Syrie : ne pas désespérer !

Mes fidèles lecteurs s’étonneront peut-être que je n’aie jamais parlé de la Syrie dans mes chroniques. Ce silence est loin d’être indifférence devant une guerre qui a fait plus de vingt mille mort en un peu plus d’un an, devant la barbarie sans nom d’odieux criminels qui tuent, violent, torturent hommes, femmes, enfants.

Mon silence est celui de la colère rentrée contre l’impuissance des Nations Unies à ramener la paix sur cette terre de souffrances.

Mon silence est celui d’innombrables hommes de bonne volonté à travers le monde glacés par l’horreur des crimes quotidiens au point d’en perdre la parole, et en rage de ne rien pouvoir faire pour y mettre un terme.

La vérité, c’est que tout le monde est dépassé par la situation, à l’exception des marchands d’armes qui s’enrichissent sans état d’âme, et des fanatiques qui espèrent à la faveur des événements prendre le pouvoir et remplacer une dictature par une autre, et de victimes devenir bourreaux.

La vérité, c’est qu’on ne peut ramener la paix et la démocratie en Syrie en fournissant des armes à l’ASL (Armée Syrienne Libre). Le risque est trop grand de les voir tomber entre les mains de terroristes qui s’en serviront demain contre les démocraties qui les leur auront fournies. Et on paye aujourd’hui, en Afghanistan, l’erreur d’avoir armé, hier, les Talibans contre les Russes.

Alors que faire ? Doit-on accepter d’assister impuissant au massacre d’un peuple ?

Pour le croyant, il reste la prière. Et pour celui qui ne croit pas, il reste la force de la pensée compatissante. Et pour tous, il reste l’Espérance.

Ce drame qui se déroule en direct, sous nos yeux, ne doit pas nous faire désespérer de l’Homme. Les nazis, dans la haine et la barbarie de leurs camps « Nuit et brouillard », n’ont pas réussi à étouffer les flammes de la Résistance, de la Liberté et de l’Amour. C’est toujours elles qui l’emportent et l’emporteront. Mais au prix de combien de sang ? De combien de souffrances ?

Quoi qu’il arrive, la victime reste et restera toujours supérieure au bourreau.

Je voudrais dire, pour finir, toute mon admiration pour ces journalistes – hommes et femmes – qui risquent chaque jour leur vie – et parfois la laissent – pour témoigner des tragédies que vivent les victimes de la guerre. Leur témoignage est précieux. Grâce à eux, nous ne pourrons pas dire le jour où cette guerre prendra fin : « Nous ne savions pas », comme le monde, en 1945, en découvrant les camps de concentration et les chambres à gaz.

 

De l’intransigeance de certaines religions…

Je le dis souvent et je le répète, les religions et les rites sont faits pour élever et rassembler les hommes. Dans un monde trop souvent matérialiste, elles montrent la dimension spirituelle de l’homme et cherchent à donner un sens à la vie.

Mais elles n’ont en aucun cas à prétendre être les seules à détenir La Vérité et – ce qui est plus grave – à chercher à l’imposer par quelque moyen que ce soit. Elles doivent respecter la liberté de chacun et se montrer tolérantes envers tous.

Enfin, les rites doivent être compatibles avec les exigences du milieu et de l’environnement dans lequel nous vivons.

Aussi, j’avoue avoir totalement approuvé la décision du maire de Gennevilliers de suspendre quatre moniteurs d’une colonie de vacances qui faisaient le ramadan.

Je respecte les musulmans, mais j’estime qu’il est très dangereux, en plein été, de jeûner toute la journée tout en soutenant le rythme intensif d’une colonie sportive qui propose aux jeunes du surf, du skate, des randonnées à vélo, etc.

La décision de la mairie me semblait d’autant plus sage qu’en 2009, une animatrice qui faisait le ramadan et conduisait un minibus avec des adolescents, s’est endormie au volant. Les six passagers ont été blessés, et l’un d’eux garde aujourd’hui des séquelles de cet accident.

J’ai donc approuvé la clause que la mairie avait mise dans le contrat de travail des moniteurs leur imposant de se restaurer et s’hydrater convenablement pendant les repas.

Je constate avec tristesse que, devant la levée de boucliers du Conseil Français du Culte Musulman et d’un grand nombre d’hommes et femmes politiques de tous bords, le Maire de Gennevilliers est revenu sur sa décision.

Je regrette profondément ce manque de fermeté et de courage. On a là, de toute évidence, un rite – le ramadan – qui, dans le cas présent, pour des raisons élémentaires de sécurité, n’est pas conciliable avec la mission de ces moniteurs.

Un islam éclairé devrait le reconnaître et proposer à ses fidèles d’autres formes de solidarité avec nos frères et sœurs de la terre, telles que des dons aux plus pauvres.

