Vous avez dit « incivilités » ?

Le ministre des transports, Jean-Baptiste Djebbari, aurait qualifié « d’incivilités » le meurtre du chauffeur de bus de Bayonne, Philippe Monguillot, assassiné par quatre passagers, dont l’un n’avait pas de ticket et les trois autres, pas de masques.

J’emploie volontairement le conditionnel, parce que je n’ai pas réussi à avoir la confirmation de ce qualificatif absolument insupportable, s’il est exact !

Les gouvernements qui se succèdent depuis des décennies se montrent incapables de faire respecter La Loi. Nos forces de l’ordre – tantôt portées aux nues par les médias et l’opinion, tantôt trainées dans la boue – ne sont pas appuyées par la Justice. Quand elles arrêtent des délinquants et des fauteurs de troubles, la plupart du temps, ces derniers sont relâchés sans condamnation.

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Oui, nous sommes victimes d’un laxisme généralisé au niveau le plus haut de l’Etat et la délinquance progresse sans cesse et de façon dramatique

Face à ce fléau, d’aucuns réclament des peines de prisons plus fortes et sans sursis. Personnellement, je pense que nous avons, dans notre arsenal de lois, des peines qui pourraient, si elles étaient appliquées, mettre hors ci-circuit un certain nombre de ces « voyous », de ces « bandits », de ces « vauriens » – je ne sais comment les qualifier – qui ne reculent devant rien et ne méritent aucune pitié !

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Mais je pense que la prison ne résout pas grand-chose. A ma connaissance, du fait de la promiscuité, c’est une école du « crime », dans laquelle des caïds « musulmans » – n’ayons pas peur des mots ! – imposent leur loi. Les surveillants eux-mêmes en ont peur et sont obligés de négocier avec eux chaque jour ou presque !

Ils font du trafic de drogue, imposent aux détenus, qui travaillent dans les ateliers de la prison, de leur reverser une partie de leur salaire, ont des contacts en dehors de l’enceinte de la prison, font des émules dans le crime, menacent de mort les surveillants qui essaient d’appliquer le règlement pénitentiaire, etc., etc. Et tout cela avec l’aval d’une Administration incapable de se faire respecter !… Aussi, il y a de grands risques que celui qui rentre petit délinquant en prison, en ressorte grand criminel…

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Alors que faire ?… Trois pistes me semblent envisageables.

La première concerne les délinquants qui souhaitent se sortir des mauvaises actions et mauvaises habitudes dans lesquelles ils se sont engagés. Ce serait de proposer aux volontaires, des travaux d’intérêt général, solidement encadrés, avec une discipline très stricte et un apprentissage de nos valeurs patriotiques : levers et couchers à heures fixes, lever des couleurs chaque matin. Incitation pour les jeunes, qui vivaient que dans le désordre complet, et ne respectaient aucune loi, à apprendre un métier, pour le jour où ils auront achevé leur période de rééducation… Ils pourraient ainsi découvrir la valeur du travail, d’une vie ordonnée et les valeurs indispensables à toute vie en société : le partage, l’altruisme, la générosité, le don de soi, etc.

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     La seconde piste concerne les gros délinquants et certains criminels pour lesquels la Justice veut laisser une chance de s’amender, au terme d’un séjour plus ou moins long en prison, fixé par le juges. Mais attention : il ne faut en aucun cas ce séjour ressemble à des congés payés. Il faut que ces détenus en « bavent », expient par la souffrance, les délits et crimes qu’ils ont commis ! Pas question d’avoir le téléphone et la TV dans leur cellule ! Pas question de partager leur cellule non plus avec un autre détenu, pas de visites, pas de lecture. Le face- à-face avec soi-même. Ainsi, peut-être, ces condamnés, en voyant les souffrances auxquelles ils sont soumis, prendront conscience des souffrances qu’ils ont fait subir à leurs victimes, et seront dissuadés de toute récidive…

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La troisième piste, concerne les grands criminels – pour lesquels on ne peut trouver aucune circonstance atténuante – et les terroristes qui, au nom d’une religion mortifère, n’hésitent pas semer la mort dans le sang et ne peuvent en aucun cas être « déradicalisés ». Ce serait l’exclusion à vie dans un bagne où ils seraient condamnés à casser des pierres comme dans les temps passés, et d’où ils ne pourraient s’évader.

