Grèves – Manifestations – Médias

Mes lecteurs s’étonneront peut-être de mon silence sur les grèves que connaît actuellement la France. La raison en est simple. Tout a été dit sur le droit de grève et sur la liberté de travailler.

Le droit de grève est inscrit dans notre Constitution et je le respecte. Mais la grève est pour moi la marque d’un échec. L’échec de la concertation et de la négociation, qui devraient primer sur l’épreuve de force, entre personnes responsables.

Il conviendrait, pour la marche d’une entreprise, qu’entrepreneurs, actionnaires, ouvriers, aient les mêmes intérêts. Tel n’est hélas pas toujours le cas, j’en ai conscience, et souvent s’établit une compétition entre tous les acteurs pour faire le plus de bénéfices possibles ou pour gagner le plus d’argent possible… On ne peut refaire le monde et donc arrive, parfois, un point où la grève est le seul moyen pour des ouvriers, des employés et salariés de défendre leurs droits.

Mais en même temps, a-t-on le droit de paralyser tout un pays, d’empêcher une foule de personnes de travailler, pour des revendications sectorielles, et lorsqu’on ne représente qu’une minorité de travailleurs, comme le fait la CGT actuellement ?

A-t-on le droit de menacer d’interdire les transports dans les villes où se déroulera la coupe européenne de foot, comme le fait FO ?

Ma réponse est clairement NON ! Il s’agit là d’attitudes totalement irresponsables, qui ruinent notre économie, qui mettent en difficultés – voire en faillites – un très grand nombre de petites entreprises, d’artisans, de commerçants, etc., et qui plongent dans l’embarras d’innombrables Français.

Et tout cela contre un texte de loi que bien peu de syndicalistes ont lu intégralement…

Le drame, dans ces mouvements de grèves, c’est qu’ils conduisent aux pires affrontements, aux pires excès. Des automobilistes excédés forcent des barrages ; près du Havre, le 18 mai, un routier a provoqué un accident mortel, en prenant une rocade à contresens pour éviter un barrage…

Qu’en est-il, d’autre part, des manifestations dont les médias nous entretenus longuement et quotidiennement pendant plus d’un mois ? Qu’en est-il de ce mouvement « Nuit debout » et de ces casseurs qui ont fait tant de dégâts – avec l’aval des pouvoirs publics – et dont les contribuables que nous sommes, devrons payer la note ? Bizarrement, depuis une semaine, silence radio ou presque !…

Ainsi on constate une nouvelle fois la façon dont les médias formatent l’opinion, insistant sur tel ou tel événement, le montant en épingle, puis le passant sous silence…

Tout cela est d’une profonde tristesse ! Sommes-nous les citoyens d’une même France, attachés à son développement, à sa grandeur ?… Notre belle devise « Liberté. Egalité. Fraternité. » ne serait-elle donc qu’un rêve ?…

Crash vol Ouagadougou-Alger. Quand les médias en font trop !… – Article écrit le 26 juillet

Il est terrible pour des familles, pour des amis, de perdre un ou plusieurs proches dans un accident d’avion. Il y a l’attente insupportable, partagée entre l’espoir et le désespoir. Puis il y a la révélation de la catastrophe dans toute son horreur, accompagnée d’une foule de questions dont certaines resteront à jamais sans réponse.

J’ai conscience du poids d’une telle épreuve, et je me réjouis des nombreux efforts des autorités pour venir en aide aux familles des victimes et les accompagner dans leur deuil.

Mais les médias ! Oui, les médias ! Arrêtez d’en faire autant ! Des journaux télévisés ou des émissions radio, consacrées presque exclusivement à ce drame. Alors qu’on ne sait rien encore – ou si peu – une avalanche d’interviews de spécialistes, pour ne rien dire – car ils ne savent encore rien -, pour occuper le devant de la scène, et des interviews de proches des victimes que l’on devrait laisser tranquilles !

Toute cette mise en scène des médias pour occuper le terrain, pour être les premiers à donner les informations, pour livrer des scoops !!

Je suis désolé, mais tout cela c’est trop, et c’est indigne de médias qui se respectent. Car enfin le plus navrant, c’est qu’à chaque catastrophe – qu’il faut rapporter bien évidemment et auxquelles il convient de consacrer quelques minutes – le reste de l’actualité est totalement occulté et passe à la trappe.

Désormais, les médias ne nous parlent plus de la guerre en Syrie – se serait-elle achevée ?!… Plus de la création d’un Etat islamique en Irak – les djihadistes se seraient évanouis dans le désert ?!… Il ne nous parle pas des milliers de chrétiens du Proche-Orient qui sont condamnés à la fuite ou à la mort !…

Enfin, je reproche aux médias de se complaire dans le morbide. Ils se complaisent dans l’émotion, dans tout ce qui touche aux « tripes ». Et rarement dans leurs informations, ils ne montrent que tout n’est pas noir dans notre monde, qu’il y a chaque jour de belles choses, qu’il y a ici et là des hommes et des femmes dignes d’admiration et capables de redonner courage à des vies qui s’endorment dans la médiocrité !…

Oui, le public est vraiment manipulé par les médias. Il est à leur merci. Et, plutôt que de les élever, de les grandir, les médias l’abrutissent avec une sélection d’informations qui le détournent des vrais problèmes du monde et le plongent dans la triste banalité des jours.

