubli…

Ces morts si vite emportés dans l’oubli…

Sergent kalafut 2014-05-08 Camille Lepage 2014-05-13Soma Turquie accident mine 2014-05-13

Le 8 mai, le sergent Marcel Kalafut, 26 ans, du 2e REP de Calvi, trouvait la mort « au service de la France », dans le Nord du Mali.

Le 13 mai, des hommes de la Force Sangaris, trouvent le corps de la photographe Camille Lepage, 26 ans, tuée sans doute dans un guet-apens.

Le 13 mai également, plus 300 mineurs (bilan à ce jour) trouvent la mort à la suite d’une explosion survenue dans une mine à Soman à l’Ouest de la Turquie !

La liste de tous ceux qui trouvent une mort tragique qu’elle soit due aux guerres ou à des accidents qui auraient pu être évités, s’allonge chaque jour, hélas, et la mort des uns entraîne aussitôt dans l’oubli, la mort des autres.

Je voudrais m’arrêter quelques instants ici sur ces trois drames qui ne sont nullement dus à la fatalité.

Je pense tout d’abord à ce jeune sergent, Marcel Kalafut, emporté au printemps de la vie. J’avoue mal saisir les nuances entre les mentions « Mort pour la France » et « Mort au service de la Nation. Pour moi, ce jeune sous-officier, qui servait depuis sept ans dans l’armée française, est mort pour « la Liberté, la Justice et la Paix » dont la France veut être la championne.

Je veux rappeler ici que nos soldats ne font pas la guerre par amour de la guerre, mais par haine de la guerre. S’ils ont recours à la violence, c’est parce que c’est hélas la dernière arme pour neutraliser une violence plus grande. Ils ont le redoutable pouvoir de tuer et, en contrepartie, ils acceptent d’être tués.

Il est donc légitime que la France leur rende les honneurs et ils ont besoin d’être soutenus et aimés. Et il faut penser également, à tous nos soldats qui sont blessés en opérations et qu’on oublie un peu trop facilement…

La mort de la jeune photojournaliste, Camille Lepage – 26 ans – dont le corps a été retrouvé mardi dernier, 13 mai, par des hommes de la force Sangaris, à l’extrême ouest de la Centrafrique, nous rappelle une nouvelle fois les risques courus par les correspondants de guerre. Il faut féliciter et remercier ces femmes et ces hommes qui risquent leur vie pour informer le monde des injustices, des violences, des massacres qui ont lieu à tel ou tel endroit de la planète. C’est grâce à eux que l’opinion internationale peut se mobiliser pour essayer de ramener la paix là où se trouve la guerre.

Enfin, la mort de plus de trois cents mineurs, à la suite d’une explosion à plusieurs centaines de mètres de profondeur, dans une mine de charbon à Soma, à l’extrême ouest de la Turquie, nous interpelle sur les conditions d’insécurité totale dans lesquelles travaillent d’innombrables mineurs dans le monde. Le PDG de Soma Holding, se félicitait en 2012, d’avoir réduit par plus de cinq les coûts de production depuis la mine était gérée selon « les méthodes du privé ». On voit le résultat. La Turquie occupe la troisième place dans le triste record des accidents miniers dans le monde ! On voit là les conséquences d’une économie au service de la productivité et de la rentabilité et non plus au service de l’homme.

J’arrête là cette triste énumération. D’autres drames sont survenus depuis, hélas, à la suite des guerres, du terrorisme, et d’accidents qui auraient pu être évités.

J’ai une pensée émue pour tous ces morts que je viens citer. Je pense à eux et à leurs familles dans la peine. Elles ne liront sans doute jamais ces lignes. Puissent-elles trouver un peu de réconfort dans leur malheur auprès de leurs proches et auprès des autorités civiles, militaires et religieuses ! Puisse enfin le monde écouter un peu la voix de la sagesse et de la mesure ! Mais n’est-ce pas là un vœu pieux ?!….

Et s’il y avait une vie en dehors de la Terre ?…

 

une-decouverte-pour-la-science L’annonce de la découverte d’une planète habitable, de taille comparable à la Terre – située à 4,6 millions de milliards de kilomètres de notre Soleil ! – relance la possibilité de vie en dehors de notre planète.

Voici cinq siècles, Nicolas Copernic, puis quelques dizaines d’années plus tard, Galilée, ébranlaient les certitudes scientifiques et religieuses d’alors, en affirmant que le centre de l’Univers n’était pas la Terre mais le Soleil…

On sait l’acharnement avec lequel l’Eglise condamna cette nouvelle théorie, acharnement qui lui devait lui faire perdre beaucoup de sa crédibilité.

Pourtant, la science ne doit pas être l’ennemie de la religion. Elle progresse de plus en plus vite et remet sans cesse en question les connaissances acquises précédemment.

L’homme a reçu l’intelligence en partage et c’est tout à fait normal qu’il s’en serve pour explorer le monde qui l’entoure et en cherche les mécanismes, les lois et les secrets.

Mais en toute chose il doit garder la mesure et rester humble. Les frontières de l’inexplicable ne cessent de reculer. Et rien ne dit que dans quelques années on ne trouvera pas de traces de vie sur une planète lointaine.

Cela n’enlèvera rien mystère fantastique et étonnant de notre humanité. Personnellement, j’ai peine à croire au simple Hasard. Il y a trop de signes, trop de clins d’œil au cours d’une vie pour croire en la fatalité et je m’incline humblement devant le mystère de la vie, de notre vie.

Et je constate que nous sommes les seuls sur cette terre, à pouvoir donner un sens – c’est-à-dire une signification et une direction – à notre vie. Chacun de nous reçoit en naissant une étincelle d’Amour, de Justice et Liberté qui ne peut avoir, pour moi, qu’une origine divine.

En tout cas, si demain nous découvrons d’autres êtres vivants sur d’autres planètes, je souhaite que nous ayons l’intelligence de les respecter, de leur donner ce que nous avons de meilleur et puiser en eux ce qu’ils ont de meilleur.

Ne recommençons pas les massacres du Nouveau Monde !

Bonne fête de Pâques à tous mes amis de la terre !