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J’entends déjà les bonnes âmes s’indigner de ces condamnations, en invoquant, pour tous ces délinquants et criminels, des enfances malheureuses, la vie dans la rue en l’absence de parents aimants, etc. Je leur réponds que les malheurs et les injustices du passé, n’empêchent pas de faire la distinction entre le bien et mal, et de percevoir l’horreur qu’il y a à tuer à coups de pied un honnête chauffeur de bus, qui ne faisait que son devoir en rappelant la loi à des passagers délictueux, ou l’horreur de « foncer » et tuer, avec sa voiture, une gendarme de vingt-cinq ans qui faisait un contrôle sur la route.

A propos de ces condamnations à vie, sans possibilité d’amendement, je me demande si l’on doit désespérer de l’Homme ? Si l’on doit désespérer d’un homme ?…

Chrétien, je pense que – quelle que soit la noirceur de son âme – tout individu peut être, à un moment donné de sa vie, voire au dernier moment, touché par la « grâce », et prendre conscience de l’horreur de ses actes. Mais j’estime que cette prise conscience ne l’exonère pas de la dette qu’il a à payer envers la société, et qu’elle l’invite à accepter, avec égalité d’âme, la peine à laquelle la Justice l’a condamné. Voilà tout.

La faute et le châtiment

Inside H Block 4

A l’heure où notre garde des sceaux propose toujours davantage de laxisme face aux délinquants et aux criminels, il est bon de s’interroger sur les meilleurs châtiments pour sanctionner les délits et les crimes.

Toute faute envers la société mérite une peine. Mais une peine graduée en fonction de la gravité de la faute. Une peine qui peut exclure de la société, pour un temps, donné le coupable. Une peine qui doit constituer pour la victime une réparation, et enfin une peine qui doit permettre au coupable, après son exécution, de réintégrer la société dont il s’est exclu et l’inviter à prendre le bon chemin.

Cette peine pour être réparatrice suppose une certaine souffrance. Cette peine doit s’accompagner d’un sentiment de justice et cette peine doit être, disons-le, pour celui à qui elle est infligée un honneur.

Malheureusement notre justice est à cent lieues de tous ces impératifs.

La prison est rarement un lieu et un temps d’expiation et de rédemption. Elle rassemble dans une promiscuité pernicieuse de petits délinquants avec de grands criminels, et pervertit les premiers sans bonifier les seconds.

Enfin, les prisons modèles plongent les condamnés dans une solitude mortifère qui les conduit davantage au désespoir qu’à un retour sur le bon chemin…

J’évoque là des vérités générales et, j’en conviens, je ne propose aucune solution pour que les délinquants et les criminels reçoivent un châtiment juste et rédempteur.

Mais je pense qu’il faut tout faire pour aider à s’en « sortir » ceux qui se sont égarés sur de mauvais chemins. Il faut aider en priorité les victimes du malheur, et châtier sans indulgence les notables malhonnêtes auteurs de trafics illicites, qui flouent les braves gens et bien souvent bénéficient d’une impunité injuste ou de peines sans commune mesure avec la gravité de leurs malversations. Je suis scandalisé quand je vois un Jérôme Cahuzac toujours en liberté !

Pour éviter la récidive, il convient d’accompagner ceux qui sortent de prison : je voyais dernièrement dans un quotidien qu’un détenu, aussitôt après avoir été libéré, avait mis le feu à une voiture et s’était dénoncé aussitôt : il souhaitait retourner en prison car il ne savait pas où aller !!!

Je pense enfin que les gardiens de prison doivent avoir un rôle d’éducateurs. Malheureusement, le nombre des prisonniers dont ils ont chacun la garde, ne leur permet pas de remplir ce rôle.