Oublié du monde pendant quinze ans !…

Les médias n’en n’ont pas parlé, ou si peu ! David Pujadas a préféré se faire mousser pendant dix ou quinze minutes lors de son JT avec le scandale de Lance Armstrong ! Et pourtant l’affaire est terriblement dramatique.

Un homme, Alberto Rodriguez, né en Espagne en août 1921, a été retrouvé le 19 octobre mort à son domicile, dans le Vieux Lille. Le décès remonterait à quinze ans !!!

On a là un inimaginable drame de la solitude ! Comment imaginer, en effet, qu’un homme soit à ce point seul, n’ait plus de famille, n’ait pas au moins un ami ou une personne qui le connaisse, soit totalement inconnu des services administratifs (impôts, eau, gaz, électricité, banque, sécurité sociale, retaite, etc.) est reste quinze ans avant que quelqu’un s’aperçoive de sa mort !

Des voisins pensaient qu’il était parti dans le midi. Et il a fallu des problèmes d’infiltrations chez une voisine, pour qu’un agent de la ville, du service des Immeubles Menaçant Ruine (IMR) se présente chez lui.

Ce drame montre la faillite d’une société dans laquelle l’individu peut être complètement seul, privé de tout réseau social.

Les médias nous tiennent informés de malheurs qui se passent aux quatre coins du monde, et quelqu’un, à notre porte, meurt dans la solitude la plus complète sans que personne ne s’en aperçoive.

Je n’accuse personne. Le nombre d’habitants de nos villes et de nos immeubles ne nous permet plus de connaître tous nos voisins. Nous les saluons quand nous les croisons et nous ne nous étonnons pas toujours de ne plus les voir. Et puis, bien souvent, nous ne voulons pas porter atteinte à leur vie privée…

Et c’est ainsi que de tels drames peuvent survenir. Drames qui sont un terrible échec pour notre société.

 

Faut-il avoir peur de l’Islam ?…

Il se passe peu de jours sans que je ne reçoive une chaîne sur l’Islam et sur les musulmans en France.

Très souvent ces chaînes sont motivées par la peur et incitent au rejet massif de tous les musulmans vivant en France, et parfois dans des termes violents et remplis de haine dont j’ai honte. Aussi, je voudrais faire le point sur cette question.

Tout d’abord, ces aimables internautes font souvent l’amalgame entre Arabes et musulmans. Or, les Musulmans ne sont pas tous Arabes. Loin de là. Le pays du monde où il y a le plus de musulmans est l’Indonésie.

D’autre part, je comprends la peur de certains devant une certaine extension de l’Islam dans notre pays. Mais la peur n’est jamais bonne et la distiller encore moins. C’est bien souvent parce qu’il a peur que le chien mord, et non parce qu’il est méchant.

 

Il est vrai que la France, pays de tradition chrétienne, a le sentiment, parfois, d’être envahie par une communauté qui nous impose de plus en plus ses us et coutumes.

Ce sont les casse-tête dans les cantines de collectivités (écoles, hôpitaux, etc.) avec les viandes hallal et les menus sans porc. Ce sont les rayons de nos supermarchés sur lesquels on ne trouve plus, parfois, que des produits hallal.

Ce sont nos piscines qui sont parfois réservées aux femmes musulmanes. Ce sont ces mêmes femmes qui refusent, dans nos hôpitaux, de se faire examiner par des hommes.

Ce sont des femmes qui – au nom de leur religion – masquent leur visage sous des burqas…

Voilà ce qui motive la peur de beaucoup et entraîne un sentiment de rejet.

 

Je souhaite que la France reste, selon sa vieille tradition, une terre d’accueil. Mais elle doit imposer une certaine discipline à toutes celles et tous ceux qui vivent sur son sol.

Nous avons nos traditions, nos usages, nos croyances que tous – quelles que soient leurs religions et leurs origines – doivent impérativement respecter.

 

Je voudrais dire quelques mots, pour finir sur l’Islam qui est loin de se résumer à la folie de quelques fanatiques. Les médias prennent un malin plaisir à s’étendre sur les attentats ou menaces d’attentats de réseaux d’intégristes. Je condamne sans appel ces attentats, mais ils ne doivent pas nous pousser à rejeter en masse tous les musulmans et nous ne devons pas nous laisser prendre par la peur qu’ils inspirent.

Dans leur très grandes majorité, les musulmans n’aspirent qu’à vivre en paix et ceux, qui au nom de liberté d’expression, bafouent leurs croyances par des caricatures ou des films humiliants ne sont que des provocateurs inconscients de tout le mal qu’ils font.