Malheureusement, on a là la manifestation d’un islam autoritaire, sectaire et intolérant, loin de la sagesse et de la mesure dont doivent faire preuve les religions dignes de ce nom.

Le boson de Higgs et la quête d’infini

Le 4 juillet le boson de Higgs a été localisé. La nouvelle a vite été balayée par une actualité faite de crise économique, de chômage, de massacres (notamment en Syrie), etc.

Je laisse aux scientifiques le soin de vulgariser – si c’est possible – cette découverte et j’avoue humblement qu’elle me dépasse totalement.

Mais je voudrais dire ici quelques mots sur les limites de la science et sur les postulats des religions.

Nous le savons tous, la science cherche à dire « comment », et les religions « pourquoi ». Nous avons là deux domaines totalement différents et tout à fait compatibles.

Depuis des siècles et des millénaires, l’homme cherche à comprendre les phénomènes dont il est le témoin. Sa connaissance de l’infiniment petit et de l’infiniment grand ne cesse de progresser. Et il ne cesse de chercher les lois qui régissent ces deux univers.

Il est doué d’intelligence et il a le devoir de s’en servir, de se poser des questions, d’essayer d’y répondre.

Mais – et c’est ce qu’il y a de plus beau – sa quête ne sera jamais achevée. Chaque réponse soulève une multitude de questions nouvelles, et ainsi de suite.

Il est comme la fourmi perdue sur un arbre immense et qui croit, en découvrant un nouveau rameau, avoir découvert le tronc qu’elle ne découvrira jamais. Et d’autant moins que l’arbre croît en même temps que sa connaissance.

Les scientifiques peuvent rester dans un rôle exclusivement scientifique et se contenter de cette suite sans fin de questions-réponses.

Ils peuvent également, comme tant d’hommes, se poser la question du pourquoi. C’est alors qu’interviennent les philosophies et les religions.

Nul ne peut, à mon avis, faire l’économie du pourquoi. Rien ni personne ne pourra jamais m’expliquer par quel miracle de la nature, je suis là, devant mon ordinateur, en ce samedi 21 juillet 2012, à 16 heures 45, et j’aligne des mots que des millions et des millions de bouches ont prononcés avant moi, et par quel miracle ces mots transcrivent non seulement mes questions mais également celles de millions d’hommes.

Pourquoi ? Je n’ai pas la réponse, mais ne puis croire au Hasard. Le Hasard peut détruire en une fraction de seconde une maison, mais n’en construira jamais une, pas même en une éternité !

Les sciences et les religions se rejoignent. Mais j’entends par religions les mouvements qui rassemblent les hommes dans une même quête d’infini, qui ne prétendent pas détenir La Vérité et n’imposent pas des dogmes absolus à l’humanité.

Nous en sommes loin, hélas ! Et la plupart des conflits et des guerres qui ont déchiré l’humanité hier – et la déchirent aujourd’hui encore – sont des guerres de religion.

 

Drapeaux français brûlés le 6 mai 2012

Une information circule depuis plusieurs semaines sur la toile : des drapeaux français auraient été brûlés le 6 mai, et Mme Taubira, garde des sceaux, aurait déclaré :« Brûler des drapeaux français, c’est un geste de liesse pardonnable. »

Il circule beaucoup d’informations sur le Net, souvent lancées par des personnes mal intentionnées et désireuses de semer le désordre.

Il est très possible qu’aucun drapeau français n’ait été brûlé ce jour là, et que la photo qui accompagnait cette information soit une photo prise à Toulouse en 2007…

Mais j’aurais aimé que Mme Taubira démente les propos qu’on lui prête, et exprime l’attachement des Françaises et des Français à leur drapeau. Or il n’en a rien été. Le président de l’ASAF (Association de Soutien à l’Armée Française) lui a adressé une lettre recommandée pour s’assurer de la véracité de ces propos ; la réponse de son chef de cabinet, datée du 14 juin, ne les a pas démentis !…

Je regrette profondément ce silence, et tiens à rappeler le caractère sacré de notre drapeau.

Pendant la dernière guerre, des officiers, pour éviter que le drapeau de leur régiment ne tombe aux mains de l’ennemi, les ont brûlés et, quand ils ont pu, ont pieusement recueilli leurs cendres qu’ils ont rapportées plus tard à leur régiment ; d’autres les ont enterrés et sont venus les rechercher à la Libération.

Quand les Allemands ont envahi la zone libre et désarmé l’armée de l’armistice, un officier du 5e R.I., à Saint-Etienne, a découpé avec rasoir le drapeau de son régiment, et l’a mis autour de son ventre. Les Allemands l’ont vainement cherché et ont été furieux de ne pas le trouver.