Il faut enfin louer le dévouement de tous les visiteurs de prison et tous les bénévoles qui essaient par leur présence ou par leurs courriers de redonner espoir à des hommes qui, après s’être écartés du droit chemin, peuvent, après s’être amendés se remettre sur la bonne route.

Quelques réflexions à l’attention de M. Manuel Valls et de Mme Christiane Taubira

Vivant en société, nous avons tous des obligations les uns envers les autres, obligations dont les plus importantes sont éternelles et universelles. Ces obligations peuvent se résumer au respect total de l’autre, dans son intégrité physique et morale.

La transgression de ces obligations mérite un châtiment plus ou moins important selon la gravité de la faute ou du crime.

Par sa faute ou son crime, une personne s’exclut de la société et le châtiment qui lui est infligé confirme cette exclusion.

Ce ne sera donc qu’après un temps de purification qu’elle pourra être réintégré dans cette société dont elle s’est elle-même exclue.

Comme l’écrivait la philosophe Simone Weil : « De même que la seule manière de témoigner du respect à celui qui souffre de la faim est de lui donner à manger, de même le seul moyen de témoigner du respect à celui qui s’est mis hors la loi est de le réintégrer dans la loi en le soumettant au châtiment qu’elle prescrit. » (L’enraciment).

La privation de liberté d’un fautif ou d’un criminel doit lui permettre de se purifier et doit constituer en même temps une sorte dédommagement pour les torts qu’il a commis et pour la victime qu’il a touchée. Elle doit enfin avoir un effet dissuasif.

Malheureusement, il apparaît clairement aujourd’hui que nos prisons françaises ne constituent pas un juste châtiment et ne permettent pas une véritable expiation.

Surpeuplées, elles sont trop souvent une école du crime et de la récidive. D’autre part il est évident que de nombreux détenus souffrent de troubles psychiatriques, sont déséquilibrés, que leur place serait dans un centre spécialisé pour des soins, et non pas dans le surpeuplement et la promiscuité de nos prisons qui accentuent encore leur déséquilibre.

Il faut que le châtiment s’accompagne d’un sentiment de justice. Or trop souvent la justice est bafouée, et l’échelle des peines est injuste.

Il est injuste en effet que des personnes de milieux favorisés, des personnes privilégiées par leur condition sociale, des personnes haut placées dans la société, des notables, qui devraient donner l’exemple de l’honnêteté et de la droiture, puissent faire de graves malversations, détourner des fonds, par exemple, en quasi-impunité, tandis que des personnes qui n’ont reçu aucune éducation, qui ont été élevées dans la rue, sont systématiquement punies.

Oh, je le sais : l’injustice dont on a été victime, ne justifie pas l’injustice que l’on cause. Nous avons tous une conscience du Bien et du mal, cependant cette conscience peut-être faussée par le manque d’éducation.

Le rôle de la Justice et de la prison devrait précisément être de réveiller cette conscience et d’élever vers le Bien ceux qui sont sur la pente du mal.

Encore conviendrait-il pour cela que les magistrats, la police, et tous ceux qui ont pour mission de faire respecter les lois, soient irréprochables. Tel n’est pas le cas malheureusement.

Encore faudrait-il que la condamnation du fautif ou du criminel soit rendue avec une certaine solennité, un certain cérémonial qui montre la gravité de la faute ou du crime, et que la souffrance occasionnée par la privation de liberté s’accompagne d’un sentiment de justice.

Toutes ces conditions ne sont malheureusement pas respectées actuellement et ne permettent de rétablir l’ordre dont toute société a besoin.

La première condition serait donc le respect de la loi et l’irréprochabilité de tous les notables et de tous les agents de la Justice.

Il conviendrait enfin que nos prisons, sans être des clubs méd., soient des lieux décents, dans lesquels les détenus puissent se purifier de leurs fautes ou de leurs crimes et se reconstruire.