Personnellement, je suis chrétien et ma foi s’enracine dans les paroles d’Amour de l’Evangile. Je laisse à chacun la liberté de croire ou de ne pas croire aux dogmes de l’Eglise. Et je constate que sur de nombreux points je suis plus proche de l’Islam que de l’Eglise.

L’Islam n’a pas de dogmes. L’Islam ne reconnaît qu’un seul Dieu et l’Eglise a bien du mal à me faire admettre que sa Trinité ne représente qu’un seul Dieu et non pas trois !…

Les musulmans reconnaissent Jésus mais pour eux il s’agit d’un prophète et non pas du fils de Dieu.

Pendant des siècles, d’ailleurs, les chrétiens se sont déchirés à propos de la nature humaine ou divine de Jésus.

Contrairement à ce qu’on pense bien souvent – et à ce que laisse croire certains musulmans machos – la femme a une très grande liberté dans la religion islamique. Elle a droit par exemple de demander le divorce – alors que le divorce est interdit dans l’Eglise catholique.

Le Coran impose aux femmes d’être vêtues décemment mais il ne leur a jamais dit de se mettre un voile sur le visage.

A ma connaissance – et contrairement à l’Eglise catholique – l’Islam ne connaît pas l’Enfer éternel. Et qu’un être humain soit condamné éternellement à l’Enfer me semble totalement incompatible avec un Dieu d’Amour.

Le ramadan – qui personnellement me semble une coutume archaïque et non adaptée aux exigences de la vie moderne – peut très bien accepter des dérogations.

L’aumône prescrite par le Coran est une forme de solidarité dont on ne peut que se féliciter.

Le djihad, cette « guerre sainte » qui fait tant de victimes dans le monde, est au départ, une lutte contre soi-même. Un effort de la volonté pour se maîtriser.

Comme l’écrivait le sage Mohamed Iqbal : « L’Islam n’enseigne pas la renonciation au monde d’ici-bas, mais il condamne l’attachement au matérialisme. Il est estime que l’homme peut aspirer au bien-être dans cette vie et au bien-être dans l’au-delà. »

J’invite mes lecteurs soucieux de mieux connaître l’Islam à lire le livre « Islam, l’autre visage », une série d’entretien avec Eva de Vitray Meyerovitch, une scientifique et mystique chrétienne qui, après des années de recherches, se convertit à l’Islam.

 

Pour finir, je dirai que mon christianisme personnel et la plénitude qu’il m’apporte, me comblent largement sans que j’éprouve le besoin de mon convertir à quelque autre religion. Mais je dirai que l’islam et le christianisme, vécus avec intelligence et cœur, sont parfaitement compatibles.

Entre les fous de Dieu qui commettent les pires crimes au nom de leur foi, et le sectarisme de certains athées qui prétendent être les seuls à détenir La Vérité, il y a le chemin silencieux de tous ceux qui sont en quête de sens pour cette vie ici-bas. A tous je rappelle qu’il est difficile de ne pas penser, en voyant un simple spermatozoïde devenir Mozart ou Einstein, qu’il y ait une intelligence derrière tout cela.

Il est urgent de cesser à nous monter les uns contre les autres. Que l’on croit en la Vie éternelle ou non, toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté ont le devoir de se rassembler pour construire ce monde fraternel dont nous rêvons tous.

 

De la liberté d’expression.

Liberté d’expression ! Les médias, les hommes politiques n’ont que ce mot à la bouche. Soit. La liberté d’expression est le privilège des états démocratiques et il faut à tout prix le préserver.

Mais j’ajouterai les mots RESPONSABILITE, DEVOIR de RAPPROCHER les HOMMES et non de les DIVISER et RESPECT du SACRE !

Or, que font les journalistes du Charlie-Hebdo en publiant les caricatures de Mahomet ?

Ils se montrent irresponsables en jetant de l’huile sur le feu, en offensant délibérément tous les musulmans, en faisant peser des menaces sur des milliers de Français vivant à l’étranger.

Loin de rapprocher les hommes, d’essayer de désamorcer un engrenage infernal de peurs et de violences, ils les divisent encore davantage, les montent les uns contre les autres.

Enfin, je regrette qu’il n’y ait plus aucun sens du sacré, aucun respect pour celles et ceux qui croient encore que nous ne sommes pas les seuls fruits du hasard, qu’il y a une transcendance, qu’il y a quelque part un Dieu, quel que soit le nom que nous lui donnions.

Charlie-Hebdo ne mérite qu’une condamnation sans appel. Au nom de la liberté d’expression et du droit au blasphème, il se montre plus soucieux de s’enrichir commercialement – les ventes ont explosé ! – que d’aider les hommes de bonne volonté de cette terre qui cherchent à vivre en paix dans le respect mutuel de chacun !

Je fais mienne cette phrase d’Antigone : « Je ne suis pas née pour partager la haine mais l’Amour ». Nos donneurs de leçons en matière de liberté d’expression feraient bien de s’en inspirer…