Evaluation des élèves « à risque » en maternelle !…

Le gouvernement par la voix de Luc Chatel, le ministre de l’Education nationale, vient de reprendre un projet qui lui est cher : l’évaluation des élèves « à risque » en troisième année de maternelle, à cinq ans.

Selon ce projet les enfants seraient classés, en fin de maternelle, en élèves « sans problème », « à risque » ou « à haut risque ».

Je m’étonne – et m’alarme – de voir peu de réactions dans les médias devant un tel projet.

Ainsi, dès cinq ans, un enfant serait étiqueté, catalogué, fiché pour toute sa vie et ne pourrait plus sortir des rails qu’on aurait posés devant lui.

C’est oublier que l’avenir du petit de l’homme n’est pas écrit d’avance. C’est lui qui le construit mois après mois, année après année, sous l’influence du milieu familial et social, bien sûr, influence dont peu à peu il s’affranchira.

C’est oublier que « l’élève » est celui qu’on « élève » intellectuellement, moralement, psychiquement, et que c’est précisément le rôle de l’Ecole – et de ses parents, bien évidement – de l’aider à grandir.

Un enfant peut-être indiscipliné, chahuteur voire violent, à cinq ans, et devenir un individu parfaitement responsable à l’âge adulte.

Et c’est justement, grâce à un environnement éducatif et scolaire, qu’il apprendra cette maîtrise de soi qu’il ne trouve pas toujours dans sa famille.

Or, l’étiquette « à risque » et encore plus « à haut risque », sera collée sur lui toute sa vie, lui enlèvera toute confiance en lui, et risque précisément d’en faire un délinquant.

Aussi ce projet qui tend à faire croire que nous sommes génétiquement – voire astrologiquement ! – programmé dès notre naissance, qui ne tient absolument pas compte de tous les événements qui influent sur le parcours d’une vie, et qui veut faire des enseignants des « flics » et non plus des éducateurs, me semble très dangereux.

Quand allons-nous réagir ?!…

Nicolas Sarkozy et l’art d’amuser le peuple…

Voilà que notre Président veut fixer lui-même les vacances de ses ministres et envisage un projet de loi pour cela !

Toujours l’art d’amuser le peuple et d’esquiver les problèmes cruciaux de notre société.

Pendant ce temps, on ne parle pas du chômage, des mal-logés ou des sans-logis (quelle hypocrisie que cette loi sur le logement opposable !), des problèmes de santé, de sécurité, de l’éducation, et de tous les problèmes de la vie quotidienne de plus en plus difficile pour 65 millions de Français.

Et puis toujours cette démagogie et cette habitude de caresser le peuple dans le sens du poil, en montant les Français les uns contre les autres !

Qui n’est pas profondément meurtri par l’odieux assassinat de Laëtitia à Pornic ? Qui n’est pas plein de compassion pour sa famille ? Mais, Nicolas Sarkozy, comme d’habitude exploite ce drame pour s’attirer les faveurs du peuple.

Il pointe la Justice du doigt et a provoqué la colère bien méritée de tous les magistrats ou presque tous.

Loin de moi, l’idée que nos magistrats soient irréprochables. Mais, ce n’est pas en limitant leurs moyens et ceux des forces de l’ordre qu’on empêchera les crimes. A quoi ont servi les quatre ou cinq lois sur la récidive prises par Nicolas Sarkozy, depuis 2004, époque où il était ministre de l’Intérieur ?!… Du vent ! Encore du vent ! Toujours du vent !…

Enfin, c’est mentir au peuple que de lui faire croire qu’on empêchera tous les crimes odieux, tous les assassinats insupportables. Il y a dans tout homme des forces démentielles, insoupçonnables et imprévisibles contre lesquelles malheureusement on est impuissant !…

Mesdames et messieurs les ministres, dormez bien !…

Bien des ministres, ce soir, vont s’endormir d’un heureux sommeil. Comblés d’avoir conservé ou obtenu un portefeuille, voyant leur soif de pouvoirs et d’honneurs satisfaite – un temps du moins… Mais derrière cette satisfaction personnelle et souvent égoïste, combien pensent véritablement à l’intérêt de la France et aux souffrances de tant de gens dans notre pays ? Combien ont pour ambition véritable d’essayer de réduire toutes les injustices que nous connaissons, de donner un travail à chacun, de permettre à tous de vivre décemment et dignement ?…

J’ai bien peur, hélas ! que l’attrait trompeur du pouvoir l’emporte pour beaucoup, sinon pour tous, et que la volonté de servir la collectivité – qui devrait primer – soit rare…

On ne refait pas le monde…