Le soir, les officiers français, que les Allemands avaient laissé sortir de leur quartier, se sont réunis dans une salle à Saint-Etienne. Le sauveur du drapeau demanda alors à son colonel de mettre tous les hommes présents au garde-à-vous, puis déroula sous leurs yeux rayonnant de joie et de fierté le précieux emblème. Ce dernier fut caché par un prêtre dans le tabernacle de son église, et retrouva sa place le jour de la libération de Saint-Etienne.

Il y eu bien d’autres actes de courage, et bien d’autres de vies risquées pour l’honneur de nos drapeaux, et il aurait convenu que Mme Taubira, garde des Sceaux, les rappellent.

Un dernier fait d’armes que vient de me raconter un ancien combattant qui avait alors 14 ans en 1943. Il habitait le petit village de Goumois, dans le Doubs, à la frontière de la Suisse. Un jour, avec un camarade un plus âgé que lui, après avoir repéré les heures de passage des patrouilles allemandes, il décrocha le drapeau nazi qui flottait au sommet d’un mas, le brûla et hissa le drapeau français !

Voilà ce qu’il faut dire haut et fort. Voilà ce dont il faut être fier.

Je considère tous les hommes de ce monde comme mes frères, quelles que soient la couleur de leur peau et leur religion. Mais je suis Français et estime comme sacré le drapeau de ma patrie. Et j’ajoute ma tristesse en voyant, le soir du 6 mai, place de la Bastille, si peu de drapeaux français, et tant de drapeaux étrangers.

Tous les étrangers qui sont sur notre sol devraient être heureux d’être dans un pays libre et démocratique, et devraient être fiers de leur terre d’accueil. Ils ont, je crois, bien des droits. Plus, souvent, que notre situation économique nous permettrait de leur en accorder. Plus, parfois, que certains de nos concitoyens. Ils devraient partager notre fierté pour notre drapeau tricolore, symbole de la démocratie et de la Liberté, et pour lequel tant de Français ont donné leur vie.

Note : Certains verront peut-être des contradictions dans mes propos. J’estime sacrilège le fait de brûler notre drapeau et je vante le courage d’un garçon de 14 ans qui brûla le drapeau nazi !… On ne peut cependant comparer notre drapeau tricolore, emblème d’un pays libre et démocratique, et le drapeau à croix gammée emblème d’une dictature asservissant l’homme, réduisant en esclavage et anéantissant les races inférieures.

 

Le secret professionnel et le devoir d’informer…

Une nouvelle fois, avec l’affaire Mohamed Merah, je suis surpris et indigné de la façon dont certaines personnes s’affranchissent du secret professionnel et dont les médias, sous prétexte du devoir d’informer, divulguent des informations qui devraient être tues.

Quel est donc ce « devoir d’informer » dont se réclame le directeur de TF1 après avoir diffusé des extraits des entretiens de Mohamed Merah avec des responsables du RAID ?

Autant j’admire ces journalistes de guerre qui risquent – et parfois laissent – leur vie pour informer le monde des drames qui se passent ici et là, qui suscitent la compassion, qui éveillent ou réveillent les consciences endormies, mobilisent l’opinion, et réussissent parfois, par leur courageux témoignage, à renverser le cours de l’histoire, à ramener la paix là où était la guerre, autant je méprise ces journalistes de plateaux télévisés, grassement payés, en quête de scoops, qui ne prennent aucun risque et qui jouent de la souffrance du monde et ne font rien pour la soulager.

Et j’ai le plus grand mépris également pour ceux qui trahissent sans vergogne le secret professionnel, poussés par de vils intérêts.

Quel intérêt y avait-il à révéler les conversations entre Mohamed Merah et les policiers du RAID, si ce n’est gagner du fric pour celui a trahi le secret professionnel et pour les chaînes qui ont diffusé ces entretiens ?

C’est se moquer des familles des victimes, de leurs souffrances. C’est compliquer les enquêtes de police sur un terroriste qui a tué sept personnes et blessé six autres. C’est jeter à la face du monde ce qui pour l’instant doit être tu.

Admettons que ces informations obtenues par des moyens illégaux aient mérité d’être dévoilées. Il eût convenu alors de consulter les familles des victimes, leurs avocats et le CSA (Conseil Supérieur de l’Audovisuel). Certains d’obtenir une réponse négative, les médias ne l’ont pas fait.

J’apprends en achevant ces lignes que le CSA a simplement « mis en garde » TF1. Quelle honte ! Le directeur mériterait une mise à pied et ceux qui ont dévoilé ces enregistrements devraient être activement recherchés et sévèrement sanctionnés.

Dans un monde où tous nos hommes politiques parlent de « rassembler », je pense que le premier devoir du journaliste est de diffuser des informations qui élèvent l’homme et non pas qui sèment le désordre et la division.

Le journalisme devrait répondre à une éthique de justice et de paix.

Hélas il n’en est rien. L’argent pourrit tout et le laxisme permet tout.