Je l’ai dit souvent : je refuse de hurler avec loups. Aussi, je ne mêlerai pas ma voix aux voix qui réclament à corps et à cris la démission d’Eric Woerth.

Au nom de la présomption d’innocence, tout d’abord. Et puis parce que nous ne savons de cette affaire que ce que nous disent, l’intéressé, les médias et les membres du gouvernement, et tous sont aussi partisans les uns que les autres. Autrement dit, nous ne savons rien, ou presque rien.

Ce qui semble avéré, c’est qu’il y a eu mélange des genres. Qu’Eric Woerth a été à la fois trésorier de l’UMP, ministre du budget, et proche de ceux qui géraient l’énorme fortune de Mme Bettencourt. Peut-être a-t-il été intègre, mais cette confusion n’aurait pas dû avoir lieu.

Quant à la demande de Légion d’Honneur pour Patrice de Maistre, ce qui me choque, ce n’est pas le procédé – certainement banal pour un député – mais c’est le motif. Cette demande était faite, non pas pour services rendus à la Nation, mais pour services rendus à un Parti, l’UMP !…

Tout cela est regrettable et peut-être condamnable. Mais, doit-on pour autant disqualifier Eric Woerth pour mener à bien la réforme des retraites ? Je n’en suis pas certain. Et cela modifiera-t-il en quoi que ce soit la ligne du gouvernement sur cette question ? Bien évidemment non.

Eric Woerth ou non, le gouvernement a un projet de réformes pour les retraites. On peut être pour ou contre, mais il faut bien réaliser que ce projet ne sera pas modifié d’un iota, quel que soit le ministre qui le portera.

Alors, pourquoi s’obstiner à réclamer la démission d’Eric Woerth ? Ou pourquoi s’arc-bouter à le maintenir à son poste. Tout cela est un faux problème et ne changera rien à la question des retraites.