Que faire contre la récidive ?…

La conférence de consensus sur la prévention de la récidive qui a commencé ce 14 février, m’inspire les lignes suivantes.

 

Nous le savons, la prison n’est pas la panacée contre le crime et la délinquance. Pire, c’est souvent une école du crime pour les petits délinquants.

Cependant la Justice veut que toute faute soit sanctionnée. Que le coupable soit exclu de la société – pour un temps dont la durée dépendra de la gravité de sa faute. Non pas par vengeance, mais par égard pour sa victime, et pour payer sa faute.

Mais il importe aussi que, le temps d’expiation accompli, le coupable puisse réintégrer la société dont il s’est exclu et puisse mener une vie droite.

La réalité nous montre hélas que cet objectif est loin d’être atteint et que la récidive est fréquente.

Doit-on pour autant baisser les bras et sombrer dans le laxisme ? Non.

Je sais : un grand nombre de détenus ont été victimes dans leur enfance de lourdes épreuves capables d’expliquer leur plongeon dans la délinquance et le crime. Mais chacun a une part de responsabilité dans son destin, et l’injustice dont on a été victime ne saurait justifier celle que l’on commet.

Cependant une justice froide, aveugle, sans âme et sans amour, n’est pas la Justice. Et seule une justice rigoureuse mais humaine pourra être en mesure de freiner la récidive.

Enfin, il importe au plus au point également de discerner, parmi les détenus, ceux dont l’état relève de la psychiatrie. Là encore, le passé de chacun explique pour beaucoup la l’altération du psychisme, et des soins sérieux – une aide médicamenteuse accompagnée d’une thérapie de la parole libératrice – peuvent remettre sur le bon chemin un grand nombre d’accidentés de la vie.

Non ! la récidive n’est pas une fatalité. Mais encore faut-il savoir marier la fermeté et l’humanité ! En tout cas on ne peut appeler humain l’entassement de délinquants et de criminels, dans la plus grande promiscuité et dans les conditions sanitaires les plus détestables de nos prisons actuelles. Ces conditions inacceptables ne peuvent que pousser à la haine et à violence ceux qui les vivent, et ne peuvent qu’être sources de récidive !

Naufrage du Costa Concordia – Légèreté de la peine encourue par le capitaine…

Onze morts et 29 disparus, tel est le bilan à ce jour du naufrage du Costa Concordia, près de l’île de Giglio en Italie.

Il appartiendra à la Justice de faire toute la lumière sur ce drame et de prendre les sanctions qui s’imposent.

Mais, d’après les informations rapportées par les médias – qui demandent toujours à être prises au conditionnel – je trouve bien légère la peine de 12 ans seulement de prison encourue par le capitaine.

Non seulement il s’est trop approché de la côte – pour faire plaisir à un serveur ? – il aurait tardé à donner l’alerte à la capitainerie de Livourne, il n’aurait pas organisé l’évacuation, mais surtout il semble avoir été un des premiers à quitter le navire alors que, lors d’un naufrage, le capitaine d’un navire doit être le dernier à le quitter.

Il s’agit là d’une faute gravissime. La gravité d’une telle faute, le nombre de morts et de disparus mériteraient – à chaud – la perpétuité.

Il appartiendra à une Justice sereine et sans passion, de faire toute la lumière sur ce drame et prononcer des peines équitables.

Il conviendra notamment à la compagnie d’expliquer pourquoi le personnel à bord était composé d’une vingtaine de nationalités différentes – très probablement sous- payées – et incapables de coordonner l’évacuation du bateau…

Comme dans toute catastrophe, il y a les lâches et les héros. Citons, entre autres, ce commissaire de bord qui aurait sauvé des dizaines de passagers, puis serait tombé dans un restaurant inondé, et aurait été secouru 36 heures après le naufrage…

Le capitaine du navire a survécu au naufrage. Personnellement, je préfèrerais une mort héroïque et glorieuse, à une vie entachée à jamais de la honte de ne pas avoir accompli son devoir et d’avoir abandonné lâchement passagers et équipage.